Metta Bhavana, méditation guidée

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axiste
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Pratique de la bienveillance pour tous les êtres (Metta Bhavana), entraînement de l’esprit à la sagesse par l’observation de la respiration (45 min.)
Enseignement donné par Bhante Henepola Gunaratana. Traduction et lecture par Jeanne Schut.



http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... audio.html

anjalimetta
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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axiste
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...Année après année, j’ai toujours fait l’effort de me rappeler que tout se passe toujours ici et maintenant. Il faut que je me le rappelle parce que l’esprit conditionné est toujours influencé par le monde qui, lui, ne se préoccupe que du passé et du futur, de sorte que l’on passe sa vie à faire des choses maintenant pour en obtenir un résultat dans le futur — mais cela ne ressemble guère à « des vacances pour le cœur » !
Cette attention, Ajahn Chah l’appelait « notre véritable demeure ». Votre demeure c’est un endroit où vous vous sentez complètement à l’aise, où vous savez que vous êtes chez vous. Et plus vous arrivez à connaître cette attention et à lui faire confiance, plus vous vous sentez à l’aise. Vous savez que c’est ce que vous êtes vraiment. Vous êtes à votre place...
Ajahn Sumedho
https://www.lapoussederiz.fr/blog/metta
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tirru...
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Bonsoir Axiste,

Intéressant ton lien (pousse de riz) d’ajahn Sumedho sur metta. Je note au passage :
[...]C’est ainsi que j’ai commencé à voir comment on pouvait offrir metta. La méditation metta est la manifestation d’une réelle bonne volonté. On peut la pratiquer de manière formelle mais, fondamentalement, c’est sati-sampajañña, cette attention, une conscience intuitive où la conscience est juste dans l’instant présent : « C’est ainsi ». Elle accepte et inclut tout. Metta est l’une de ces choses qui inclut tout, qui est beaucoup plus intuitive que conceptuelle. Lorsqu’on conçoit metta en tant qu’« amour », il est impossible de le pratiquer dès que l’on évoque des choses que l’on ne supporte pas, des personnes que l’on déteste, etc. Sur le plan conceptuel, il est très dur d’adhérer à metta : aimez vos ennemis, aimez les gens que vous détestez, que vous ne pouvez pas supporter – c’est un dilemme impossible. Par contre, en termes de sati-sampajañña, c’est l’acceptation parce que cela inclut tout ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas. Metta n’est pas analytique. Ce n’est pas s’appesantir sur les raisons pour lesquelles on déteste quelqu’un mais tout inclure – le ressenti, la personne et soi-même – dans le même instant. C’est englober. C’est un lieu d’union qui inclut sans jugement. On n’essaie pas de comprendre quoi que ce soit mais simplement de s’ouvrir et d’accepter avec patience. [...]

Il est question de l’usage de sati-sampajañña qui permet de dépasser ces contradictions, de ne pas se forcer à aimer en quelque sorte.
[...]Ce qui est très important, c’est d’apprendre à mettre sa confiance dans cette attention.[...]
Definition : Sampajañña signifie "compréhension claire", "connaissance claire", "compréhension constante de l'impermanence", "alerte totale" ou "pleine conscience", ainsi que "attention, considération, discrimination, compréhension, circonspection" ou introspection. Sampajañña est un terme pali utilisé dans les suttas.
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axiste
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L’acceptation est plus facile quand on comprend l’autre, c’est à dire quand on sait que toute personne est traversée par des états d’esprits divers - d’où l’intérêt effectivement d’observer ses propres réactions et de bien se connaître ...cela permet de repérer ce qui se joue en nous tous et donc de ne pas réagir à côté.

Ce qui est très important, c’est d’apprendre à mettre sa confiance dans cette attention.[...]
jap_8
Il est question de l’usage de sati-sampajañña qui permet de dépasser ces contradictions, de ne pas se forcer à aimer en quelque sorte.
Est ce qu’on peut se forcer à aimer ?
Des causes multiples engendrent des situations et des réactions...même si on ne les aime pas, finalement, lorsqu’on regarde vraiment, nos mouvements cèdent sous la souffrance que l’on décèle et qu’on reconnaît en chacun.
L’inclusion surgit d’elle même et devient l’attitude, c’est pourquoi j’apprécie la méditation metta. Elle restitue la réalité et cette profondeur nécessaire ...les images disparaissent. C’est aussi une acceptation.
Par contre, en termes de sati-sampajañña, c’est l’acceptation parce que cela inclut tout ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas
L’équanimité alors... anjalimetta

Sur le site en question, il y a aussi ce texte sur Sati et Vipassana:
https://www.lapoussederiz.fr/blog/sati-et-vipassana-1
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tirru...
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Bonjour Axiste,
axiste a écrit :
15 février 2019, 23:48
Par contre, en termes de sati-sampajañña, c’est l’acceptation parce que cela inclut tout ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas
L’équanimité alors... anjalimetta
Il est tour à fait tentant de laisser "l'équation" se résoudre par l'intermédiaire d'Upekkha-l'équanimité, mais il reste quelques questionnements, vu que dans le canon Sati et Sampajañña sont liés.

Sati-l'Attention est une sorte de gardien posté aux portes de sens qui accueille tout les phénomènes physiques et mentaux sans discrimination. Par contre Sampajañña, qui selon les écritures doit marcher main dans la main avec Sati pour former Sati-sampajañña, est une forme de panna, de sagesse discriminatoire au champ d'action plus limité, dont le but est de voir en tout phénomènes physiques et mentaux les 3 caractéristiques (Dukkha, Anatta, Anicca). Comment pouvons-nous lier Sati à
Sampajañña si l'une discrimine et l'autre non ? Cela reste flou pour l'instant ! Une définition plus approfondi de Sampajañña est la bienvenue.
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Tirru a écrit:
Sati-sampajañña, est une forme de panna, de sagesse discriminatoire au champ d'action plus limité, dont le but est de voir en tout phénomènes physiques et mentaux les 3 caractéristiques (Dukkha, Anatta, Anicca).
Alors sati accueille tous les phénomènes physiques et mentaux sans discrimination et Sampajañña voit la souffrance, les quatre nobles vérités dans tous les phénomènes ... si l’on reprend l’exemple du moustique et l’envie de le tuer éventuelle :

- sati accueille ce qui se passe
- et Sampajañña voit la souffrance : la peur, le rejet, la soif...les trois caractéristiques.

La compréhension se fait au sein d’un lâcher prise en reconnaissance des trois caractéristiques de l’existence et nos mouvements cèdent sous la souffrance que l’on décèle et qu’on reconnaît en chaque être vivant, comme évoqué plus haut.

Tout est inclus dans l’attention globale et même la compassion pour le moustique qui n’a pas le choix ...ou pour les personnes que l’on n’aime pas à priori.
On voit le non soi...etc.

L’attention globale inclut tout et metta n’est pas conceptuel.

Alors je ne vois pas de problème pour lier les deux termes finalement, il est possible que quelque chose m’échappe peut être...?!
white lotus
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tirru...
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Bonjour Axiste,

Merci pour ton intéressante réponse ou tu évoques le rapport de Sampajanna avec Metta, le lacher-prise et aussi l'équanimité. Je trouvais vraiment important de situer le rapport entre Sati et sampajanna avec précision et notamment en lien direct avec les enseignements les concernant dans le Sutta pitaka. J'ai, à ce titre, trouvé un texte intéressant du site buddhanet que j'ai traduit de l'anglais :

---------------------------------------------------------------------------------

Sampajanna - La compréhension constante et approfondie de l’impermanence

Chaque fois que l'on demandait au Bouddha de décrire sati (attention ou conscience), son explication incluait invariablement le terme sampajanna.

Katama ca, bhikkhave, samma-sati? Idha,
bhikkhave, bhikkhu kaye kayanupassi viharati
atapi sampajano satima, vineyya loke
abhijjha-domanassam (1)



Et qu’est ce que, bhikkhus, l’attention juste (samma-sati) ? Il y a le cas où un moine demeure focalisé sur le corps en tant que tel - plein d’ardeur, en attitude d’alerte et avec attention et claire compréhension (sampajanno-satima) laissant de côté l’avidité et la détresse en ce qui concerne le monde.

En conséquence de quoi, il devient évident selon le Bouddha qu’à chaque fois qu'il y a attention juste(samma-sati) ou fondement de l’attention (satipatthana) c'est toujours en lien avec sampajanna. Cela signifie que c'est avec panna (le sagesse), autrement, ce n'est que sati, qui n'est que souvenir ou conscience.

Dans le Sutta Pitaka, le Bouddha donne deux explications du terme sampajanna :

Kathanca, bhikkhave, bhikkhu sampajano
hoti ? Idha, bhikkhave, bhikkhuno vidita
vedana uppajjanti, vidita upatthahanti, vidita
abbhattham gacchanti; vidita sanna uppajjanti,
vidita upatthahanti, vidita abbhattham gacchanti;
vidita vitakka uppajjanti, vidita upatthahanti,
vidita abbhattham gacchanti. Evam kho,
bhikkhave, bhikkhu sampajjano hoti. (2)



Et comment un bhikkhu a-t’il une compréhension profonde et compléte? Ici, le bhikkhu connait les sensations qui naissent en lui, connait leur persistance et sait qu'ils disparaissent ; il connaît les perceptions qui surgissent en lui, connaît leur persistance et sait qu'ils disparaissent; il connaît chaque application initiale (de l'esprit sur un objet) apparaissant en lui, en connaît la persistance et en sait la disparition. C’est ainsi qu’un bhikkhu comprend parfaitement.

Dans la déclaration ci-dessus, il devient clair que l'on est sampajano seulement quand on réalise la caractéristique de l'impermanence, et cela aussi sur la base de l'expérience de la sensation (vidita vedana). Si cela ne se réalise pas à travers vedana, il ne s'agit que d'une intellectualisation, car notre contact fondamental avec le monde est basé sur la sensation. C'est par la sensation que se produit l'expérience directe. La déclaration indique en outre que sampajano réside dans l'expérience de l'impermanence de vedana vitakka (l'application initiale de l'esprit sur un objet) et de sanna (perception). Il convient de noter ici que l'impermanence vedana doit être réalisée en premier parce que, selon le Bouddha :

Vedana-samosarana sabbe Dhamma. (3)

Tout ce qui se passe dans l'esprit est accompagné de sensation.

La deuxième explication donnée par le Bouddha de Sampajanna souligne que cela doit être continu. Il déclare :

Kathanca, bhikkhave, bhikku sampajano hoti?
Idha, bhikkhave, bhikkhu abhikkante
patikkante sampajanakari hoti. Alokite vilokite
sampajanakari hoti. Saminjite pasarite
sampajanakari hoti. Sanghati-patta-civara-
dharane sampajanakari hoti. Asite pite khayite
sayite sampajanakari hoti. Uccara-passava-kamme
sampajankari hoti. Gate thite nisinne
sutte jagarite bhasite tunhi-bhave
sampajanakari hoti. (4)



Et comment un bhikkhu a-t’il une compréhension profonde et compléte? Ici, le bhikkhu comprend qu'il marche en avant et en arrière, il comprend parfaitement l'impermanence, en regardant droit devant et de côté, comprend parfaitement l'impermanence, en se pliant et en s'étirant comprend parfaitement l'impermanence, en portant les robes et en portant le bol comprend parfaitement l'impermanence, en mâchant et en buvant, mangeant et savourant comprend parfaitement l'impermanence, en répondant aux appels de la nature, comprend parfaitement l'impermanence, marchant, se tenant debout, s'asseyant, dormant et se réveillant, parlant et restant silencieux comprend parfaitement l'impermanence.

Le même passage a été répété dans d'autres suttas, y compris la section sur le sampajanna sous Kayanupassana dans le Mahasatipatthana Sutta.

L'accent mis sur la continuité de sampajanna est très clair. Il faut développer une compréhension approfondie constante de l'impermanence dans tout ce que l'on fait : marcher en avant et en arrière, regarder droit et de côté, se pencher et s'étirer, porter des robes, etc. En position assise, debout et même endormie, on fait constamment l'expérience d'une compréhension approfondie de l'impermanence. C'est sampajanna.

Avec une compréhension appropriée de l'enseignement du Bouddha, il devient clair que si cette sampajanna continue consiste uniquement en une compréhension approfondie des processus de la marche, de l'alimentation et des autres activités du corps, elle est simplement sati. Si, toutefois, la compréhension approfondie constante inclut la caractéristique de l'apparition et de la cessation de vedana pendant que le méditant accomplit ces activités, il s'agit alors de la panna. C'est ce que le Bouddha a voulu que les gens pratiquent (observent).

Le Bouddha le décrit plus précisément dans un passage de l'Anguttara-nikaya, utilisant un langage qui ne manquera pas de rappeler le sampajanapabba du Mahasatipatthana Sutta:

Yatam care yatam titthe, yatam acche yatam
saye, yatam saminjaye bhikkhu, yatamenam
pasaraye, uddham tiriyam apacinam, yavata
jagato gati, samavekkhita ca Dhammanam
khandanam udayabbayam.(5)

Que le méditant marche ou soit debout, soit assis ou mente, qu'il se penche ou s'étire au-dessus, à travers, en arrière, quel que soit son parcours dans le monde, il observe l'apparition et la disparition des agrégats.

Ainsi, l'accent est mis sur la continuité de la conscience de l'anicca (impermanence) avec la base de la sensation corporelle. Le Bouddha a fréquemment souligné que le méditant ne devrait pas perdre la compréhension profonde de l'impermanence, même pour un moment: sampajannam na rincati. (6)

Chaque langue, si riche soit-elle, a ses limites et nous ne pouvons pas nous attendre à ce que même les langues les plus riches soient capables de donner des équivalents précis aux mots pali techniques utilisés par le Bouddha. Si le terme sampajanna est traduit de manière trop concise en anglais, son sens peut être perdu. Il a généralement été traduit par "compréhension claire", "compréhension nue", etc.

Superficiellement, ces traductions semblent être correctes. Certains ont compris que cela signifiait qu'il fallait simplement avoir une compréhension claire des activités corporelles. Les limitations de cette traduction ont pu induire en erreur certains méditants sur le chemin du Dhamma. Le Bouddha a clairement mis l'accent sur la compréhension approfondie de l'anicca (impermanence) dans toutes les activités corporelles et mentales. Par conséquent, pour comprendre le terme sampajanna, nous l’avons traduit par: "La compréhension constante et approfondie de l’impermanence". On pense que cette traduction exprime plus clairement la signification précise du terme utilisé par le Bouddha.

Notes: (Réferences)
1. Digha-nikaya II, Nal. 234, PTS 314.
2. Samyutta-nikaya V, Nal. 155-6, PTS 180-1.
3. Anguttara-nikaya, Nal. IV 184, PTS V. 107.
4. Digha-nikaya II, Nal. 76, PTS 95.
5. Anguttara-nikaya II, Nal. 16, PTS 14.
6. Samyutta-nikayya IV Nal. 194, PTS 218.

Source
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En même temps,l'approche d'ajahn Sumedho est intuitive et en accord avec la réalité et le vivant. white lotus jap_8

http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... uitive.pdf
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Merci Tirru pour la traduction et les développements qui insistent sur le fait d’être conscient de la cessation des sensations, des phénomènes. jap_8
Je n’ai cependant pas pu ouvrir le lien « source »concernant le post antérieur.
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Bonjour Axiste,
axiste a écrit :
18 février 2019, 09:23
Merci Tirru pour la traduction et les développements qui insistent sur le fait d’être conscient de la cessation des sensations, des phénomènes. jap_8
Je n’ai cependant pas pu ouvrir le lien « source »concernant le post antérieur.
Avec joie jap_8 Le lien a été corrigé. Au passage, je remarque que l'article traduit est issu du site de Goenka (Excerpts from the VRI Research article published in the Sayagyi U Ba Khin Journal (VRI) Pg 252-254.) dont la méthode est similaire à celle de la tradition birmane et en particulier de la méthode de Mahasai Sayadaw qui insiste justement sur le fait d'être conscient des sensations et de leurs impermanence. La traduction du terme Sampajanna est donc orienté en faveur de cette méthode en nommant Sampajanna : La compréhension constante et approfondie de l’impermanence. On remarquera que l'école de la forêt (thaï) traduit le terme autrement dans la mesure ou la méthode est aussi différente et plus intuitive, comme le précise Ajahn Sumedho :
Dans la contemplation de la Compréhension Juste(1) (sammā-ditthi), j’aime mettre l’accent sur l’aspect intuitif de cette contemplation plutôt que sur le côté conceptuel. J’ai trouvé très utile de simplement observer la différence entre réflexion analytique et attention globale intuitive, juste pour éclaircir les choses car il y a un fossé entre utiliser l’esprit pour penser, analyser, raisonner, critiquer, avoir des idées, des perceptions ou des opinions, et s’ouvrir à une attention globale intuitive qui soit non- critique.
C’est une attention globale, donc elle inclut la critique ; il ne s’agit pas d’interdire la critique. Elle est incluse mais de telle sorte que l’esprit critique est considéré comme un objet.

Sampajañña est un mot pāli que l’on traduit généralement par « claire compréhension » mais cette traduction est plutôt vague. Malgré le mot « claire », on ne voit pas bien la portée de cette clarté. Quand on a une définition claire des choses, on croit qu’on va pouvoir les comprendre parfaitement. C’est bien pour cela que nous n’aimons pas la confusion, n’est-ce pas ? Nous n’aimons pas nous sentir dans le brouillard, dans le trouble et l’incertitude, c’est pourquoi nous passons tellement de temps à essayer d’avoir une compréhension claire et des assurances. Mais sati-sampajañña inclut le brouillard, la confusion, l’incertitude et l’insécurité. C’est une claire compréhension ou une « apperception » de la confusion : nous reconnaissons que les choses sont comme elles sont. L’incertitude et l’insécurité sont ainsi. C’est donc une claire compréhension qui « comprend » – qui « englobe » – même les états d’esprit les plus vagues, amorphes ou nébuleux.

Certains trouvent cette approche frustrante car, dans la méditation, il est plus facile d’avoir des directives précises et une méthode à suivre. Nombre d’entre nous ont essayé cette voie bien réglée mais, bien qu’elle soit très intéressante, elle peut aussi devenir une accoutumance. De plus, on n’arrive jamais à la racine de la cause qui est : « Je suis cette personne qui a besoin de quelque chose pour s’éveiller »…
Sans les nommer, Ajahn Sumedho compare les différentes méthodes, ce qui est très intéressant de mon point de vue. Bien sur, les méthodes avec des directives précises, bien réglées, selon ces dires, sont comme celle de Goenka et Mahasi :D
Ceci dit, l’approche intuitive n’exclut pas les méditations méthodiques. Je ne suis pas opposé aux techniques de méditation qui existent dans notre tradition du bouddhisme Theravada, pas du tout ; j’essaie juste de les mettre en perspective. Si vous suivez des retraites de méditation, des cours, etc. l’attention globale intuitive vous aide à pratiquer la méthode enseignée, mieux que si vous faites simplement confiance à la technique sans la remettre en question ni regarder au-delà des perceptions erronées que vous avez de vous-même. Elle vous encourage à poser les bonnes questions, à aller vraiment au fond de ces perceptions que vous avez de vous-même. Que vous pensiez être le meilleur, un cadeau du ciel pour le monde ou la pire des nullités, que vous ne sachiez pas qui vous êtes ni ce que vous voulez, ou que vous vous trouviez parfois supérieur aux autres et d’autres fois inférieur, vous verrez que tout cela change.
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