Que faut-il entendre par réalité ?

Compagnon

Blog de Matthieu Ricard

2 août 2009

Pour le bouddhisme, il s'agit de la nature véritable des choses, non modifiée par les fabrications mentales que nous lui surimposons. Ces dernières creusent un fossé entre nos perceptions et cette réalité, d'où un conflit incessant avec le monde. « Nous déchiffrons mal le monde et disons qu'il nous trompe », écrivait Rabindranath Tagore. Nous prenons pour permanent ce qui est éphémère, et pour bonheur ce qui n'est que source de souffrance : la soif de richesse, de pouvoir, de renommée et de plaisirs obsédants.

Selon Chamfort, « le plaisir peut s'appuyer sur l'illusion, mais le bonheur repose sur la vérité ». Stendhal, quant à lui, écrivait : « Je crois, et je le démontrerai par la suite, que tout malheur ne vient que d'erreur et que tout bonheur nous est procuré par la vérité. » La connaissance de la vérité est donc une composante fondamentale d'un bonheur authentique.

Par connaissance, nous entendons non pas la maîtrise d'une masse d'informations et de savoirs, mais la compréhension de la nature véritable des choses. Habituellement, en effet, nous percevons le monde extérieur comme un ensemble d'entités autonomes auxquelles nous attribuons des caractéristiques qui, nous semble-t-il, leur appartiennent en propre. Selon notre expérience de tous les jours, les choses nous apparaissent comme « plaisantes » ou « déplaisantes » en elles-mêmes et les gens comme « bons » ou « mauvais ». Le « moi » qui les perçoit nous semble tout aussi réel et concret. Cette méprise, que le bouddhisme appelle ignorance, engendre de puissantes impulsions d'attraction et d'aversion qui mènent en fin de compte à la souffrance.

jap_8
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davi
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Nous avons donc un monde dans lequel nous vivons mais qui n'est pas la réalité. Dans ce monde nous avons toutes les afflictions mentales, tous les doutes, tous les défauts. Nous prenons pour permanent ce qui est impermanent, pour source de bonheur ce qui est source d'insatisfaction, et pour inhérent ce qui est vacuité. La cause est l'ignorance de la véritable nature du monde, de la réalité. A cause de cette ignorance nous réagissons avec des émotions négatives d'attachement, d'indifférence et de répulsion, et nos actes construisent un environnement qui y correspond. Une personne qui a l'habitude de s'emporter pour un rien accomplit des actes qui créent un environnement où les problèmes viennent naturellement. Une personne qui s'attache facilement va régulièrement ressentir la tristesse ou la convoitise. La solution est de prendre conscience que le monde est insatisfaisant, impermanent et non soi. Si nous comprenons que le monde est insatisfaisant nous serons heureux quand des événements agréables se produiront mais nous ne serons pas déçus par les déconvenues. Si nous comprenons que le monde est impermanent nous éviterons les souffrances de la perte et des expériences douloureuses parce que nous saurons que celles-ci sont éphémères. Si nous comprenons le non soi nous éviterons même tous les types de souffrance parce que nous comprendrons que ceux-ci ne possèdent pas de réalité en dehors de l'esprit.

La réalité ce n'est pas la fin des phénomènes, mais c'est la compréhension que ceux-ci sont vacuité par nature, qu'ils n'ont aucune essence qui les rendraient indestructibles ou insurmontables. Ils n'apparaissent qu'en dépendance de causes et de conditions, si bien que si les causes des phénomènes ne sont pas créés et si les conditions ne sont pas réunies, les phénomènes n'apparaissent pas; ainsi les souffrances ne sont pas inéluctables.
Nagarjuna a écrit : L'émergence d'une essence à partir
De causes et de conditions est irrationnelle,
Car cette essence serait alors fabriquée.
Or, une essence n'est pas fabriquée
Et ne dépend pas d'autre chose qu'elle-même.

S'il existait quelque chose avec une essence,
Celle-ci ne pourrait devenir inexistante,
Car il est irrationnel qu'une essence puisse se transformer.

«S'il n'y a pas d'essence, qu'est-ce qui se transforme?»
S'il y avait une essence, comment pourrait-elle se transformer?

S'il n'y a pas d'essence, comment y aurait-il une essence autre?
Ce qu'on appelle essence-autre n'est que l'essence d'un autre.

Réfuter l'existence d'entités ou de non-entités
Sans essence ou essence-autre,
Comment une entité pourrait-elle exister?
Car une entité ne peut exister
Qu'avec une essence ou une essence autre.

Si une entité n'est pas établie,
Une non-entité ne l'est pas non plus,
Car une non-entité est une entité qui s'est transformée.

Conséquences éternalistes et nihilistes
Si l'on dit "ceci est", on saisit la permanence.
Si l'on dit "ceci n'est pas", on adopte une vue nihiliste.

"Ce qui existe par essence ne peut devenir inexistant",
Voilà la thèse éternaliste.
"Ceci existait avant mais n'existe plus maintenant"
Voilà la thèse nihiliste.

Celui qui est sage ne s'attache ni à l'être, ni au non-être.

Conclusion
Ceux qui conçoivent une essence, une essence-autre,
Des entités ou des non-entités,
Ne voient pas la vraie nature des choses.

Par la connaissance du réel et de l'irréel,
On réfute à la fois les vues d'existence et d'inexistence.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

Nous avons donc un monde dans lequel nous vivons mais qui n'est pas la réalité.

Avec une telle formulation ne faut-il pas craindre d'être induit en erreur avec l'impression qu'il y a 2 réalités, 2 mondes, qui auraient autant de substance l'un que l'autre, celui ou nous vivons et le monde réel tel qu'il y est ? Et donc, qu'il faudrait fuir l'un au profit de l'autre ? Comme si ils étaient 2 lieux séparés ?

Ne serait-il pas plus juste de dire qu'il n'existe qu'un seul monde, une seule réalité, mais que c'est notre perception, notre compréhension qui est déficiente et qui fait que, faute d'être lucides face à cette réalité, faute de la voir telle qu'elle est, nous ne vivons pas en harmonie avec elle et donc nous souffrons ? Car nous croyons que ce monde, cette réalité, est quelque chose, alors qu'en fait elle est autre chose, résultat nous sommes régulièrement déçus, dans nos espérances basées sur une perception erronée. Nous attendons du monde, de la réalité, qu'il, elle soient tel que nous le/la percevons et fondons des attentes, des espoirs irréalistes sur cette perception, résultat nous sommes déçus, frustrés, insatisfaits et nous souffrons.

On peut peut être dire qu'il existe un monde "illusoire", une réalité "illusoire", c'est à dire l'image que nous nous faisons du monde, de la réalité, et la seule et véritable réalité, qui elle est telle qu'elle est, existe bel et bien, n'est en rien illusoire. Donc au fond il n'y a qu'un seul monde, une seule réalité.
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davi
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D'une autre manière, il y a beaucoup plus de mondes qu'un seul ou deux. Il y en a autant qu'il y a d'êtres sensibles. Quand Atisha dit dans le lam rim que dans le samsara qui est l'état de non-libération l'une des nombreuses souffrances est que nous sommes toujours seuls, c'est cela que cela veut dire. Bien sûr le samsara n'existe pas en dehors de l'appréhension (Il serait d'ailleurs intéressant de savoir s'il existe une seule réalité en dehors de l'appréhension d'une conscience). Mais nous ne pouvons taire la réalité actuelle des êtres non libérés et leur condition est qu'ils sont dans un monde séparé, non seulement séparé de la réalité, mais séparé d'avec les autres êtres sensibles. Je pense que prendre conscience de notre condition est un préalable, et notre condition actuellement, c'est que nous sommes seuls. Tant que nous ne serons pas libérés de cette condition, ce sera notre réalité (dualisme). Si nous ne prenons pas conscience de notre condition, il n'y a pas vraiment de raisons de suivre une voie qui cherche à s'en libérer. Il me semble que tu l'as dit toi moi-même dans de nombreux posts : il y a la voie de la libération parce qu'il y a une non-libération. Une fois l'autre rive atteinte, on peut abandonner la barque.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

Dire que chacun de nous est seul, ou forme un monde à lui seul, n'est-il pas en contradiction avec le non-soi ? Comment peut-on être seul quand l'interdépendance de chaque chose est universelle ?
On peut peut être se sentir seul, avoir une impression de solitude dans certaines circonstances, mais si l'on se sent seul n'est ce pas dans le cadre de l'illusion que l'on a d'avoir un soi ? Un ego ? N'est ce pas même la souffrance la plus logique qui découle de la croyance en un soi séparé ?

Tout dépend de ce que l'on entend pas "être seul".

Même au milieu du désert ou d'une forêt ou de la banquise on est pas seul. Il y a toujours les éléments qui nous entourent, parfois des intelligence animales ou des insectes ou des végétaux, et même sur la banquise, nous avons en nous les milliers d'ancêtres dont nous sommes issus, à la fois spirituellement, symboliquement ou métaphysiquement pourrait-on dire et aussi biologiquement au travers de notre ADN. Tant que je respire, je ne suis pas seul, il y a l'air autour de moi et celui qui est dans mes poumons et l'oxygène qui circule dans mon sang, par exemple. Tant que je suis en contact avec la Terre, même par l'intermédiaire de bâtiments, suis je seul ? Ou suis je en contact avec la Terre ?

Est ce qu'Atisha dit dans le Lam Rim que nous sommes vraiment seul dans le Samasara ou que, en raison de notre vue non-juste, nous nous croyons seuls ? Dans le samsara nous sommes prisonniers de l'illusion du "soi", n'est ce pas cette illusion qui nous fait croire que nous sommes seuls alors qu'il n'en est rien ? La solitude ne serait-elle pas une illusion propre au Samsara et à la croyance en un soi ?

A partir du moment on l'on estime avoir un soi, que ce soi est réel, alors on peut croire qu'il est possible d'être coupé des autres, donc d'être seul, de se sentir seul, de souffrir car on se sent seul. A partir du moment ou l'on se libère de la vue fausse d'un soi, on se libère de la croyance en la possibilité d'être seul et donc on se libère de cette souffrance là.

Je ne sais pas trop pourquoi au juste mais cela me fait penser à Saint François d'Assise parlant aux oiseaux. Tout comme chez le Bouddha qui fit preuve aussi de compassion envers les animaux, François d'Assise, Saint chrétien, prêcha aux oiseaux et ceux-ci en furent heureux et contentés. Même si il n'y avait aucun homme autour de lui, François D'Assise n'était pas seul, il trouvait à qui parler, et les oiseaux lui répondaient à leur façon. (Je sais que le texte ci-dessous n'est pas d'origine bouddhique mais je le trouve très beau et en parallélisme possible avec la geste du Bouddha Shakyamuni). Tous les dharmas sont vides :)

Entre temps, tandis que de nombreux hommes, comme on l'a dit, s'étaient joints aux frères, le très bienheureux père François faisait route à travers la vallée de Spolète. Il parvint à un endroit près de Bevagna, où se trouvait assemblée une très grande multitude d'oiseaux d'espèces diverses : colombes, corneilles et d'autres qu'on appelle ordinairement des moineaux. En les voyant, le très bienheureux serviteur de Dieu François, en homme d'une très grande ferveur et qui portait un grand sentiment de piété et de douceur même aux créatures inférieures et privées de raison, courut vers eux avec allégresse, laissant ses compagnons sur le chemin. Une fois qu'il fut assez près, voyant que les oiseaux l'attendaient, il les salua à sa manière habituelle. Mais voyant non sans étonnement que les oiseaux ne prenaient pas la fuite comme ils le font d'ordinaire, il fut rempli d'une joie immense et les pria humblement, disant qu'ils devaient entendre la parole de Dieu. Parmi les nombreuses choses qu'il leur dit, il ajouta encore celles-ci : « Mes frères les oiseaux, vous devez beaucoup louer votre Créateur et l'aimer toujours, lui qui vous a donné des plumes pour vous revêtir, des pennes pour voler et tout ce dont vous avez eu besoin. Dieu vous a rendus nobles parmi ses créatures et il vous a accordé d'habiter dans la pureté de l'air ; car comme vous ne semez ni ne moissonnez, lui-même ne vous en protège et gouverne pas moins, sans que vous vous en souciiez le moins du monde. » A ces paroles, les petits oiseaux – à ce qu'il disait, lui et les frères qui s'étaient trouvés avec lui – exultèrent de façon étonnante, selon leur nature : ils commencèrent à allonger le cou, à étendre leurs ailes, à ouvrir le bec et à regarder vers lui. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait et revenait, touchant leurs têtes et leurs corps de sa tunique. Enfin il les bénit et, après avoir fait un signe de croix, il leur donna congé de s'envoler pour aller dans un autre lieu. Quant au bienheureux père, il allait avec ses compagnons, se réjouissant sur son chemin, et il rendait grâces à Dieu, que toutes les créatures vénèrent par une confession suppliante.

Thomas de Celano, Vie du bienheureux François, 58 (1229)
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davi
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Compagnon a écrit :Dire que chacun de nous est seul, ou forme un monde à lui seul, n'est-il pas en contradiction avec le non-soi ? Comment peut-on être seul quand l'interdépendance de chaque chose est universelle ?
On peut peut être se sentir seul, avoir une impression de solitude dans certaines circonstances, mais si l'on se sent seul n'est ce pas dans le cadre de l'illusion que l'on a d'avoir un soi ? Un ego ? N'est ce pas même la souffrance la plus logique qui découle de la croyance en un soi séparé ?
Oui, c'est ça. En fait, du point de vue du dharma, il existe deux types de personne : celle qui ne pratique pas le dharma, et celle qui pratique le dharma. La première est entièrement dans le samsara et connait toutes les souffrances du samsara, notamment la solitude de se sentir tel un soi isolé. La deuxième a un pied hors du samsara et commence à voir ses souffrances diminuer, notamment du point de vue du sentiment de solitude, en contemplant par exemple la réalité de la manière dont tu l'exprimes ci-dessous :
Compagnon a écrit :Tout dépend de ce que l'on entend pas "être seul".

Même au milieu du désert ou d'une forêt ou de la banquise on est pas seul. Il y a toujours les éléments qui nous entourent, parfois des intelligence animales ou des insectes ou des végétaux, et même sur la banquise, nous avons en nous les milliers d'ancêtres dont nous sommes issus, à la fois spirituellement, symboliquement ou métaphysiquement pourrait-on dire et aussi biologiquement au travers de notre ADN. Tant que je respire, je ne suis pas seul, il y a l'air autour de moi et celui qui est dans mes poumons et l'oxygène qui circule dans mon sang, par exemple. Tant que je suis en contact avec la Terre, même par l'intermédiaire de bâtiments, suis je seul ? Ou suis je en contact avec la Terre ?

Est ce qu'Atisha dit dans le Lam Rim que nous sommes vraiment seul dans le Samasara ou que, en raison de notre vue non-juste, nous nous croyons seuls ? Dans le samsara nous sommes prisonniers de l'illusion du "soi", n'est ce pas cette illusion qui nous fait croire que nous sommes seuls alors qu'il n'en est rien ? La solitude ne serait-elle pas une illusion propre au Samsara et à la croyance en un soi ?

A partir du moment on l'on estime avoir un soi, que ce soi est réel, alors on peut croire qu'il est possible d'être coupé des autres, donc d'être seul, de se sentir seul, de souffrir car on se sent seul. A partir du moment ou l'on se libère de la vue fausse d'un soi, on se libère de la croyance en la possibilité d'être seul et donc on se libère de cette souffrance là.
Cependant, ce n'est pas quelque chose de naturel, et cela demande des efforts, plus ou moins selon les personnes. Quand une personne vient au monde, elle ne peut pas contempler de cette manière, ou bien quand une personne perd la raison. Dans de tels cas, le sentiment de solitude est leur quotidien, parce que ces personnes n'ont pas réalisé la vue du non-soi. Pour elles, leur réalité est une solitude, même si La Réalité est que nous ne sommes pas des êtres isolés au sein d'un espace et de gens qui nous seraient étrangers et que nous pourrions craindre.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

@Davi : en effet la pratique du dharma est, je trouve, une véritable "révolution" de penser, une révolution dans la façon de penser, un changement radical, qui dit façon de penser si façon d'être forcément. Que ce changement soit rechercher sur une progression longue comme dans certaines écoles ou par un changement brutal dans d'autres écoles.
hemi

Que faut-il entendre par réalité ?

super, nous les humains on invente des mots et ensuite on cherche s'il y a une essence quelconque derrière ces mots. S'il y a une réalité, c'est celle ou la pensée "réalité" apparait en tant qu'image mentale ou en tant qu'une suite de lettres, ou celle où on entends des sons qui apparaissent quand quelq'un dit "réalité" en haute voix. à part ça tu trouveras rien, mais tu peux t'amuser à chercher ;)
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jules
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En guise de ce qui pourrait servir d’introduction à une analyse du terme « réalité », ce qui pourrait être noté c’est qu’à chaque questionnement sur le sujet, nous nous donnons la possibilité de manifester ce que de manière latente, ce terme recouvre en lui-même de motifs de s’interroger.

Réfléchir sur ce terme ce serait donc le penser dans ce qu’il suscite comme invitation propre à nous placer dans la position de nous approprier ce qui est déjà dit par son emploi et par là, à nous conduire à dévoiler progressivement la structure sous-jacente de l’intuition qui serait à l’origine de la création d’un tel mot.

Il semblerait donc qu’en ce qui concerne par exemple l’emploi spontané de ce terme qui est passé dans le langage courant, il soit possible au travers d’une investigation qui, outre qu’elle serait une tentative de mettre à jour, c’est à dire de rendre conscient ce qui sous-tend cet usage spontané, pourrait à son tour faire elle même l’objet d’une nouvelle analyse, analyses qui se nourriraient indéfiniment les unes des autres. En effet cet éclaircissement progressif signifierait une évolution du terme en question dont l’intention d’en remonter à son origine impliquerait qu’à chaque stade de la réflexion, le mot induise à travers cela même qu’il dévoile, un motif supplémentaire de questionnement.

Il est donc très probable que plus nous avancerons dans la compréhension de l’origine de ce mot, c’est à dire, plus le stade auquel nous mènera cette réflexion se rapprochera de cette origine ce qui en soi signifierait que cette démarche soit un mouvement de retour, plus cette réflexion impliquera probablement que chaque stade du raisonnement participera au réagencement de cette origine, ce qui s’inscrirait dans l’idée énoncée par les bouddhistes de l’inter-relation entre toutes choses, ce à quoi le passé, le présent et le futur n’échapperaient pas.
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