Page 1 sur 1

Suggestions de pratique au quotidien

Publié : 02 mai 2016, 23:50
par tirru...
Il y a deux champs essentiels de pratique : la méditation formelle et la vie quotidienne.


1. La méditation formelle

Quelle que soit notre pratique actuelle, nous pouvons toujours l’intensifier.
  • ° Si nous méditons assis 45 minutes le matin, nous pouvons ajouter au moins 30 minutes le soir (ou en fin d’après-midi).

    ° Si nous méditons une heure matin et soir, nous pouvons prolonger l’une de ces deux assises chaque fois que les conditions le permettent.

    ° Si nous ne prenons jamais le temps de méditer en marchant, nous prenons la résolution de trouver ce temps et nous apprécions, à chaque pas, les bienfaits de cette pratique.

    ° Si nous ne savons plus pourquoi nous méditons, si c’est devenu une routine, nous décidons de lire une page des enseignements d’un grand maître avant de nous asseoir, pour retrouver l’inspiration et le sens de la pratique.

    ° Si nous regardons notre coussin sans nous y asseoir avec un sentiment de « pourquoi ne vais-je pas méditer alors que je pourrais le faire ? » nous pouvons évoquer le EHIPASSIKO du Bouddha : « Viens voir par toi-même ! Tu peux vraiment te sentir mieux après. Essaie et tu verras ! » et nous aider avec un message stimulant de ce type :
Image
2. La vie quotidienne


Nous avons peut-être déjà des points de repère qui servent de rappel de l’attention au quotidien. Dans ce cas, nous pouvons en ajouter de nouveaux pour que le flux de l’attention devienne aussi continu que possible. Si ce n’est pas encore le cas, c’est le moment de nous lancer dans cette pratique indispensable.

Quelques suggestions :
  • Conscience des contacts : Finir la pratique assise par une conscience des sensations dans les paumes des mains. Ensuite, en se levant, en rangeant ses affaires de méditation, etc. avoir une conscience aigüe des sensations dans les mains. Pour le reste de la journée, cette conscience aigüe sera impossible à soutenir. Il faudra donc la limiter délibérément à certains gestes. Par exemple, chaque fois que l’on ouvre une porte ou une fenêtre, prendre conscience de la sensation du matériau de la poignée, de la forme de la main qui s’adapte, de la « sagesse » de cette main qui sait exactement quoi faire, etc. Tout cela en une petite seconde, invisible pour l’entourage.
    Cette conscience des mains peut se développer à toutes sortes de situations : chaque fois que l’on se lave les mains, que l’on se tient à une poignée dans un bus, etc. Attention cependant à ne pas remplacer l’attention à un objet par l’attention à un autre. Il s’agit de cumuler, au contraire, les objets et les moments d’attention (voir les paroles du Bouddha sur l’Effort Juste à la fin de ce texte).


    Conscience des sons : Développer l’attention aux bruits qui nous entourent en nous amusant à ne pas leur mettre d’étiquettes. Par exemple : « Ce n’est pas le bruit du métro qui arrive / du coq qui chante / mais une série de vibrations sonores qui atteignent mes tympans. » Et vraiment sentir que ce ne sont que des vibrations. Cette simple pratique peut éveiller des révélations très profondes.


    Les repas : Manger et boire sont des occasions d’attention exceptionnelles. Même si nous ne pouvons pas être aussi attentifs que lors d’une retraite de méditation où nous ralentissons énormément le rythme pour mieux « voir », il y a quantités de moments d’attention possibles. À nous d’en sélectionner un, d’en ajouter ensuite un autre, et ainsi de suite. Exemples :

    - Pour boire, prendre et reposer son verre ou sa tasse doucement, consciemment, sans heurt. En faire un jeu, à perfectionner d’une fois sur l’autre puis à développer avec d’autres gestes.

    - Pendant que l’on mâche, voir comment l’attention est déjà partie vers la prochaine fourchetée. Avec un sourire intérieur, revenir aux sensations dans la bouche.

    - Voir la tendance à faire plusieurs choses à la fois (boire alors que l’on est encore en train de mâcher ; refermer un pot de confiture tout en continuant à manger, etc.). Se contenter de le voir en conscience ou bien interrompre son geste et prendre le temps de faire les choses l’une après l’autre.

    En éveillant l’attention progressivement ainsi, de nombreuses autres occasions d’observation se manifestent d’elles-mêmes. Nous pouvons nous amuser à les développer. Nous y trouverons de plus en plus de joie.

    En cas de sensations désagréables d’inconfort (faim, chaleur, douleur, …) : Profitons de l’occasion pour voir qu’il ne s’agit pas d’une entité figée appelée « faim », « chaleur » ou « douleur » à laquelle nous devons nous identifier (« j’ai faim / j’ai chaud / j’ai mal ») mais d’un ensemble de sensations qui changent à la vitesse de l'éclair. Avec un intérêt éveillé et une observation aiguisée, observons comment le ressenti désagréable peut évoluer et même disparaître, apportant un sentiment de joie, de libération.
    Cette pratique est extrêmement utile, d’une part, pour soulager l’inconfort et, d’autre part, pour ouvrir des portes de compréhension plus profondes sur la réelle nature des choses.

    Écoute et parole : Développer l’attention / la sensibilité / la compréhension vis-à-vis de la personne qui parle, souvent au-delà des mots. Avant de prendre la parole, laisser un espace, un temps de pause – une seconde de pleine conscience suffit – pour veiller à ce que nos paroles ne créent pas de souffrance à notre interlocuteur et même, si possible, qu’elles lui soient utiles. (Voir plus bas l’enseignement du Bouddha sur La Parole Juste.)
    En cas de difficultés avec une personne en particulier, s’exercer pas à pas, jour après jour, à créer cet espace tout en pratiquant Mettā.

3. Mettā : en méditation et au quotidien


Mettā est une pratique que le Bouddha a enseignée à ses disciples. Elle nous apprend à ouvrir le cœur à tout et à tous, sans discrimination, sans jugements. Aboutie, cette pratique permet de lâcher toutes les résistances, aux personnes comme aux situations. C’est une source de grande force émotionnelle et spirituelle. Elle apporte ainsi le bonheur à celui qui la pratique comme à ceux qui l’entourent.

Mettā se pratique en méditation assise, en marchant, et dans la vie de tous les jours. Différentes « techniques » ont fleuri au fil des temps. Bhante Henepola Gunaratana a une formulation un peu longue mais qui englobe tout :
Puissions-nous être bien portants, heureux et en paix.
Qu’il ne nous arrive aucun mal, que nous avancions avec succès sur la voie spirituelle.
Puissions-nous également avoir la patience, le courage, la compréhension et la détermination
Pour affronter et surmonter les inévitables difficultés, problèmes et échecs de la vie.
Puissions-nous toujours nous élever au-dessus d’eux avec moralité, intégrité, pardon, compassion, attention et sagesse.

Voici un lien vers une méditation guidée basée sur ses enseignements :
http://dhammadelaforet.org/sommaire/aud ... audio.html



*******

La Parole Juste selon le Bouddha
  • Dire des choses qui ne sont pas vraies, pas correctes, pas salutaires et qui, de plus, sont fâcheuses et désagréables aux autres — un être noble ne le fait pas.

    Dire des choses qui sont vraies et correctes mais qui ne sont pas salutaires et qui, de plus, sont fâcheuses et désagréables aux autres — un être noble ne le fait pas.

    Dire des choses qui sont vraies, correctes et salutaires mais qui sont aussi fâcheuses et désagréables aux autres — un être noble connaît le moment approprié pour dire de telles choses.

    Dire des choses qui ne sont pas vraies, pas correctes, pas salutaires mais qui font plaisir et sont agréables aux autres — un être noble ne le fait pas.

    Dire des choses qui sont vraies et correctes mais pas salutaires et qui font plaisir et sont agréables aux autres — un être noble ne le fait pas.

    Dire des choses qui sont vraies, correctes et salutaires et qui font plaisir et sont agréables aux autres — un être noble connaît le moment approprié pour dire de telles choses.

    Pourquoi cela ? Parce qu’un être noble a de la compassion pour tous les êtres vivants.


*******


La Méditation Mettā

Extrait du livre Dipa Ma, Présence et rayonnement d’une femme bouddhiste, éditions Sully.

(Ce qui suit est une combinaison des instructions enregistrées de Dipa Ma et des souvenirs de Michelle Levey qui, pendant plus de vingt ans, a pratiqué la méditation mettā qu’elle a apprise de Dipa Ma.)

On peut choisir de dédier une session complète de méditation à la pratique de la bienveillance pour tous les êtres ou bien commencer ou finir la session avec mettā. Avec la pratique, les cinq étapes distinctes peuvent être combinées en une seule session mais, au début, mieux vaut se concentrer sur une seule à la fois.

Première étape

  • Cette première étape a pour but de développer la bienveillance envers soi-même, d’être comme un excellent ami pour soi. Pour commencer, nous nous souhaitons d’être bien, heureux et en paix. Nous pouvons utiliser les paroles et les images qui suivent pour nous aider à générer des sentiments de bienveillance et à les diriger vers nous.
    Puissé-je être libre de toute inimitié,
    Puissé-je être libre du danger,
    Puissé-je être libre de la souffrance mentale,
    Puissé-je vivre le corps sain et l’esprit heureux.

    Le mot « inimitié » se réfère aussi bien à la malveillance de personnes extérieures qu’au fait d’être négatif envers soi-même. Les « ennemis » peuvent se trouver parmi les sentiments qui nous agitent, depuis le léger agacement jusqu’à la violence de la haine et de l’aversion envers nous-mêmes ou les autres.

    Tout en répétant ces phrases en silence, nous devons visualiser en esprit une image de nous qui soit stable et claire. Si cela nous est difficile, nous pouvons essayer de nous rappeler notre reflet dans le miroir ou vraiment nous regarder dans un miroir ou encore regarder une photo récente de nous jusqu’à ce que nous puissions nous voir clairement les yeux fermés.

    Nous répétons les phrases dans l’ordre. Si l’esprit s’évade et nous oublions où nous en sommes, nous recommençons depuis le début : « Que je sois libre de toute inimitié ». Le fait de ramener sans cesse l’esprit à ces phrases nous permettra d’approfondir notre concentration.

    Il est important de plonger dans le sens et le ressenti des mots. Les mots sont notre fil conducteur, ils nous maintiennent bien ancrés dans la pratique mais c’est le sentiment de bien-être que nous devons ressentir dans le cœur et dans l’esprit, en même temps que notre image mentale. Nous continuons à nous répéter ces phrases en silence aussi longtemps que la situation le permet.

    Quand nous pratiquons profondément ainsi, quand nous sentons que nous nous souhaitons vraiment d’être bien et heureux, quand nous maintenons notre image stable et claire en nous, nous pouvons passer, si nous le souhaitons, à l’étape suivante qui consiste à rayonner de la bienveillance envers un ami cher.
Deuxième étape
  • En utilisant les mêmes phrases que précédemment, nous dirigeons le rayon de la bienveillance vers un ami ou un enseignant qui a été bon pour nous. Comme nous l’avons fait pour nous-mêmes, nous maintenons l’image de cette personne claire et stable dans notre esprit et nous envoyons de la bienveillance dans sa direction.
    Puisses-tu être libre de toute inimitié,
    Puisses-tu être libre du danger,
    Puisses-tu être libre de la souffrance mentale,
    Puisses-tu vivre le corps sain et l’esprit heureux.

    Quand nous avons le sentiment d’aimer notre ami autant que nous-mêmes ou quand nous voyons que nous pouvons garder l’image de cette personne très clairement et fermement dans notre esprit tout en répétant les phrases, nous pouvons, si nous le voulons, passer à l’étape suivante.
Troisième étape
  • La catégorie suivante d’êtres à qui offrir de la bienveillance est appelée « ceux qui souffrent » et représente toutes les personnes ou groupes de personnes en situation difficile. Alors que, précédemment, nous maintenions une image très claire et précise sur laquelle nous concentrions notre attention, nous allons maintenant élargir le champ de vision intérieure pour qu’il englobe un plus grand nombre d’êtres. Nous commençons par évoquer en esprit tout un groupe de personnes qui souffrent. Nous leur offrons notre bienveillance de la même manière que précédemment.
    Puissiez-vous être libres de toute inimitié,
    Puissiez-vous être libres du danger,
    Puissiez-vous être libres de la souffrance mentale,
    Puissiez-vous vivre le corps sain et l’esprit heureux.

    Si des images d’autres groupes de personnes qui souffrent apparaissent spontanément, comme des personnes dans les hôpitaux ou dans un pays en guerre, nous pouvons aussi diriger notre bienveillance vers eux. Nous méditons de manière dynamique en suivant le flux des images qui se présentent. Nous continuons à réciter les phrases et, peu à peu, nous nous concentrons de plus en plus sur le sentiment de bienveillance derrière les paroles.

    À partir d’un réel et profond sentiment de bienveillance envers nous-mêmes, nous voyons que tel est le fondement et le combustible qui permet d’aimer les autres. En ayant de l’empathie envers nous-mêmes, nous en avons pour nos amis. Et puis nous en avons pour tous ceux qui souffrent comme nous en avons pour nos amis et pour nous-mêmes. En continuant la pratique, nous constatons que, pour nous, tous les êtres finissent par se fondre en un seul et même groupe.

Quatrième étape

  • À la quatrième étape, la bienveillance se mêle à l’équanimité. La pratique consiste à avoir en esprit un sentiment vaste qui inclut tous les êtres vivants et à rayonner de la bienveillance pour tous, sans discrimination : amis, personnes en souffrance, personnes envers lesquelles on a des sentiments neutres, personnes avec lesquelles on a des difficultés – tous les êtres, en tous lieux.
    Que tous les êtres soient libres de toute inimitié,
    Que tous les êtres soient libres du danger,
    Que tous les êtres soient libres de la souffrance mentale,
    Que tous les êtres vivent le corps sain et l’esprit heureux.

    Pour pouvoir pratiquer ainsi, nous laissons notre esprit lui-même devenir bienveillance. Pour cela, nous nous contentons d’être présents au ressenti de bienveillance. Les mots et les phrases que nous avons utilisés jusque-là ont seulement servi à nous aiguiller vers ce ressenti. Nous laissons notre esprit devenir bienveillance et nous nous détendons avec équanimité dans ce sentiment, sans choisir de le rayonner ici ou là.

Cinquième étape

  • Le couronnement de la méditation mettā consiste à combiner toutes les étapes et à se concentrer un moment sur chacune au cours d’une même session. Pratiquée ainsi, la méditation devient comme une symphonie de bienveillance qui commence avec nous-mêmes et puis s’ouvre, s’ouvre, s’ouvre jusqu’à ce que, finalement, nous nous posions dans l’équanimité.


*******


Qu’est-ce que l’effort juste ?
  • Le Bouddha a expliqué très clairement que l’effort juste consiste à éveiller l’énergie nécessaire (viriya) et la persévérance indispensable pour :
    1. Ne pas céder à ce qui est néfaste et qui ne s’est pas encore manifesté en nous.
    2. Abandonner ce qui est néfaste et qui s’est déjà manifesté en nous.
    3. Éveiller ce qui est bénéfique et qui ne s’est pas encore manifesté en nous.
    4. Maintenir et développer au maximum ce qui est bénéfique et qui s’est déjà manifesté en nous.
Source

Re: Suggestions de pratique au quotidien

Publié : 03 mai 2016, 10:43
par ted
jap_8

Re: Suggestions de pratique au quotidien

Publié : 03 mai 2016, 13:22
par axiste
flower_left love3

Re: Suggestions de pratique au quotidien

Publié : 03 mai 2016, 21:30
par tirru...
jap_8 flower_mid

Re: Suggestions de pratique au quotidien

Publié : 05 mai 2016, 19:22
par yves
jap_8 aussi love_3

Re: Suggestions de pratique au quotidien

Publié : 04 novembre 2018, 17:14
par axiste