Mort et renaissance

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davi
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le levé du soleil en un lieu signifie le coucher du soleil en un autre lieu
ba11

Effectivement, tout dépend du regard. L'approche occidentale est d'opposer vie et mort. Les gens sont heureux des naissances et malheureux des décès. En considérant la parole de Vén. Narada Thera on s'aperçoit que ce n'est pas aussi tranché :
Pour qu’un être naisse ici, quelque part ailleurs un être doit mourir. La naissance d’un être, à proprement parlé l’apparition des agrégats (khandhānaṃ Pātubhāvo), ou des phénomènes physiques et mentaux dans la vie présente, correspond à la mort d’un être dans une vie antérieure ;
Alors bien sûr, nous nous sommes attachés à la personne qui décède, et c'est cet attachement qui fait mal, lié à l'illusion de la perte. Quand j'ai assisté à la cérémonie pour ma collègue, j'étais bouleversé, surtout qu'elle n'a pas eu une vie très heureuse. Par la suite j'ai médité sur sa mort, et je me suis souvenu que parfois je la regardais à son poste de travail parlant au téléphone de choses et d'autres de sa vie, et je me disais l'entendant : "elle n'a même pas conscience qu'elle n'existe pas vraiment; c'est triste". Maintenant qu'elle est décédée, me remémorer ces souvenirs raisonne étrangement en moi. J'ai "la confirmation vivante" de ce que j'avançais alors...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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Davi : "elle n'a même pas conscience qu'elle n'existe pas vraiment; c'est triste".
Pourquoi aurait-elle dû en avoir conscience ?
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davi
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Je ne comprends pas ta question Jules. :D
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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:) Tu dis :
Par la suite j'ai médité sur sa mort, et je me suis souvenu que parfois je la regardais à son poste de travail parlant au téléphone de choses et d'autres de sa vie, et je me disais l'entendant : "elle n'a même pas conscience qu'elle n'existe pas vraiment; c'est triste".
Pourquoi aurait-elle dû avoir conscience qu'elle n'existait pas vraiment ?
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davi
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Ben, de mon point de vue c'est un être non éveillé et non pratiquant, donc elle n'aurait pas dû en être conscient, on est d'accord...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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Tu penses donc que cette conscience du fait qu'on n'existe pas est indispensable ? Pourquoi ?
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davi
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C'est difficile de parler du point de vue d'un être éveillé, mais du point de vue de l'être non éveillé, oui, c'est la conscience qu'il n'existe pas vraiment, une conscience qui s'oppose directement à celle qu'il a habituellement d'exister vraiment. Si l'on devait faire des projections, on pourrait penser que l'être éveillé ne développe pas la conscience de non existence en soi, mais qu'il développe la conscience de l'existence réelle des phénomènes et des personnes, de leur véritable nature. Mais en fait, c'est la même chose dit différemment. Certains parlent de la vacuité comme d'une négation non affirmative; c'est la simple négation d'un soi sans l'affirmation d'autre chose. D'autres parlent de la vacuité comme un plein de réalité, possédant des caractéristiques positives. En résumant, le premier tour de roue c'est l'absence de soi de la personne; le deuxième tour de roue c'est l'absence de soi de la personne mais aussi de tous les autres phénomènes; le troisième tour de roue c'est la nature de Bouddha.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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Il me semblait que relativement à la réalisation de notre véritable nature, toute conscience qui serait conscience de quelque chose ayant été élaboré afin de définir le statut de cette véritable nature précisément, devait en définitive avoir été évacuée.
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yves
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jules a écrit :
04 août 2017, 12:57
Il me semblait que relativement à la réalisation de notre véritable nature...
il ne peut y avoir conscience "de quelques chose", il y a conscience c'est tout

qu'il y ait conscience d'une sensation corporel, d'une sensation visuel, d'une émotion, ou d'une pensée c'est toujours la conscience

c'est la conscience focaliser par l'attention sur une vibration particulière (une sensation corporel, une sensation visuel, une émotion, ou une pensée)

la conscience est en toutes choses c'est ce qui nous permet de la placer ou l'on veut color_3
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
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jules
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Yves : il ne peut y avoir conscience "de quelques chose", il y a conscience c'est tout.
Je vois ce que tu veux dire ; la conscience est la lumière et non ce qu'elle éclaire je pense.

Ces choses qu'elle éclaire peuvent être de l'ordre "d'une sensation corporel, d'une sensation visuelle, d'une émotion, ou d'une pensée".

Se laisser être traversé par ces choses sans discrimination, sans saisie, c'est être au plus proche de la lumière il me semble. C'est la posture du témoin silencieux en quelque sorte, c'est une sorte de contemplation sans objet ou du moins une contemplation directe de l'impermanence de tout objet. Raison pour laquelle, statuer de quelque manière que ce soit sur notre véritable nature devrait nous apparaître dans ce que cette manière de le faire comporterait d'essentiellement momentané et donc d'insatisfaisant. Notre véritable nature serait peut-être tout simplement hors du temps et de l'espace, lesquels seraient définis tels une suite d'instants et de lieux fractionnés par la conscience/lumière afin de rendre la réalité connaissable. Mais cette définition de notre véritable nature à laquelle je cède est bien entendu comme une bulle de savon.
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