L'origine de la souffrance

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Zopa2
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Merci beaucoup Tirru pour ta participation (j'ai relu avec beaucoup d'attention le sutra du Bouddha que tu as bien voulu indiquer)...

Shrawaka, Davi, Jules, Axiste, Ted, Yudo, ... avez-vous aussi quelques idées pour aider nos frères, nos soeurs, nos enfants, nos parents, nos amis, nos ennemis..? anjalimetta
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jules
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Salut Zopa,

Ma capacité de concision est mise à mal. :lol:

Un bon koan donc...tu sais, de ceux qui te vident bien le crâne. ba11
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axiste
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Oui bon alors pour ma part c'est très difficile de mettre de l'ordre dans les mots, il y en a trop. Butterfly_tenryu

Je retiens que l'origine de la souffrance n'est pas le monde en lui même mais le désir, l'aversion, l'ignorance.
Que le réel contient la souffrance.
Que nous ne pouvons pas changer la nature incertaine du monde mais que nous pouvons changer notre regard en voyant l'origine de notre souffrance.
Généralement, c'est parce que nous nous prenons pour un être isolé, c'est l'ignorance. Et de là découle soif, aversion, etc.
Je suis obligée de simplifier: quand je vois que je souffre, je sais que je fais fausse route, que je suis dans l'erreur.
C'est un signal.
J'essaie de voir d'où cela vient à travers la méditation ou en me posant pour regarder ce qui se passe véritablement dans mon corps et dans mon esprit.
Les textes peuvent venir à l'appui, bien entendu.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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davi
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Zopa, je crois que ce post de ShraWaKa répond à ta deuxième question.
ShraWaKa a écrit :
18 janvier 2018, 23:56


Du fait de l’aveuglement et de la confusion engendrés par l’ignorance et la soif du désir, le mauvais kamma a plus de chances de l’emporter sur le bon kamma. Mais quand l’ignorance est tempérée par une vision saine des choses et par la pensée juste, et que le désir est dirigé et entraîné par de nobles buts, le bon kamma a plus de chances de l’emporter sur le mauvais kamma et de donner des résultats bénéfiques. Si le désir est orienté sagement, il devient un outil de valeur pour combattre l’ignorance et les poisons du mental. La première démarche est malsaine, stupide et mauvaise, tandis que la seconde mène à la bonté, l’intelligence et la pureté. Les personnes non éveillées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, souffrent toutes d’une manière ou d’une autre, mais seule la voie de la bonté peut mener à la cessation de la souffrance, à la libération et à la liberté.

Source dhammadelaforet
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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axiste
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Pour les questions de Zopa sur le désir, je ne sais pas…ce mot désir me semble équivoque.

Chaque désir naît en situation. Ya t-il des désirs sans contexte ? Faut-il que le désir respecte un but commun pour qu'il est un sens ? Le but commun est-il forcément bon ?

C'est comme une corde que cent personnes tiendraient par la main en ligne droite: cela donnerait la direction de la corde, mais jamais celle des hommes.

Il y aurait aussi le désir possible de lâcher la corde … Je me demande aussi si le mot intention n'est pas plus éclairant: au moins, il contient déjà le mouvement de la corde.

Quelle intention anime la corde ?

Peut-être que la moitié de la cordée ne le sait même pas. Peut-être que, même si un homme connait le but de la corde il serait incapable de dire si il est bon ou pas. Il ne connaitrait à ce moment là que ce que son coeur-esprit y met, ses intentions, ses croyances…Et peut-être que ces intentions n'appartiennent véritablement à personne. Un homme aurait juste l'impression de se saisir d'une corde…et il s'en saisit effectivement de son point de vue.
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davi
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Si l'attachement est nécessairement un facteur mental perturbé (il fait partie des trois poisons mentaux), le désir ou aspiration ne l'est pas nécessairement. Guéshé Kelsang Gyatso l'explique dans son ouvrage sur l'esprit qui traite notamment des 51 facteurs mentaux qui composent l'esprit :
Les cinq facteurs mentaux qui précisent l'objet

Les cinq facteurs mentaux qui précisent l'objet sont:

1 L'aspiration
2 L'appréhension ferme
3 La vigilance
4 La concentration
5 La sagesse

Ils sont appelés facteurs mentaux « qui précisent l'objet » parce que chacun d'entre eux réalise un objet particulier.

L'aspiration

DÉFINITION DE L'ASPIRATION

L'aspiration est par définition un facteur mental qui se focalise sur un objet désiré et s'y intéresse. [Il faut porter un intérêt à l’objet si on veut en savoir plus sur lui. Sans cet intérêt, nous n’irions pas chercher à savoir ce qu’il en est. -perso]

Aspiration, désir et souhait sont synonymes. Ainsi, nous lisons ce livre parce que nous avons développé une aspiration, un désir ou un souhait de le faire.

FONCTION DE L'ASPIRATION

La fonction principale de l'aspiration est de susciter l'effort. Si nous manquons par exemple d'aspiration pour recevoir les enseignements ou pour méditer, nous ne ferons aucun effort dans ces activités. Toutes les tâches, qu'elles soient mondaines ou spirituelles, doivent être précédées par l'aspiration si nous voulons nous y consacrer. Le succès de nos actions dépend de la quantité d'effort que nous y mettons, et plus notre aspiration est forte, plus notre effort le sera. Si notre aspiration est faible, notre effort le sera également, et si nous manquons complètement d'aspiration, nous ne ferons rien du tout.

Il est très important de cultiver des aspirations appropriées. Par exemple, au début de chaque méditation contenue dans les enseignements du lamrim se trouve une explication des bienfaits de la pratique de cette méditation et des inconvénients qu'il y a de ne pas la faire. Le but de ces explications est de nous aider à développer l'aspiration à nous engager dans la méditation.

DIVISION DE L'ASPIRATION

Il y a quatre types d'aspiration:

1 Le désir de rencontrer un objet
2 Le désir de ne pas être séparé d'un objet
3 Le désir d'obtenir un objet
4 Le désir d'être délivré d'un objet

Chacun d'entre eux peut être vertueux, non vertueux ou neutre, cela dépend de sa motivation. Le désir de rencontrer des guides spirituels, des bouddhas ou des bodhisattvas, ou le désir de rencontrer notre famille et nos amis sont des exemples du premier type. Le désir de ne pas être séparé de nos guides spirituels ou de notre pratique du dharma, ou le désir de ne pas être séparé de nos amis, de nos biens ou de notre foyer sont des exemples du deuxième type. Le désir d'atteindre des réalisations du dharma, telles que le renoncement, la bodhitchitta et la sagesse, ou le désir d'obtenir des biens matériels, un statut social élevé, une bonne réputation ou d'autres accomplissements mondains sont des exemples du troisième type. Le désir d'être libéré du samsara, des deux obstructions ou de l'auto préoccupation et des autres états d'esprit non vertueux, ou bien le désir d'échapper aux gens et aux situations que nous n'aimons pas sont des exemples du quatrième type. (pg74)

Chaque être sensible développe quotidiennement de nombreuses aspirations, mais elles sont toutes comprises soit dans l'aspiration d'obtenir le bonheur, soit dans l'aspiration d'être libéré du malheur. Il n'y a personne qui n'ait ces deux aspirations. Ce sont nos désirs de base à partir desquels tous nos autres désirs sont issus. Même les minuscules insectes ont ces deux désirs et s'efforcent de les satisfaire. Malheureusement les êtres ordinaires ne connaissent pas les causes réelles du bonheur et de la souffrance, et ainsi, dans leur quête du bonheur, ils font souvent venir des souffrances sur eux mêmes, et en s'efforçant d'éviter la souffrance, ils ne font souvent que l'augmenter.

Il y a aussi une division en deux parties de l'aspiration:

1 Les aspirations fallacieuses
2 Les aspirations non fallacieuses

Une aspiration fallacieuse est tout désir qui n'est pas compatible avec nos aspirations de base de faire l'expérience du bonheur et d'éviter la souffrance, et une aspiration non fallacieuse en est un désir qui est compatible avec ces aspirations de base. La différence entre un sage et un fou ce sont leurs aspirations. Même si nous n'avons pas beaucoup étudié, si notre aspiration est bonne et non fallacieuse, nous accomplirons naturellement des actions vertueuses qui auront pour résultat le bonheur, mais si nos aspirations sont fallacieuses, nous n'aurons pas de succès dans notre recherche du bonheur quelle que soit notre intelligence mondaine. Les criminels sont souvent extrêmement intelligents et malins, mais comme leurs aspirations sont fallacieuses, ils commettent des crimes pour lesquels ils seront envoyés en prison.

Si nos désirs ne sont pas bons, c'est un signe qui montre que nous ne possédons pas une vraie sagesse. Certaines personnes étudient le dharma pendant de nombreuses années, mais n'en reçoivent que peu de bienfaits, et leur compréhension demeure uniquement intellectuelle. La raison principale en est que leurs aspirations ne sont pas pures. Bien que superficiellement elles s'intéressent au dharma, au fond, leur intérêt réel se situe dans les choses mondaines. D'autres personnes, dont l'aspiration est pure, reçoivent une expérience authentique du dharma même s'ils n'ont pas beaucoup étudié. Leurs aspirations correctes les encouragent à accomplir des actions pures et vertueuses, et celles ci ont des effets purs en résultat. Ce que nous accomplissons dépend essentiellement de ce que nous désirons, et ainsi, si nos désirs sont purs, notre pratique nous donnera des résultats purs. Par conséquent la chose la plus importante est de développer et de maintenir des aspirations correctes. La bodhitchitta est l'aspiration suprême, le désir d'atteindre la bouddhéité pour le bien de tous les êtres sensibles. Avec cette aspiration, toutes nos actions deviennent des causes pour atteindre la bouddhéité.

Fondamentalement la pratique du dharma est assez simple parce que tout ce que nous avons besoin de faire, c'est recevoir des enseignements du dharma corrects en écoutant des enseignants qualifiés ou en lisant des livres authentiques, puis de mélanger notre esprit avec ces enseignements en méditant sur eux. Chaque fois que nous écoutons des enseignements ou que nous lisons des livres du dharma, il nous faut avoir une aspiration, ou motivation, correcte à l'égard de chaque sujet et maintenir cette aspiration avec une concentration en un seul point. Il est nécessaire de cultiver les aspirations vertueuses telles que le désir de prendre l'essence de notre vie humaine, le renoncement et la bodhitchitta. Si nous méditons continuellement sur ces aspirations, elles se produiront finalement spontanément dans notre esprit. S'entraîner de cette manière est l'essence même de la pratique du dharma.

Comprendre l'esprit, Guéshé Kelsang Gyatso
http://tharpa.com/fr/produits-tharpa/li ... sprit.html
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davi
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Dans le même ouvrage :
Les six perturbations mentales racines

Les six perturbations mentales racines sont les perturbations mentales principales à partir desquelles toutes les autres perturbations mentales se produisent. Ce sont:

1 L'attachement désirant
2 La colère
3 L'orgueil perturbé
4 L'ignorance
5 Le doute perturbé
6 La vue perturbée

L'attachement désirant

DÉFINITION DE L'ATTACHEMENT DÉSIRANT

L'attachement désirant est par définition un facteur mental perturbé qui observe son objet contaminé, le considère comme une cause de bonheur et le désire.

L'attachement désirant n'est pas la même chose que le désir. Il existe de nombreux désirs non perturbés qu'il convient de cultiver, tels que le désir d'atteindre la libération et l'illumination, le désir d'aider les autres et même le désir d'abandonner l'attachement désirant. Même les bouddhas et les destructeurs de l'ennemi ont des désirs.
L'attachement désirant se développe comme ceci. D'abord nous percevons ou nous nous souvenons d'un objet contaminé que nous ressentons comme étant attirant, puis nous focalisons notre attention sur ses qualités et nous les exagérons. Ayant un sentiment exagéré de l'attirance de l'objet, nous le considérons ensuite comme étant désirable et nous nous mettons à le désirer. Finalement, notre désir nous attache à cet objet si bien que nous avons l'impression d'être collés à lui ou absorbés en lui. C'est seulement lorsque toutes ces étapes sont terminées que l'attachement désirant s'est produit.
Nous devons être attentifs afin de distinguer entre attachement et amour. L'amour est un esprit vertueux qui ne procure que paix et bonheur, alors que l'attachement n'est jamais vertueux, c'est une cause de douleur et de problèmes.

DIVISION DE L'ATTACHEMENT DÉSIRANT

Il y a trois types d'attachement désirant du point de vue du temps:

1 L'attachement désirant aux objets passés
2 L'attachement désirant aux objets actuels
3 L'attachement désirant aux objets futurs

Se souvenir d'un ami et avoir par attachement très envie de le rencontrer de nouveau est un exemple du premier type. Nous avons souvent cette forme d'attachement quand nous nous laissons aller à la nostalgie, par exemple quand nous nous souvenons des membres de notre famille qui sont morts, des biens qui ont été les nôtres, des endroits où nous avons vécu ou des moments heureux que nous avons connus dans le passé. Souhaiter par attachement que les plaisirs dont nous jouissons maintenant durent pour toujours ou souhaiter n'être jamais séparés de nos amis actuels, de nos biens et ainsi de suite, sont des exemples d'attachement désirant aux objets actuels. L'anxiété que nous ressentons à l'idée d'être séparés de notre partenaire, ou de perdre nos biens vient de ce type d'attachement désirant. Par attachement, souhaiter rencontrer un partenaire attirant acquérir des richesses ou posséder une maison plus grande sont des exemples d'attachement désirant aux objets futurs. Même si nous ne pouvons jamais acquérir de tels objets, c'est néanmoins à cause de ce type (pg113) d'attachement que nous passons de longs moments à faire des plans et à rêvasser. L'attachement aux objets futurs est la base de la plus grande partie de notre mécontentement et de nos déceptions.

Du point de vue de l'entité, l'attachement désirant peut être divisé en trois grand, moyen et petit ou bien en quatre vingt un les neuf niveaux d'attachement désirant de chacun des neuf règnes mentionnés plus haut. Le plus grossier d'entre eux est le grand grand attachement désirant du règne du désir, et le plus subtil est le petit petit attachement désirant du sommet du samsara. Tous sont compris dans ces trois:

1 L'attachement désirant du règne du désir
2 L'attachement désirant du règne de la forme
3 L'attachement désirant du règne du sans forme

Il y a une autre division en trois parties du point de vue de l'objet:

1 L'attachement désirant aux endroits samsariques
2 L'attachement désirant aux jouissances samsariques
3 L'attachement désirant aux corps samsariques

COMMENT ABANDONNER L'ATTACHEMENT DÉSIRANT

Pour éradiquer complètement l'attachement, il est nécessaire de développer le renoncement, puis de méditer sur la vacuité jusqu'à ce que les graines de l'attachement soient enlevées de notre esprit. Nous pouvons abandonner temporairement l'attachement en contemplant ses fautes et en appliquant ensuite les opposants appropriés, tels que la méditation sur l'impermanence ou la méditation sur le côté repoussant de l'objet. La base de toutes ces pratiques, c'est de comprendre pourquoi il est si important d'abandonner l'attachement, en contemplant ses fautes.

Quelles sont les fautes de l'attachement ? Bouddha dit dans les soutras que les êtres vivants sont attachés à l'intérieur de la prison du samsara par la corde de l'attachement désirant. La raison pour laquelle nous faisons l'expérience de souffrances et de problèmes est que nous restons dans le samsara, la raison pour laquelle nous restons dans le samsara est que nous n'avons pas fait d'effort pour nous en échapper, la raison pour laquelle nous n'avons pas fait d'effort pour nous en échapper est que nous n'en avons pas le désir, et la raison pour laquelle nous n'avons pas le désir de nous en échapper est que nous sommes si fortement attachés aux endroits, aux jouissances et aux corps du samsara. Par conséquent l'attachement est la racine de toute notre souffrance et de tous nos problèmes.

Quand l'attachement se produit dans notre esprit il ne semble pas nuisible, au contraire, il donne habituellement l'impression d'être bénéfique. Par conséquent il est important de contempler de façon répétée les fautes de l'attachement et de le reconnaître comme une perturbation mentale dont la seule fonction est de nous faire du mal. Pourquoi les criminels finissent ils en prison ? C'est parce que leur attachement désirant les a amenés à commettre des crimes. Pourquoi souffrons nous de maladies telles que les maladies cardiaques ? C'est surtout parce que notre attachement nous conduit à abuser des mets et des boissons qui nuisent à notre santé. Pourquoi les mariages et les autres relations sont ils si souvent brisés ? C'est parce que nous sommes amenés par attachement à chercher d'autres partenaires. L'attachement est la cause principale de l'insatisfaction. Il n'est jamais la cause du contentement il n'apporte qu'inquiétude et mécontentement. En réalisant cela, prenons la ferme décision d'abandonner l'attachement et appliquons ensuite les méthodes appropriées.
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davi
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Sinon :
B. Les cinq facteurs qui décrivent chaque objet distinctement. (tib : yul so-sor ngesbyed
lnga ; skt : viniyata ou visayaniyata) (facteurs 6-10)

Ces cinq facteurs décrivent les aspects individuels ou caractéristiques dans ( la sphère du
réel ) le champ objectif. Avec les cinq facteurs constants ils constituent le mécanisme de
base de l’esprit. Bien que moralement neutres en eux même, lorsqu’ils sont sous
l’influence de facteurs mentaux bénéfiques ou nuisibles, ils jouent un rôle prépondérant
dans le façonnement du caractère de la personnalité ainsi que des expériences individuelles.
Leur fonction dans le dharma est de stabiliser l’esprit pour le diriger vers des objets
vertueux comme l’éveil. Leur présence est nécessaire pour atteindre le but de l’éveil.
1. L’aspiration (‘dun-pa ; chanda) est le souhait de faire quelque chose par rapport à un
objet désiré. Elle établit ce qui est désirable dans le champ objectif et, s’étant centré sur
l’objet voulu, elle y prend un vif intérêt. Ainsi est conçu le souhait ou désir d’obtenir
l’objet désiré. L’aspiration motive la recherche d’objets considérés comme désirables
(qui peuvent être bénéfiques ou nuisibles). Cette aspiration vers un but sert aussi de
base pour le développement de la persévérance enthousiaste (brtson-‘grus), la quatrième
paramita. L’aspiration inclut le souhait de rencontrer à nouveau l’objet, le souhait
de ne pas être séparé (et de peut-être obtenir) de l’objet, et le souhait de combler
son aspiration dans le futur. L’objet de l’aspiration peut être matériel, sensuel, conceptuel
ou la libération.

[...]

D. Les six facteurs racine de la confusion émotionnelle (rtsa-ba’i nyon-mongs drug ;
mulaklésha) (facteurs 23-28)

Les afflictions racine nous enchaînent au cycle d’insatisfaction de l’existence, agissant
ainsi comme la cause première de toutes nos souffrances et frustrations. Elles mettent
l’esprit dans un état de trouble et d’agitation qui engendre une activité mentale et physique
nuisible pour soi et pour autrui. Ainsi, les afflictions racine nous projettent dans les diffé-
rents états du samsara. Elles sont la base même de nos distorsions mentales et de nos
conflits émotionnels. Tant que nous sommes sous leurs dominations, nous menons une
existence d’esclave sans aucune possibilité de décider de notre propre destin. Elles sont un
véritable défit pour notre pratique du dharma. Le doute et les vues erronées sont mentionnés
séparément, mais parce qu’ils s’élèvent essentiellement dus à l’ignorance, ils pourraient
être classés sous ce label. La jalousie n’est pas inclue dans cette liste de six facteurs,
elle vient ensuite.
1. Le désir (‘dod-chags ; raga)
Le désir est l’attachement aux trois royaumes d’existence et il mène inévitablement à la
souffrance. Il est classé en deux sortes : (1) l’attachement au monde du désir (les objets des
5 sens plus 6ème sens, la faculté mentale) et (2) l’attachement au monde de l’existence qui
correspond à l’attachement aux samadhi des mondes de la forme et sans forme. Le désir du
monde de la forme est d’être attaché à des états d’esprit agréables et paisibles. Dans notre
méditation, c’est vouloir les reproduire, ce qui devient un désir, une saisie et même une
dépendance à créer de tels samadhi heureux. Mais ils n’ont pas une valeur réelle car ils ne
mènent pas en tant que tels à de plus amples compréhensions. Le désir du monde du sans
forme est de s’attacher aux expériences du samadhi sans forme appelé aussi « espace illimité
», « conscience illimitée », « rien du tout », « ni différenciation » « ni non différenciation
».
L’aspect attractif des phénomènes samsariques est exagéré par le désir qui méprend un
objet pour quelque chose de plus attirant et agréable qu’il ne l’est en réalité. Il se met ensuite
à espérer et à s’y intéresser fortement. Il agit comme la base pour la génération continuelle
du mécontentement.
Un désir sincère pour l’éveil ou la libération n’est pas une forme d’attachement, mais une
aspiration positive et réaliste.

http://www.awakeningtosanity.net/upload ... French.pdf
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jules
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Je n'ai pas le désir d'avoir d'opinion sur le désir.
Je n'ai pas le désir de connaître le désir.
Je n'ai pas le désir d'agir autrement que comme je le fais.
Ainsi, si je désir, qu'il en soit ainsi.
Si je ne désir pas, qu'il en soit de même.
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AncestraL
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Je n'ai jamais lu Guéshé Kelsang Gyatso, cela est intéressant Davi ?
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