Sak-Yant cherchant à se faire activer

Darrell

tirru... a écrit :
14 avril 2018, 12:56
La plupart des moines et des pratiquants d’Asie du sud est sont à côté de la plaque et ne respectent pas les enseignements et propageant des croyances et des superstitions comme celle des sakyant ou des formules porte charme censés activer une magie....
Hahaha Bravo pour le jugement de valeurs, je ne sais pas si on peut dire que quelques milliers de personnes soient a coté de la plaque ou juste qu'ils ont pris une voix différente ?
Circé a écrit :
14 avril 2018, 18:48
D'autre part, je suis sidérée par l'importance du tatouage. Ne pas oublier qu'un tatouage est irrémédiable, définitif: on fait quoi si on change d'avis???...
En ce qui me concerne je n'ai aucune appétence pour les tatouages.
Mais visiblement passer une trentaine d'heure a me faire lacérer le dos a coup de cutter ne m'a pas gêné plus que ca.
Il suffit d'être un peu éveillé.
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ShraWaKa
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Pour le Bouddha les croyances et les pratiques magiques reposent sur l'idée absolument fausse que toutes les lois naturelles, dont la loi du kamma, peuvent être contournées, ou même détournées.

Il classe de ce fait toutes les pratiques magiques dans la catégorie des arts bas et vulgaires (tiracchana-vijja littéralement <<les sciences bestiales>>) et le fait d'en tirer sa subsistance dans la catégorie des mauvaises façons de vivre (miccha-jiva).

Le Bouddha dresse, pour toutes les rejeter, une liste exhaustive des innombrables techniques utilisées par les <<magiciens>> : toutes les formes de divination, l'astrologie, les offrandes destinées à rendre favorable une divinité, l’invocation et la vénération des esprits, les amulettes de protection, la récitation et l'enseignement de formules destinées à protéger sois-même ou ses biens, la consécration de sites destinés à la construction, les exorcismes, la magie noire, l'utilisation de potions ou des remèdes pseudo-medico ect.

Si le Maître, bienveillant et réaliste, n'adresse pas de reproches trop rudes aux laïques non bouddhistes qui tentent maladroitement d'améliorer leur sort, même s'ils perdent leur temps et leur argent en sollicitant de prétendus magiciens, il sermonne en revanche durement ses propres disciples :

<< Un disciple laïc est le plus bas des disciples, une tache pour les disciples, la lie des disciples s'il est avide de magie protectrice et cérémonies, s'il croit à la magie protectrice et aux cérémonie et non au kamma >> (Candala-Sutta S/ANG V/18/5n°175)

Le Bouddha ne fait à fortiori aucune concession aux moines, il leur demande de s'abstenir de telles pratiques, et de ne pas les utiliser pour assurer leur subsistance ou leur renommée. Il considère que le rôle social des moines est de montrer l'exemple du renoncement, non de satisfaire les demandes irrationnelles des laïques et de les encourager à cultiver les intérêts égoïstes à l'origine des pratiques magiques.

Tout visiteur ou connaisseur des contrées bouddhistes peut aisément mesurer la distance qui, en ce domaine, sépare les enseignements pourtant clairs du Bouddha des croyances et pratiques courantes.
Cette omniprésence de la magie a plusieurs origines.
Tout d'abord le bouddhisme ne s'est imposé que progressivement dans des sociétés dont la culture et les croyances premières étaient animistes : les <<génies>> bienveillants (chao thi en Thailande et au Laos, neak ta au Cambodge, nat au Myanmar), gardiens du sol, des champs, des arbres, des demeures, sont respectés et fréquemment sollicités ; on vénère les grands arbres où ils demeurent, on leur construit des autels et <<maisons des esprits>>.

Le bouddhisme a également du composer avec des coutumes et des rites provenant de l'hindouisme, une religion avec laquelle il restera en concurrence durant des siècles : son influence perdure à travers la magie, noire ou blanche, comme à travers certains rituels royaux.

Le bouddhisme lui même a laissé une place en son sein à de puissants courants mystiques et ésotériques ; même affaiblis par les réformes modernistes du XIXéme siècle, leur influence reste très visible sous la forme notamment de pratiques <<de protection>> : récitations de textes (les paritta) ou des formules s'appuyant sur les syllabes et imprimés ou tatouées (les yanta), statuettes et amulettes.
Dans ce domaine aussi le bouddhisme fait preuve de la plus grande tolérance en acceptant une certaine répartition des rôles : lui a pour objet la libération, spirituelles et définitive ; les pratiques animistes, hindouistes, magiques, elles, ne sont utiles qu'a l'obtention d'une aide matérielle, temporaire, aléatoire...

Extrait du livre 100 questions sur le bouddhisme Theravāda
flower_mid
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tirru...
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Bonjour Darrell,
« Darrell » a écrit :Hahaha Bravo pour le jugement de valeurs, je ne sais pas si on peut dire que quelques milliers de personnes soient a coté de la plaque ou juste qu'ils ont pris une voix différente ?
Je comprends ta réaction, moi même j’ai été choqué plus d’une fois durant mes pérégrinations en Asie ces quinze dernières années de découvrir combien les moines et les laïcs étaient si loin de ce qu’a enseigné le Bouddha, d’autant qu’il ne s’agit pas d’une voie différente comme tu l’as signalé et dans ce cas ce serait légitime, mais bel et bien de la voie du bouddha version détournée, corrompue et mixée à toute sorte de croyances locales, de superstitions, voire d’autres religions et le résultat est assez édifiant. J’ai vu des moines, qui sont en principe des renonçants jouir de tout les attributs matériels des non-renonçants, fumer, avoir grosses voitures, profiter au Max de leurs privilèges et des bouddhistes laïcs qui ne connaissent rien au Dhamma, ils pratiquent une dévotion à plusieurs idoles en vue d’ameliorer leur condition matériel ou au mieux en vue de renaître dans un monde divin. Et tout ces temples dorées qui scintillent au soleil certes sublimes et bien loin de représenter l’idéal de renoncement et d’humilité. Comme il est si justement rappelé dans le texte proposé par ShraWaka, l’unique boussole est ici la loi du kamma, la loi de cause à effet, ce n’est qu’a l’aune de cette loi que nous pouvons mesurer ce qui est bon ou mauvais pour nous et non par des invocations pouvant frapper notre imaginaire et libérer soit disant l’énergie (de nos croyances) !
Je ne louerai pas le Sakyant mais je loue la motivation qui te pousse à tendre vers les qualités bien humaines et dont le résultat est de se protéger de soi même et d’autrui et les cinq préceptes évoqués par Longchen en sont un bel exemple !

Proposition de lecture (si ce n’est déjà fait ?!): Enseignements du Bouddha de Walpola Rahula : https://ffmt.fr/articles/paritta/pdf/en ... ouddha.pdf

Loi du kamma : http://bica-vipassana.blogspot.com/2007 ... a.html?m=1

Dhammapada : http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... maire.html
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Longchen
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Sur le Blog vers lequel tu nous as dirigé dans un de tes posts concernant ces tatouages, il est dit :
Les règles basiques

Pour recevoir un tatouage sacré, il faut respecter quelques règles basiques (un peu comme les dix commandements). Chaque tatouage a ensuite son propre ensemble de règles à respecter.

-ne pas tuer (classique)
-ne pas voler (toujours familier)
-ne pas tromper son époux/épouse ou pratiquer l’adultère
-ne pas s’intoxiquer (alcool, drogues etc)
-ne pas mentir
http://jamaisvulgaire.com/trouver-son-s ... ue-tshirt/
Il s'agit des 5 préceptes que le Bouddha a donné aux laïcs.
Une base de moralité est très importante à considérer pour commencer une pratique bouddhique.
flower_mid
L’instant présent 🙏
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Circé
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Darell, aucune critique ni agressivité de ma part j'aimerais seulement savoir ce que tu veux dire par " activer" ce Sak-Yant. Quels effets en attends tu?
Darrell

Hello

Merci pour vos retours.
@Circé aucun problème, vois le Yant comme un réceptacle, une pile, à allumer et alimenter par la foie.
Désolé si je donne très peu de détail, mais la plupart des fois où j'ai essayé d'en parler, j' ai été confronté à un mur d’incompréhension ou de remise en question.
Du coup j'ai appris de ne plus perdre mon temps a essayer convaincre toute personne ne souhaitant pas véritablement savoir.
Et puis... parle de moi m'ennuie :)
L'écoute apporte plus que la parole c'est bien connus
Voici quelques mots sur leurs origines: https://imgur.com/a/Ez9pq
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axiste
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Bonjour Darell,
Effectivement, les humains ont besoin de croyances et de supports pour ces croyances, bien souvent. Pourtant, si on s'en réfère à ce qu'en dit Buddhadasa Bhikkhu, par exemple, c'est un des attachements dont il faut se défaire:
L’attachement aux rites et rituels (sīlabbatūpādāna). C’est l’attachement à des pratiques traditionnelles dépourvues de sens qui se sont transmises sans raison, pratiques que les gens décident de considérer comme sacrées et refusent de changer à tout prix. Il y en a en Thaïlande comme partout ailleurs : croyances concernant des amulettes, des objets magiques et toutes sortes de pratiques secrètes. On croit, par exemple qu’en sortant du sommeil il faut prononcer une formule mystique au-dessus d’une bassine d’eau puis se laver le visage avec cette eau ; on croit qu’avant de se soulager il faut tourner la tête dans telle ou telle direction ; ou encore qu’avant de manger ou de se coucher il faut pratiquer certains rituels. On croit en l’existence d’esprits, d’êtres célestes, d’arbres sacrés et de toutes sortes d’objets magiques. Tout cela est complètement irrationnel. Les gens ne pensent pas de façon rationnelle, ils se contentent de se cramponner à un schéma préétabli : ils se sont toujours comportés ainsi et refusent de changer. Beaucoup de gens, qui se prétendent bouddhistes, s’attachent aussi à ces croyances et jouent ainsi sur les deux tableaux ! On trouve même parmi eux des gens qui se prétendent bhikkhus, disciples du Bouddha.
http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... anuel.html

Ou ici:
Les Bouddhistes, les disciples, et sympathisants Bouddhistes devraient garder en tête que nous sommes en permanence soumis à ces quatre attachements, l'attachement sensoriel, l'attachement aux opinions, l'attachement aux superstitions, et l'attachement au "moi".
Attention alors lorsque nous prenons refuge dans les plaisirs sensoriels, lorsque nous émettons des opinions personnelles, lorsque nous nous inclinons vers les croyances et les rituels, lorsque nos pensées et actions se fondent sur la croyance en un "soi".
Le Dhamma, grâce auquel nous développons sagesse et compassion face à ces attachements, est le véritable refuge.
http://forumetta.free.fr/phpBB2/viewtop ... 4c0b40f821
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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tirru...
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Darrell a écrit :
15 avril 2018, 21:16
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Kifons, kifons en bon esclave consentant et en musique ::mr yellow::


PAROLES
Very superstitious, writings on the wall
Very superstitious, ladders bout' to fall
Thirteen month old baby, broke the lookin' glass
Seven years of bad luck, the good things in your past
When you believe in things that you don't understand
Then you suffer
Superstition ain't the way

Very superstitious, wash your face and hands
Rid me of the problems, do all that you can
Keep me in a daydream, keep me goin' strong
You don't want to save me, sad is my song
When you believe in things you don't understand
Then you suffer
Superstition ain't the way, yeh, yeh
Very superstitious, nothin' more to say
Very superstitious, the devil's on his way
Thirteen month old baby, broke the lookin' glass
Seven years of bad luck, good things in your past
When you believe in things that you don't understand
Then you suffer
Superstition ain't the way, no, no, no
mouse(*) S_pom_pom Saotemouttttonnn
------------------------------------------------------------------------------ Image Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don ImageDhammapada
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