L'origine de la souffrance

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Zopa2
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davi a écrit :
07 février 2018, 21:10
Normalement il y a trois types de souffrance : manifeste, changeante, pénétrante. Même un bonheur mondain est souffrance parce que ce n'est pas un bonheur véritable mais une diminution de souffrance, un soulagement en quelque sorte. Tu vas pas me dire qu'aller à la selle est un bonheur véritable quand même ? Bon je m'égare...
L'intention (contaminée par l'ignorance) est la cause éloignée de la souffrance (manifeste, changeante, pénétrante); le contact (contaminé par l'ignorance) est la cause directe parce qu'elle précède immédiatement la sensation (contaminée par l'ignorance).
Désolé, j'ai pas plus simple en magasin ce soir... ::mr yellow::
Ha Ba la, c'est très simple :)


Alors, cela veut il dire qu' il ne s'agit pas d'éliminer, de se dépouiller, de toutes ses intentions mais seulement de les "purifier" de la contamination de l'ignorance " C'est çà ?
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davi
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Que reste-t-il de l'intention une fois dépouillée de l'ignorance ? Normalement l'intention c'est le karma, que l'intention soit vertueuse ou non; et le karma c'est le samsara.
Avec l'Eveil, les consciences ordinaires se transforment en Sagesses, notamment en La Sagesse Accomplissante des Bouddhas : ils accomplissent spontanément et sans effort le bien des êtres. Est-ce encore une intention ? :roll:
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Zopa2
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davi a écrit :
08 février 2018, 19:13
Que reste-t-il de l'intention une fois dépouillée de l'ignorance ? Normalement l'intention c'est le karma, que l'intention soit vertueuse ou non; et le karma c'est le samsara.
Avec l'Eveil, les consciences ordinaires se transforment en Sagesses, notamment en La Sagesse Accomplissante des Bouddhas : ils accomplissent spontanément et sans effort le bien des êtres. Est-ce encore une intention ? :roll:
Oui c'est la question, que reste-t-il de l'intention une fois purifiée de l'ignorance ?

Ne parlons pas encore de l'état de Bouddha.

Entre le stade d'un Arya qui pénètre juste sur le chemin de la vision et le stade de celui qui est parvenu sur le chemin au-delà de l'apprentissage, il y a dix Terres à parcourir...(selon le Mahayana)

Que devient le facteur " intention" pour ces Aryas qui n'ont pas encore atteint l'Eveil ?

Et si ce n'est plus l'intention, qu'est-ce que les pousse à agir, choisir, décider, avancer... ?


Je redonne la définition de l'intention que tu avais citée :

" DÉFINITION DE L'INTENTION

L'intention est par définition un facteur mental dont la fonction est de déplacer son esprit primaire jusqu'à l'objet.

Ce n'est que grâce au facteur mental intention que notre esprit primaire peut se déplacer jusqu'à un objet, sans lui notre esprit serait immobile. love3


Bien que notre corps reste dans notre chambre, notre esprit peut voyager où il le désire parce qu'il a le facteur mental intention. Le mouvement de l'esprit dépend du facteur mental intention, tout comme les mouvements de la flamme d'une bougie dépendent du vent. love3 Notre esprit se déplace jusqu'à un objet en se connectant avec lui ou en devenant impliqué en lui. Par exemple, lorsque nous pensons à une ville éloignée, notre esprit « se déplace » jusqu'à cette ville en la prenant comme objet."
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davi
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Dans le Soutra de la parfaite libération de Maitreya, Bouddha dit:

Fils de la lignée, il en est ainsi. Par exemple, aussitôt qu'un prince est né, comme il porte le nom d'un roi, il éclipse toute la suite des anciens et des principaux ministres par la grandeur de sa lignée. De la même manière, aussitôt qu'un bodhisattva novice génère l'esprit d'illumination, comme il est né dans la lignée des tathagatas, il éclipse les auditeurs et les réalisateurs solitaires, qui ont pratiqué longtemps des actions pures, par le pouvoir de sa compassion et de sa bodhitchitta.


Fils de la lignée, il en est ainsi. Par exemple, aussitôt qu'il est né, le petit d'un garouda, le roi des oiseaux, possède des qualités telles que la force des ailes et la clarté totale de la vision que les autres oiseaux ne possèdent pas. De la même manière, aussitôt qu'un bodhisattva génère le premier esprit d'illumination et naît dans la grande lignée des tathagatas, il surpasse les autres par la force de son désir d'obtenir l'omniscience et la pureté totale de son intention supérieure. Tous les auditeurs et les réalisateurs solitaires eux mêmes, qui ont pratiqué le renoncement pendant cent mille éons, ne possèdent pas ces qualités.

Ce passage se rapporte à un bodhisattva de la première terre. Aussi, comprenons que les mots « bodhisattva novice » désignent un bodhisattva qui vient d'atteindre la première terre, et que la référence à la génération de l'esprit d'illumination désigne la génération du premier esprit ultime d'illumination.

Guéshé Kelsang Gyatso, Océan de Nectar
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AncestraL
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"Dès qu'un homme est né, il est assez vieux pour mourir" Heidegger

C'est un cycle sans début ni fin, sauf si l'on s'en empare et que l'on y met fin, qui est à l'origine de la souffrance.

Dès que l'on nait, c'est pour souffrir. Il faut briser le cycle des renaissances.
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yudo
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Je suis toujours un peu étonné de la complexité de certaines réponses à cette question simple.
D'une part, le mot "souffrance" n'est pas adapté. Il est traditionnel depuis que les Occidentaux se sont mis à traduire les textes, mais ne correspond nullement au sens réel du mot "dukkha" qui serait plus correctement rendu par "insatisfaction". (le mot renvoie à une roue mal ajustée sur son moyeu et qui ne "tourne pas rond")

D'autre part, notre cerveau a des capacités titanesques et nous permet d'imaginer des situations hypothétiques assez extraordinaires, toute la littérature de science fiction en faisant foi. Ces représentations imaginaires sont souvent tellement plus satisfaisantes que la réalité, que nous tendons à les privilégier par rapport à cette dernière. Evidemment, la comparaison tourne toujours au désavantage de la réalité, et on entend souvent la phrase "Ce n'était pas censé se passer comme ça".

A ce titre, donc, le mot "désirs" n'est pas non plus adapté. Nous ne pouvons pas vivre sans désirs. Ou alors, cessons de vivre! Mais il est évident que ce n'est pas l'objectif du bouddha-dharma. Le mot sanscrit correspondant à la Seconde Noble Vérité, samudaya, ne se traduit pas par "désir" mais par "accumulation". Si on est attentifs, on peut voir ici se dessiner un tableau. Il y a insatisfaction, et nous tentons de la contrarier par l'accumulation. Accumulation de biens, de conquêtes sexuelles, de collections, d'argent, etc. Et ce phénomène d'accumulation fait un cercle vicieux avec l'insatisfaction, parce qu'il ne la satisfait jamais.

On voit donc bien que pour mettre fin à l'insatisfaction, il ne faut pas cesser de "désirer", mais bien cesser de tenter de remplir notre vide intérieur comme si ce vide était un manque, et comprendre qu'il est en fait ce qui nous permet de bouger, de vivre. Et la méthode pour y arriver, c'est de faire les choses correctement.

Comme me le disait tout le temps un de mes profs au Conservatoire, "ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait", et ma vie d'artisan m'a TRES amplement démontré la justesse de cet aphorisme.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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jules
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Yudo : Comme me le disait tout le temps un de mes profs au Conservatoire, "ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait", et ma vie d'artisan m'a TRES amplement démontré la justesse de cet aphorisme.
...l'action juste ; celle qui ne laisse aucun regret.
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davi
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C'est clairement l'expression d'un manque, et nous ne savons pas comment combler ce manque. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire sans que l'ennui ou la dépression nous gagne après un moment; nous avons l'impression que nous devons faire quelque chose afin de mettre fin au silence lequel nous angoisse au plus haut point. Quand nous sommes seuls, face à nous-mêmes, à ce grand vide qui semble vouloir nous avaler, nous sommes comme pris de vertige.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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C'est vrai, et quelque part, choisir de pratiquer la méditation, c'est choisir d'aller au devant de tout ce que tu décris; en explorateur de ce gouffre. La posture c'est un peu le véhicule idéal pour faire ce voyage.
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yudo
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davi a écrit :
09 février 2018, 18:27
C'est clairement l'expression d'un manque, et nous ne savons pas comment combler ce manque. (...)
Comme je dis, c'est une mésinterprétation. Ce vide n'est pas un manque, c'est juste l'espace qui nous permet de bouger.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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