La parole juste

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cgigi2
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La Parole juste

La Parole Juste fait partie de L'Octuple Noble Chemin ou Noble oculpte sentier

Pour rappel ce chemin est ainsi constitué:

1 La compréhension juste ou la vision parfaite ou vision juste
2 La pensée juste ou émotion juste
3 La parole juste
4 L'action juste
5 Les moyens d'existence justes
6 L'effort juste
7 L'attention juste
8 La concentration juste



Plan de ce message

1) Qu'appelle-t-on, ô moines, la parole juste? (extraits du livre "Le premier enseignement du Bouddha" de Dr.Rewata Dhamma)

2) Sâdhaka sutta :

3) Ambalatthika-rahulovada sutta

1) Qu'appelle-t-on, ô moines, la parole juste?

C'est éviter de dire des mensonges, éviter de calomnier, éviter de parler de façon haineuse ou injurieuse, éviter les paroles frivoles ou le bavardage futile. Moines, éviter ces quatre façons négatives de parler est appelé la parole juste.

Cette définition donne à comprendre qu'un entretien religieux ou le seul fait de dire la vérité, par exemple, ne fondent pas la "parole juste". La parole juste consiste à éviter de parler de façon erronée. Si l'occasion se présente de mentir, de calomnier, d'être injurieux ou de bavarder inutilement et qu'on ne la saisisse pas, on établit la pratique de la parole juste. En fait, éviter les paroles erronées conduit par soi-même au langage vrai, aimable, bénéfique et créateur d'harmonie.

Celui qui s'abstient de mal parler - et c'est ce qui est important - établit la base morale du chemin.
De plus, quoi que l'on voie, sente, touche, entende ou pense, si l'on réalise l'impermanence des objets des sens par l'attention vigilante et la vision pénétrante, aucune perturbation susceptible de faire prononcer des paroles négatives ne peut intervenir.

La méditation attentive empêche temporairement les souillures ou kilesas de survenir. Cependant, si l'on développe la vision pénétrante, que l'on atteint le noble sentier transcendant et que l'on réalise le nibbâna, alors la parole erronée disparaît complètement.

A mesure que l'on progresse vers l'état de sainteté, s'éliminent progressivement les souillures mentales responsables de l'usage négatif du langage.

Il est dit qu'à la première étape de la sainteté (sotapanna) se dissipent totalement les paroles trompeuses et les mensonges; à la troisième étape (anagami) se dissipe le langage calomnieux ou haineux; à la quatrième et dernière étape (arahant) se dissipe le langage frivole et le bavardage futile. Ici, le mot "langage" qualifie toute action vocale émise dans une intention délibérée, ou qui, si elle n'est pas intentionnelle, manifeste une tendance fondamentale de l'esprit. Si l'esprit est impur, la parole est pervertie; s'il est pur, la parole est juste. C'est pourquoi la pureté de l'esprit est très importante(...)




2) Sâdhaka sutta :


« Si le Tathâgata sait qu'une parole n'est pas vraie, pas véridique, pas profitable, pas plaisante et pas agréable aux autres, le Tathâgata ne la dit pas.

« Si le Tathâgata sait qu'une parole est vraie, véridique, mais qu'elle n'est pas profitable, pas plaisante et pas agréable aux autres, le Tathâgata ne la dit pas.

« Si le Tathâgata sait qu'une parole est vraie, véridique, profitable mais qu'elle n'est pas plaisante ni agréable aux autres, le Tathâgata sait à quel moment la dire.

« Si le Tathâgata sait qu'une parole n'est pas vraie, pas véridique, pas profitable, mais qu'elle est plaisante et agréable aux autres, le Tathâgata ne la dit pas.

« Si le Tathâgata sait qu'une parole est vraie, véridique, mais qu'elle n'est pas profitable bien qu'elle soit plaisante et agréable aux autres, le Tathâgata ne la dit pas.

« Si le Tathâgata sait qu'une parole est vraie, véridique, profitable, qu'elle est plaisante et agréable aux autres, le Tathâgata sait à quel moment la dire. »


Remarque : Tathâgata= Le Bouddha; lorsqu'il parle de lui même à la 3ème personne

Quand le Bouddha utilise le terme Tathàgata, il semble référer à lui-même comme un principe, par opposition aux moments où il parle de lui à la première personne.



3) Ambalatthika-rahulovada sutta

Réfléchissez sur vos paroles, avant, pendant, et après avoir parlé...

[Le Bouddha parle à son fils, Rahula:] "Chaque fois que tu voudras accomplir un acte verbal, il faut que tu y réfléchisses: 'Cet acte verbal que je veux accomplir -- conduirait-il à ma propre affliction, à l'affliction d'autres que moi, ou aux deux? Est-ce un acte verbal maladroit, aux conséquences malheureuses, aux résultats malheureux?' Si, à la réflexion, tu sais qu'il conduirait à ta propre affliction, à l'affliction d'autres que toi, ou aux deux; que ce serait un acte verbal maladroit aux conséquences malheureuses, aux résultats malheureux, alors absolument inapproprié que tu fasses tout acte verbal de cette sorte. Mais si à la réflexion tu sais que ça ne causerait pas d'affliction... que ce serait une adroite action verbale aux heureuses conséquences, aux heureux résultats, alors il est approprié que tu fasses tout acte verbal de cette sorte.

"Pendant que tu accomplis un acte verbal, il faut que tu y réfléchisses: 'Cet acte verbal que je suis en train de faire -- conduit-il à ma propre affliction, à l'affliction d'autres que moi, ou aux deux? Est-ce un acte verbal maladroit, aux conséquences malheureuses, aux résultats malheureux?' Si, à la réflexion, tu sais qu'il te conduit à ta propre affliction, à l'affliction d'autres que toi, ou aux deux... il faut le laisser tomber. Mais si à la réflexion tu sais que ce n'est pas le cas... tu peux continuer à le faire.

"Ayant accompli un acte verbal, il faut que tu y réfléchisses... Si, à la réflexion, tu sais qu'il a conduit à ta propre affliction, à l'affliction d'autres que toi, ou aux deux; que c'était un acte verbal maladroit aux conséquences malheureuses, aux résultats malheureux, alors il faut que le confesser, le révéler, le dévoiler au Maître ou à un compagnon avisé dans la vie sainte. L'ayant confessé... il faut que tu fasses preuve de mesure à l'avenir. Mais si à la réflexion tu sais que qu'il n'a pas conduit à l'affliction... que c'était une adroite action verbale aux heureuses conséquences, aux heureux résultats, alors il faut demeurer mentalement frais et joyeux, t'entraînant jour et nuit aux qualités mentales adroites."

canon pali

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Circé
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C'est aussi le premier des Quatre Accords Toltèques. ( que ta parole soit impeccable)

C'est aussi le point sur lequel j'estime avoir le plus d'efforts à faire, je me le rappelle tous les matins. smileyrules
Compagnon

Circé a écrit :
13 juillet 2017, 13:42
C'est aussi le premier des Quatre Accords Toltèques. ( que ta parole soit impeccable)

C'est aussi le point sur lequel j'estime avoir le plus d'efforts à faire, je me le rappelle tous les matins. smileyrules
Je crois que tout le monde peut se le dire, si on devait compter chaque jour le nombre de fois ou on ouvre la bouche pour sortir de propos"réflexe" ou "automatiques" ou "prêt à penser" et sans réfléchir on serait effaré.

En plus, même quand on fait attention ce n'est nullement un gage de bonne réception chez l'interlocuteur. Ici comme sur d'autres forum, pour parler d'expérience personnelle, le nombre de fois ou j'estime avoir pris de précautions de vocabulaire et ou j'estime avoir usé de propos mesurés, pondéré, nuancés et ou cela n'a servi rigoureusement à rien... ce qui me fait dire aussi que parfois, quand en face vous avez quelqu'un qui est déjà en mode "j'ai envie de me battre" ou "j'ai un truc à défendre", quoi que vous disiez ou fassiez l'interlocuteur en mode "warrior" saura trouver dans vos propos un point d'accroche pour le sortir du contexte, le déformer, l'amplifier et entrer en mode "baston" ou "ping pong" verbal.

Avec de l'expérience on finit par détecter assez vite les interlocuteurs de ce type, qui ont un "truc a vendre", hors pour se battre sur un ring faut être 2. Si l'on ne rejoins pas le ring, le "warrior" n'a personne a qui combattre. C'est une des raisons qui m'a fait quitté un forum que je fréquentais depuis des années.
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jules
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Pour moi, la parole juste doit comporter la conscience qu'on peut éventuellement se tromper, c'est ainsi qu'en quelque sorte, bien qu'une parole puisse parfois s'avérer fausse, elle restera quand-même dans le mouvement qui conduit à la vérité.
Compagnon

jules a écrit :
13 juillet 2017, 19:03
Pour moi, la parole juste doit comporter la conscience qu'on peut éventuellement se tromper, c'est ainsi qu'en quelque sorte, bien qu'une parole puisse parfois s'avérer fausse, elle restera quand-même dans le mouvement qui conduit à la vérité.
Tout sauf simple par ce qu'on touche à l'ego, accepter d'avoir tort c'est une contestation directe, frontale, du "moi". De l'attachement au "moi" pour être précis. En général chacun est très très attaché à ses opinions, vues, idées, etc... c'est sournois en plus, ça reviens si facilement... en douce parfois dans en avoir l'air.

Prend une valeur comme la tolérance par exemple, en général on a tendance à penser que c'est une valeur positive, "bon", en toute circonstance. Et l'on est attaché a cette idée. Hors il existe peut être des situations, de circonstances, ou la tolérance n'est pas souhaitable, utile, efficace, mais l'on du mal à l'imaginer, à le concevoir, parce que l'on est très attaché à l'idée que tolérance : forcément valeur positive de manière absolue.
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jules
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Compagnon : Prend une valeur comme la tolérance par exemple, en général on a tendance à penser que c'est une valeur positive, "bon", en toute circonstance. Et l'on est attaché a cette idée. Hors il existe peut être des situations, de circonstances, ou la tolérance n'est pas souhaitable, utile, efficace, mais l'on du mal à l'imaginer, à le concevoir, parce que l'on est très attaché à l'idée que tolérance : forcément valeur positive de manière absolue.
Ce que tu dis me semble mettre le doigt sur le fait qu’en dernier lieu, la parole juste n’est pas une parole qui cherche à se conformer à un idéal de justesse préétabli, mais qu’elle doit surgir spontanément de manière à s’harmoniser au contexte. Certes il est nécessaire d’avoir des indications, mais il est probable que nos maîtres les aient modélisées à partir de cette spontanéité ; vertu véritable qu’à notre tour nous devrions parvenir à incarner.
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jules
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La méditation attentive empêche temporairement les souillures ou kilesas de survenir. Cependant, si l'on développe la vision pénétrante, que l'on atteint le noble sentier transcendant et que l'on réalise le nibbâna, alors la parole erronée disparaît complètement.
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tirru...
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Bonjour
jules a écrit :
13 juillet 2017, 19:03
Pour moi, la parole juste doit comporter la conscience qu'on peut éventuellement se tromper, c'est ainsi qu'en quelque sorte, bien qu'une parole puisse parfois s'avérer fausse, elle restera quand-même dans le mouvement qui conduit à la vérité.
Le précepte du respect de la parole juste est comme pour les autres préceptes un "sikkha" qui signifie l'étude, l'entrainement ou la discipline, ce qui laisse effectivement une marge d'erreur dû aux erreurs humaines mais aussi la possibilité de corriger sa parole par l'étude, l'entrainement et la discipline. La parole juste c'est aussi l'écoute, celle qui consiste à permettre à autrui de s'exprimer et de lui ouvrir un espace d'écoute.
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jules
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tirru : La parole juste c'est aussi l'écoute, celle qui consiste à permettre à autrui de s'exprimer et de lui ouvrir un espace d'écoute.
C'est exactement ce que je voulais dire, et c'est ainsi que d'une certaine manière, il ne faut pas attendre d'avoir tort ou simplement de constater qu'une personne n'est pas du même avis que nous, pour savoir que de telles choses sont possibles.
On dit bien qu'un homme averti en vaut deux.

Et si à chacune de nos paroles, nous nous identifions tout à la fois à la vérité que nous pensons porter, mais également à l'erreur éventuelle que nous pourrions commettre, la réaction de notre interlocuteur ne sera pas une surprise désagréable susceptible de boucher notre écoute.
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