demande d informations svp

[Katly]

Oui, prendre le temps, de la réflexion, le soin de toi, la relaxation d'abord simplement, et la lecture sur bouddhisme, renseignements, bon entourage, au vert, stabilité...etc dans l'immédiat, ce serait déjà un bon programme. Et le temps de mettre les moyens matériels qu'il te faut en place, pour tes projets éventuels.

[axiste]

Bonjour Sillex,

Merci pour ta confiance et les mots qu'elle exprime.
C'est difficile de te répondre effectivement.
La priorité semble de retrouver un équilibre et une sérénité, ce qui semble souvent plus facile en coupant net avec son environnement.
Mais si c'est efficace sur le court terme ( partir c'est mourir un peu dit-on…) sur le long terme ça m'apparait moins simple. Une rupture avec son environnement peut donner l'impulsion initiale pour le changement, mais je me dis que si on a besoin de s'appuyer sur une rupture géographique, c'est qu'en même temps on a un travail sur soi à réaliser. Donc pour faire court l'un ne va pas sans l'autre…
Parfois on a l'impression d'être tout seul et l'univers semble peser de tout son poids et le ciel lui même semble lourd, mais ça ne dure jamais.
Rien ne dure, même pas les moments difficiles.

Mais les conseils sont toujours à côté.

Déjà prendre soin de toi, repérer les tensions et observer toutes les entraves posées ici et là en s'installant dans le présent...

Accepter ce qui vient, sans jugement ni a priori, laisser passer les commentaires et les pensées et les laisser glisser sans les saisir …

Ensuite oui, accepter l'aventure, contacter un centre pourquoi pas, et faire la même chose que précédemment: observer ce qui se passe en soi et à l'extérieur et maintenir la barre…

Si petits mots peuvent dessiner quelques sourires dans l'air...

Je te souhaite le meilleur sur ton chemin.

[Jingshen]

Salut "Sillex",
Je peux me tromper mais de ce que je lis de toi, tu sembles (comme beaucoup) vouloir fuir des "menaces" ou de "replonger dans certaines choses", dangers pouvant venir des "autres et du monde (les désirs, pubs et violences du monde, qui ne te "correspondent" pas etc) ", comme de toi même ( éviter de replonger dans la drogue de toi même, la fuite de gens qui t'ont fait du mal etc)
A mon sens, un monastère (bouddhiste ou autre), la vie de moine ou moniale peut être une solution pour certains, mais elle n'est "viable", durable et bien choisie que par ceux ou celles qui y vont avant tout pour un "but élevé" précis, et positif : la recherche de l'éveil spirituel, de valeurs etc; et non dans une réaction pour échapper à des ennuis, des choses négatives du passé ou du monde, etc; Car dans ce dernier cas, les murs d'un monastère ou les murs "psychologique" de cette vie de renoncement, risquent fort de se transformer en prison, plutôt qu'en lieu de libération, comme le dit Flocon à sa façon;
A ta place j'essayerais même un stage dans un centre bouddhiste (tibetain, theravada ou autre, peu importe pour l'instant) et voir si ça peut correspondre à tes attentes ou ta nature; dans le cas contraire dis toi qu'il y a toujours beaucoup d'autres voies et chemins de vie pour trouver ce qui nous convient, et s'éloigner de ce qui nous déplait (la société, la pression etc);
Certains préfèrent cultiver leur potager, ou la cabane au canada pour trouver "cette paix" et cette liberté, pour revenir à la nature et à leurs valeurs, ou des choix de vie alternatifs hors du système officiel, un "ermitage laique dans la neige" !, pour d'autres ce sera un travail qui leur correspond vraiment, ou une ong pour l'humanitaire ou la nature par exemple, et j'en passe; Ca me parait être un compromis intermédiaire (dont parle Katly) moins risqué que de passer d'un extreme à l'autre, que de passer de la vie sociale et mauvaises rencontres possibles, le boulot officiel et son stress, à une vie religieuse, de renoncement et de détachement complet
Pour prendre un exemple (moi ! bon ok, c'est pas un bon exemple ), j'ai preferé tracé ma route ou me poser parfois en alternance, hors des systèmes officiels, ni boulot standard, ni religieux officiel, et je ne me considère ni moine ni laic, mais être vivant sur la planète terre, l'esprit est ma religion, la nature et l'univers sont mon temple, la liberté ma devise
Bons choix, bonne route

[lausm]

Bonjour.
Merci pour ta confiance.
J'appuierai tous les avis qui t'ont été exprimés.
Tout d'abord, quelle que soit ton attirance, j'ai la sensation que tu fonctionnes sur un mode de l'engagement total, où la demi mesure n'est pas de mise.
Qui est confronté à la toxicomanie, comme tu le décris, est en fait confronté à l'attirance pour un monde spirituel à l'envers : la toxicomanie a pour fonction d'éteindre la souffrance en l'anesthésiant, et d'essayer d'accèder à des états supérieurs de conscience...la méditation et la vie spirituelle ont la même fonction, mais au positif et sans artifice.
Théoriquement, car travailler sur soi, n'est pas anodin, et nécessite des gardes fous surtout si on travaille sur des structures personnelles avec des vulnérabilités et des blessures profondes, ce qui est ton cas à ce que tu dis.
En lieu et place d'un engagement aussi radical que tu le désires, on va quand même démythifier certains points.
Sache que déjà, j'ai pris les voeux de moine zen, mais je vis avec une femme-qui est nonne-et que je suis père, je travaille, bref, je vis comme un laïc. Certains diront que ce n'est pas être vrai moine, je m'en fous un peu, on est là pour parler du réel, pas d'images préconçues du bouddhisme.
dans mon expérience perso, c'est prendre ces voeux qui m'a ouvert l'accès à la femme et à la rencontre sexuelle. Aussi paradoxal que cela soit, c'est la réalité de mon histoire, et je n'ai pas d'autre choix que de vivre avec, en dépit de nombreux discours que je reçoive qui vont dire que c'est à l'encontre des principes de la chose : le bouddhisme est avant tout une pratique de vivre dans la réalité, en tous cas le zen que je pratique est ainsi, et c'est ainsi que ma vie s'est faite. Il ne s'agit pas d'idées, de théories, de ce qui devrait être...mais de ce qui est.
Donc tu vois, autre chose que ce que tu supposes est possible.
Chez les bouddhistes du sud est asiatique, j'ai cru comprendre que l'engagement de vie de moine, peut être complètement temporaire. Autrement dit tu peux être nonne pendant deux ans, sûrement moins, ou plus, et puis reprendre une vie normale. C'est une forme de passage initiatique dans une croissance de vie de citoyen lambda, ça donne des valeurs, mais c'est un passage temporaire.
Pour ma part, un engagement complet dans la vie de moine pendant deux jours et demie par mois, une heure dans une journée, ou une journée par mois, ou dix jours dans un été, ont été ce qui s'est produit....et c'est déjà sacrément bien dans une vie humaine dans ce monde.
Le problème que tu poses probablement, c'est d'avoir un cadre pour limiter une dérive potentielle. ton besoin est légitime...j'ai eu le même, je l'ai encore.
Mais avec le risque de le projeter dans une structure qui t'es extérieure, une pratique, un groupe, c'est que tu transfères une dépendance d'un objet à un autre, et que tu te reramasses dans la souffrance....je pense que tu as un mode très fusionnel de fonctionnement...Et que te lier à la nature est une façon très positive de le vivre, et la bascule dans la drogue son pendant négatif...ensuite, tu sembles faire un bilan très clair de ta situation, de ce qui t'es bon ou pas. Donc tu as de la lucidité.
Maintenant tu es jeune, je pense que si tu peux trouver une structure contenante pour t'aider à te construire ou reconstruire, c'est bien...mais qu'il est bon aussi d'avoir une insertion dans le monde tel qu'il est.
Je sais qu'il est loin d'être satisfaisant, mais ta souffrance est aussi l'expression d'un désir, qui, si tu le contactes et le fait vivre, peut être ce qui te donne envie d'être en vie encore plus. Ce monde a besoin de nous, et aussi de toi...le sort de la nature te concerne? Pourquoi ne pas tenter de faire un métier vers cela? Cela peut être autre chose....mais donner une piste à ton mental qui cherche un abri...l'abri est aussi de risquer d'aller vers ce qu'on veut.
Peut être y a t il en toi plein de barrages à ce que tu sens vraiment vouloir, lié à ton histoire : peut être est-il nécessaire d'avoir un cursus thérapeutique, un vrai accompagnement.
Si tu pense que le bouddhisme peut t'(aider, soit, mais sache que tu risques aussi de faire la rencontre de ce qui souffre en toi : l'éveil c'est aussi l'éveil de ce dont on n'est pas conscient, de nos zones obscures...tu les as beaucoup subies, tu peux aussi les regarder autrement, avec l'aide de quelqu'un, aussi seule, pour comprendre ce qui est toi, te conditionne, et pouvoir prendre de la distance avec ces conditionnements qui t'ont pétri. Beaucoup de pratiquants font cela. Un certain Jack Kornield, a fait la démarche que tu veux faire : sept ans dans un monastère birman. Quand il revint chez lui aux US, il vit qu'il était toujours aussi nase dans sa vie sous tous les angles : boulot, relations avec les femmes, etc......et du coup il alla dans la psychothérapie...et il vit l'utilité de faire les deux.
Le monastère, c'est le lieu idéal où l'on imagine qu'on va enfin trouver la paix....mais c'est surtout le lieu idéal pour voir qu'on est toujours avec soi-même, et d'autres.
Le monastère, peut commencer déjà là où tu es. C'est ta réalité de tous les jours, qui est ton job de tous les jours : tous les jours tu te lèves, tu es avec toi, à tout moment tu peux être consciente de toi, ce n'est pas réservé à une heure sur un coussin ou à un temple, ou une entrevue avec un maître. Ta conscience est là tout le temps, rappelles toi simplement cela. C'est ce mouvement qui t'a fait écrire tout ça ici, cette pulsion de mieux vivre....faut continuer avec ça.

Sinon, à Bordeaux, je sais qu'il y a deux dojos zen...dans l'un, il y a un responsable, Patrick Pargnien, qui est thérapeute aussi-il fait du travail corporel, avec la voix, etc...-je pense qu'il peut être de bonne écoute, peut-être peut-il t'aider aussi. De toutes façons, tu peux y aller quand tu veux, il n'y a d'obligation d'engagement que celle que tu te donneras.
Je pense que c'est bien de ne pas se donner trop de contrainte d'engagement...parfois on met la barre haut parce qu'on doute de soi, et qu'on se dit qu'il le faut pour ne pas retourner dans son enfer précédent....mais cela peut aboutir à se dégouter si on dépasse les limites de ce qu'on peut réellement supporter...faut pas trop se mettre la barre trop haut. Faut aussi se donner de la marge.
Pour faire un compromis, tu peux te faire des engagements limités dans le temps, c'est un bon intermédiaire, c'est en tout cas ce qui m'a permis de me redonner des limites avec le zen...mieux vaut un engagement court tenu, qu'un engagement pour la vie qu'on rompt au risque de se sentir encore moins bien qu'avant.
Déjà, ce que tu écris ici est signe que tu as commencé à t'engager pour vivre mieux...Donc tu es déjà sur la Voie.
Dans le zen, on dit que la Voie est sous nos pieds...tout lieu est un bon lieu, tout moment est un bon moment, pour pratiquer la Voie, qui est la Vie dans son essence...
Renouer avec ton corps, recomprendre tes vrais désirs, entendre tes pensées, entendre ta souffrance, entendre comment tu as envie d'être heureuse....quand tu retrouveras et feras grandir les espace d'envie de vivre en toi, ta sexualité se réveillera naturellement. Tu n'as tout simplement pas envie de suivre le diktat d'une normose sexuelle et hyperconsommatrice, tu as juste envie d'une vie qui ait du sens. Peut-être aussi de prendre le temps de soigner de vieilles blessures. Sache juste que si cela demande une forme d'engagement, des efforts, c'est possible quand même, en dépit de tous les messages qui t'environnent. Tu cherches juste ta place dans un monde pour t'individuer sans suivre une norme, avec peut être une grande absence familiale derrière, je ne sais pas, je suppose seulement....mais tu peux choisir les gens qui t'aideront pour te construire. Et tu trouveras les personnes qui te conviennent vraiment, si tu continues à éveiller celle que tu es vraiment, au lieu de continuer de vivre sur des bases faussées.
Le monde d'aujourd'hui est angoissant pour ta génération qui peut légitimement s'interroger sur la place qu'on lui laisse, et qui n'est pas aidée par des aînés qui s'inquiètent trop sur leur propre place, mais tu es, je le pense très sincèrement, dans la génération qui va vraiment faire bouger les structures de fond, bien plus que la mienne qui est plus le témoin d'un ancien monde qui disparaît.
Tu es dans cet entre deux entre un monde qui disparaît, et un monde qui veut naître....et ce n'est pas confortable.
En tous cas, tout mes encouragements, garde confiance, tu es jeune, j'ai vu des gens dans des états incroyablement terrifiants, se redresser....rien n'est jamais perdu.
Prend soin de toi, et tiens nous au courant.

[sillex]

Bonsoir, merci beaucoup pour vos réponses.

Il est certain que dans l immediat je compte déjà sortir totalement de ma toxicomanie, il ne me reste que mon traitement que je diminue progressivement.

Après lausm c est vrais que tu as raison sur pas mal de choses mais lorsque tu parles de la personne qui est allée dans un monastère en Birmanie et qu une fois revenu dans sont pay d origine il se trouvais toujour aussi nase, la différence c est que je ne me trouve pas nase ou bonne a rien c est simplement que je n arrive pas a trouver une joie de vivre dans la vie " normale" pourtant j ai travaillé dans plein de milieux différents ( vigne pendant 2 ans, gardiennage d enfants, manutentionnaire, jeune sapeur pompier pendant 4 ans et même dans l armée! Je me suis donc cherchée, j ai trouvé quelques aspects qui me conviennent, mais j ai envie d autre chose de beaucoup plus spirituel, proche de la nature...tout ça ne date pas d hier!
Enfin bon, je pense tout simplement tester en trouvant un centre et en y faisant une retraite, mais comme d ab! Pas facil sans argent!
Après , j ai réeussi a me procurer deux livres l un qui parle de meditatio "MANUEL DE MEDITATION selon le bouddhisme Theravada de Ajahn Brahm" et un petit " Enseignements du Bouddha editions Librio" si vous les connaissez qu en penssez vous?
Voilà, je vous remercie encor de m avoir répondu, sachez que j ai bien enttendus vos conseils bonne nuit!

[lausm]

Bonjour Sillex.
Concernant ce que je disais sur Jack Kornfield, c'était sans aucune comparaison avec toi, je n'ai aucun jugement à porter sur toi ou qui que ce soit, juste quelques ressentis à partir de ce que j'ai pu voir dans ma vie professionnelle dans la santé, et de pratiquant.
Juste je voyais ce parallèle entre ton aspiration et la sienne. Il racontait plus précisément dans ce bouquin, au demeurant très utile, "périls et promesses de la vie spirituelle", qu'il était allé dans ce monastère en Birmanie, et qu'il y a vécu des expériences spirituelles fortes, mais qu'au retour dans sa vie civile, la plupart des aspects de sa vie personnelle n'avaient pas évolué d'un iota, et qu'il les a travaillé dans un cadre psychothérapeutique.
Le terme de nase que j'ai utilisé était un peu fort, mais ce que ça veut dire, c'est qu'on peut créer une séparation entre un pan de sa vie qu'on considère spirituel, et un autre qui ne le serait pas, et cultiver longtemps cette division qui fait souffrir.
Or, il est possible de tenter déjà de reconnaître dans sa vie propre, où en soi la spiritualité existe et vit déjà. Si tu es là, c'est que ça existe déjà et que tu le partages.
Connaître la joie, si tu dis ne pas la sentir, c'est que tu l'as déjà connue auparavant. Tu as sûrement connu ça dans la nature, on y vit des expériences de joie car la nature est silencieuse, son langage nous ramène à l'essentiel, et toutes nos complications deviennent relatives. Et sûrement il y a des moments dans le quotidien, où il y a des joies, petites, fugaces, mais des joies quand même, avec ou sans causes. Il faut déjà reconnaître cela, et s'appuyer dessus. Ces petites joies, peuvent faire partie de la vie spirituelle, aussi anodines paraissent-elles.
Guérir prend du temps, ce peut etre le chemin d'une vie. Mais ce sur quoi j'insiste, c'est que tu fasses le bilan de tes qualités, du positif en toi, et que tu t'appuies sur tes forces existantes, et les considère comme étant déjà une expression de ta vie spirituelle.
Car la vie naturelle, la vie spirituelle, la vie du corps physique, la vie des pensées, ne sont pas séparées : nous vivons tout cela dans une totalité, à cet instant présent.
La souffrance vient du fait d'oublier nos forces, on peut les avoir oubliées depuis longtemps, mais on ne serait pas là à parler ensemble si nous n'étions pas animés par la vie, d'une certaine force. Souvent on nie ses propres qualités, on est son propre bourreau, et l'on croit que les autres sont meilleurs que nous. Il nous faut nous réconcilier avec nous-mêmes. C'est important car on l'oublie souvent-et je l'oublie souvent, donc je le dis pour m'en rappeler le premier.

[binah]

De tout ce qui a décrit, va là où tu désires aller. Mais dans un premier temps, ta santé...
Bon courage... flower_333

[eschabe]

La méditation notamment n'a rien d'une pratique anodine et elle peut parfois aggraver les troubles psychologiques au lieu de les atténuer. Mieux vaut ne pas trop s'y frotter en période de fragilité.

Euh...Vous avez des sources ou des témoignages de cette affirmation ?

[tirru...]

Cela semble logique car le processus de méditation fait remonter la partie inconsciente de notre mental avec un effet loupe, une amplification de ce qui est expérimenté, ça peut être nettement observé lors de retraite de méditation intensive. Il vaut mieux être paré pour cela sans en faire une maladie non plus. Oui, la catharsis fait partie de la méditation !

[eschabe]

RE :
J'ai eu une discussion avec Compagnon sur ce point par MP. Il ne semble pas qu'il y ait de souci pour moi sur ce point.
Merci quand même pour l'avertissement.