De l'attachement à la théorie...

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yves
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Inscription : 26 février 2016, 13:01

c'est comprendre et mettre en oeuvre tous les moyens pour dissoudre ce que nous croyons avoir une existence propre
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
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davi
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1-0 pour Nice ! Pardon je m’égare... La pratique ça se passe aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qu'on appelle soutenir dans la vie ordinaire les accomplissements de la compréhension et de la méditation.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Upekkhā
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davi a écrit :1-0 pour Nice ! Pardon je m’égare... La pratique ça se passe aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qu'on appelle soutenir dans la vie ordinaire les accomplissements de la compréhension et de la méditation.
+1 flower_333
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Flocon
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Pour moi, la pratique signifie la méditation et l'application du bouddhisme à la vie quotidienne, y compris dans le cadre d'une petite communauté. J'ai beaucoup donné dans les livres (et dans les forums que je considérais comme un complément utile) mais aujourd'hui, je ne lis plus de textes bouddhistes ni n'écoute d'enseignements sur Internet.
Je pense qu'Ajahn Chah a globalement raison, mais je pense aussi, comme Ted, que pour les non-bouddhistes d'origine, le passage par des lectures et du contenu trouvé sur le Web est souvent la façon la plus simple d'aborder cette religion inconnue. Ce n'est pas la meilleure façon, bien sûr, car cela finit par conduire à un encombrement inutile, mais c'est un peu un passage obligé.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Dumè Antoni

Il est vrai que pour nous, Occidentaux, qui n'avons pas été baignés dans la culture bouddhique, la littérature a été le premier vecteur de l'information et de l'enseignement. J'ai, tout comme vous, beaucoup lu au début de ma pratique. Certains de mes bouquins ont même été tellement lus que les pages sont toutes scotchées voire désolidarisées du livre (la couverture). Je pense en outre que la littérature permet de gagner du temps sur l'apprentissage (les bonzes en Asie entrent souvent très jeunes en monastère, ce qui n'est généralement pas notre cas) et fait partie de la pratique, du moins au début. Mais après ça, il faut bien sûr abandonner les livres sans abandonner la pratique, laquelle prend un tout autre sens quand les livres sont laissés de côtés. Pour cela le Zen m'a beaucoup aidé car il n'y est jamais fait référence à la littérature, ni aux sutras. Les livres sont déconseillés (voire interdits en monastère) car ils nous donnent l'impression que la solution à nos questionnements se trouve entre les lignes des pages qu'on a lues et relues, alors qu'ils ne font que nous interroger sur nous mêmes sans apporter la moindre réponse. J'admire toutefois les personnes qui prennent énormément de leur temps pour traduire les textes sacrés ou les paroles des patriarches. Leur travail est un facteur de karma très favorable car sans ce travail, nous n'aurions sans doute jamais eu accès au Bouddhisme. Après, c'est comme un bateau qui nous aide à passer d'une rive à l'autre d'un fleuve : quand nous sommes de l'autre côté, il faut quitter le navire.
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ShraWaKa
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Il est essentiel que vous appreniez à renoncer à toute pensée et à tout doute, renoncez-y complètement, à tout. Ne prenez que le corps, la parole et l’esprit, comme ils sont, comme base à votre pratique et rien d’autre. Contemplez les conditions de l’esprit, et ne traînez pas les livres avec vous. Il n’y a pas de livre à l’intérieur, là où vous faites la pratique. Si vous essayez de les prendre avec vous là-dedans, tout va à vau-l’eau parce qu’ils ne seront pas capables de décrire les choses telles que vous en faites réellement l’expérience.

Les gens qui ont beaucoup étudié et connaissent la théorie sur le bout du doigt ont tendance à ne pas avoir de succès avec la méditation parce qu’ils restent coincés au niveau de l’information. Dans les faits, l’esprit n’est pas une chose que vous pouvez réellement mesurer en utilisant des valeurs externes et des textes. S’il est vraiment en train de s’apaiser, permettez-lui de s’apaiser. C’est de cette manière qu’il peut procéder à atteindre les plus hauts niveaux de tranquillité

Ajahn Chah/Source

Tout d'abord merci pour ce lien vers l'enseignement du Vénérable Ajahn Chah La Clé de la Libération

A la lecture de cet extrait, à mon sens il est clair que le maître parle de l'importance de ne pas traîner les livres dans la pratique de la méditation (qui s’étend au delà du coussin).

Il rappelle la nécessité de demeurer dans la contemplation stricte du corps, de la parole et de l'esprit (Kayanupassana & Cittanupassana) sans conceptualiser.
Il est donc nécessaire de se détacher des concepts (Paññatti) que les livres ont imprimés dans notre esprit pour atteindre la réalité ultime (Paramattha).

Afin de pouvoir observer la réalité ultime et progresser dans la pratique de la méditation, il faut s'affranchir du filtre de nos conceptions et théories et demeurer seulement dans une contemplation directe, basique voir pré-verbal.

Pour imager cela, on attribuerait au Bouddha cet enseignement minimaliste donné à un auditeur pressé << quand tu entends un son ne fait qu'entendre>>

Ci joint un extrait du discours du Vénérable U Kundala qui développe l'aspect Paññatti / Paramattha.
A noter pour la compréhension que ce qui peut être 'perçu par les yeux' se réfère au domaine de nos conceptions et pas seulement à l'organe sensoriel.

flower_mid
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ShraWaKa
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Inscription : 12 août 2017, 00:09

Marpa Lotsawa Chokyi Lodro (1012-1097) est un important maître laïc bouddhiste, qui a transmis la lignée Karma-kagyu d'Inde au Tibet.

Il étudia avec des maîtres indiens célèbres : Jnanagarbha et Kukkuripa , Niguma et reçu de Maitripa la tradition des Doha et le Mahamudra. Après 12 ans d'entraînement spirituel intense, maîtrisant plusieurs langues indiennes et les enseignements les plus profonds de cette époque, il retourna au Tibet. Jaloux, son condisciple Nyo Lotsāwa Jungpo Yonten Drak qui l'avait accompagné jeta tous ses livres dans le Gange. Cela l'aide à réaliser combien cet ultime attachement bloquait sa compréhension des enseignements au-delà des mots, provoquant chez Marpa l'éveil soudain, chantant la compassion pour son mauvais compagnon.

Il regagne le Lhodrak où il se maria et accepte d'enseigner à des disciples, acquérant une réputation étendue. Ayant amassé de l'or, il repart pour un 2e voyage en Inde quelques années plus tard. Il y reçoit des textes sanskrits qu'il traduira en tibétain, Cakrasamvara de la lignée de Maharaja Indrabhuti et le Buddhakapala de la lignée de Saraha. La plupart de ces textes, qui ont disparu en Inde lors des conquêtes musulmanes des Indes, nous sont parvenus grâce à leur traduction en tibétain. Au retour de son second voyage, Milarépa , qui allait devenir l'un des grands yogis du Tibet, devint son disciple.

Source Wikipedia
flower_mid
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