Ajahn Sumedho – S’ouvrir à ce qui est

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axiste
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Ajahn Sumedho – S’ouvrir à ce qui est

On a tendance à croire généralement que la vie spirituelle consiste à suivre une certaine pratique, un rituel ou des exercices spirituels. Nous partons de l’idée que suivre ce chemin particulier nous transformera d’une certaine manière en une personne élevée spirituellement et dotée de qualités exceptionnelles.

Pourtant, souvent, ce n’est qu’un autre aspect de l’ego qui garde encore le contrôle et se donne juste une noble «habitude spirituelle».

Cela peut nous prendre un certain temps avant que nous nous rendions compte que le seul vrai moyen d’éviter ce piège de l’ego consiste simplement à nous ouvrir à ce qui est. C’est de cette manière que nous pouvons contourner l’intervention de l’ego et ne plus le renforcer.

Mais il nous faut être vigilants : s’ouvrir à ce qui est ne veut pas dire accepter ce qui est avec un condescendant «Oui, c’est très bien». C’est plutôt être réceptif à la situation par-delà tout jugement.

Accepter implique que nous sommes d’accord ou que nous tenons entièrement pour vrai ce qui se passe. Alors qu’être réceptif à la situation, ce n’est ni accepter ni refuser quoi que ce soit. Cela consiste plutôt à dire «Cela m’apparaît ainsi en ce moment mais regardons-le de plus près». Ainsi, accepter est une manière d’être condescendant, alors qu’être réceptif consiste à garder l’esprit ouvert pour voir ce qui se passe. Et ce que nous voyons est considérablement différent des apparences.

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La plupart d’entre nous réagissent aux apparences négatives avec un réflexe de négativité : «Je n’ai pas envie de m’ouvrir à cette confusion. Je ne peux être réceptif à cette douleur». Cependant, si nous pouvons nous ouvrir juste un petit peu à la confusion de notre esprit, nous trouvons que ce n’est pas si confus que ça, parce que le moi ne s’identifie plus avec ma confusion, mais que ce n’est qu’une simple observation du processus impersonnel de la confusion ! En étant juste un peu plus réceptif (plutôt que réactif) à la douleur, nous nous apercevons que ce n’est pas si douloureux que cela, parce qu’alors nous nous installons tranquillement dans la réalité de la douleur plutôt que d’y résister (avec douleur !).

Quand nous devenons capables de nous ouvrir clairement et honnêtement à ce qui est, ce que nous voyons est la cause ou l’origine de ce qui est. Nous voyons certaines choses qui ont des causes ordinaires mais d’autres qui ont leur origine dans notre propre façon d’interférer. Ainsi nous apprenons ce que nous pouvons faire par rapport à ce qui est, c’est-à-dire être patient avec les circonstances et laisser tomber notre façon de nous interposer.

En théorie cela sonne bien, mais comment faire dans la pratique ? C’est maintenant que nous en arrivons aux exercices spirituels. Il y a certaines qualités qui sont d’une grande utilité pour nous aider dans cette voie. Par exemple, il est utile d’avoir confiance dans cette façon de pratiquer, d’avoir une certaine stabilité de caractère qui se développe grâce à une certaine moralité de vie, et d’avoir un certain calme qui se développe à travers l’exercice de la méditation. Mais toutes ces choses spirituelles ne doivent pas être des fins en elles-mêmes. Ce sont plutôt des qualités destinées à nous soutenir et à nous aider, afin de pouvoir nous ouvrir à ce qui est !
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Ajahn Sumedho – S’ouvrir à ce qui est


Sources :http://sourcesdeyoga.wordpress.com/2012 ... e-qui-est/
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

axiste a écrit :
En théorie cela sonne bien, mais comment faire dans la pratique ? C’est maintenant que nous en arrivons aux exercices spirituels. Il y a certaines qualités qui sont d’une grande utilité pour nous aider dans cette voie. Par exemple, il est utile d’avoir confiance dans cette façon de pratiquer, d’avoir une certaine stabilité de caractère qui se développe grâce à une certaine moralité de vie, et d’avoir un certain calme qui se développe à travers l’exercice de la méditation. Mais toutes ces choses spirituelles ne doivent pas être des fins en elles-mêmes. Ce sont plutôt des qualités destinées à nous soutenir et à nous aider, afin de pouvoir nous ouvrir à ce qui est !
Ajahn Sumedho – S’ouvrir à ce qui est
Quelqu'un a posté récemment, un texte sur le parfum (je crois que c'est Komyo).
Le parfum de la nature de Bouddha qu'on devine, qui flotte, qu'on ressent... mais qui est indicible...
C'est comme chercher une direction invisible avec son esprit et tourner au bon moment...

Quand on ressent ce parfum, tous les textes bouddhistes prennent vie...
Tous les enseignements des maîtres s'éclairent d'un seul coup...
Les mots pointent vers une réalité toute autre que celle du lexique.
Et le monde devient d'un seul coup d'une richesse inouïe !
FleurDeLotus
ted

Ah oui ! Merci Katly <<metta>>
C'était ce lien là : http://hridayartha.blogspot.fr/2012_09_01_archive.html posté par komyo
Avec ce passage qui recoupe les propos d'Ajahn Sumedho :

Extrait de As it is, volume 2 de Tulku Urgyen Rinpotché (1920-1996) :
  • Un prédateur doit d’abord flairer le cerf, avant de pouvoir le traquer. L’Introduction permet à ce petit prédateur de flairer la nature de bouddha. Une fois que nous la flairons, il n’est pas très utile de continuer à spéculer à son sujet. Nous pouvons désormais la traquer. L’essentiel est de la flairer. Jusqu’à ce moment, on peut passer pas mal de temps à faire des analyses, mais dès qu’on l’a flairée, il n’est plus très utile de consacrer du temps aux spéculations intellectuelles.

    Que faut-il comprendre par « flairer » ? A un certain moment, votre maître se penche vers vous et vous dit: « Maintenant, nous deux avons besoin de parler un peu. Lorsque vous reconnaissez l’essence de l'esprit, que voyez-vous ? » Un bon disciple dirait: «Honnêtement, je ne vois rien. » Le maître répond: «Eh bien, c'est vrai, c'est vraiment comme ça. Votre nature est vide. Mais au moment même de reconnaître que votre esprit est vide, y a-t-il un blanc total, une absence ? Êtes-vous inconscient ? » Un bon disciple dirait: «Non, ce n’est pas le cas. J'éprouve ce qui est présent. » Le maître pourrait dire alors «N'est-il pas vrai que ce vide et la connaissance de ce qui est présent sont comme une unité, que l’un est toujours associé à l’autre ? » Le disciple répondrait : « Oui, c’est vrai. » Le maître continue : «Ce moment n’est-il pas un état vif et éveillé tout en étant vide, réellement sans attachement » ? C’est de cette manière que l’on est progressivement introduit au parfum de la nature de bouddha.
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