Mulapariyaya Sutta

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michel_paix
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Je vous partage se sutta que j'aime bien, traduit par Jeanne Schut, avec un cour introduction de Thanissaro Bhikkhu... Bonne lecture anjalimetta

Mulapariyaya Sutta (MN1) La Succession des Causes Racines

Le Bouddha a enseigné que l’attachement aux opinions était l’une des quatre formes d’attachement qui lie l’esprit aux processus de la souffrance. Il a donc recommandé à ses disciples d’abandonner cet attachement mais pas seulement sous sa forme aboutie de prises de position particulières ; également sous sa forme rudimentaire, en tant que classifications et liens que l’esprit imagine à partir d’une expérience donnée. C’est ce qu’il développe dans ce discours, apparemment en réponse à une école de pensée brahmanique de l’époque : les Samkhya ou « école des classifications ».

Cette école remonte à Uddalaka, philosophe du 9ème siècle avant notre ère, qui avança la notion de « racine » : principe abstrait d’où toutes choses émaneraient et qui serait immanent en toute chose. Les philosophes qui poursuivirent cette ligne de pensée proposèrent plusieurs théories basées sur la logique et l’expérience méditative, sur la nature de la racine ultime et sur la hiérarchie de l’émanation. Nombre de ces théories se retrouvent dans les Upanishad et elles finirent par se développer dans le système officiel Samkhya, à l’époque du Bouddha.

Bien que le présent discours du Bouddha ne dise rien du passé de son auditoire, le Commentaire dit qu’avant leur ordination, ces moines étaient des brahmanes et que, même après leur ordination, ils continuaient à interpréter les enseignements du Bouddha à la lumière de ce qu’ils avaient appris auparavant — possiblement la doctrine samkhya. Dans ce cas, la phrase d’ouverture du Bouddha — « Je vais vous enseigner la succession des causes qui sont à la racine de tous les phénomènes » — a pu leur faire croire que le Bouddha allait parler dans le même sens. Et, effectivement, la liste des 24 éléments qu’il cite est exactement celle que l’on retrouve chez les Samkhya. Cette liste culmine avec la Libération (le nibbāna) qui, selon la pensée samkhya représenterait la « racine » ultime ou base d’existence immanente en toute chose et d’où tout émane.

Mais, au lieu de suivre cette ligne de pensée, le Bouddha l’attaque à la racine : la notion d’un principe abstrait, le « dedans » (immanence) et le « dehors » (émanation) surimposés à l’expérience vécue. Seul un homme ordinaire et sans instruction, dit-il, interprèterait le vécu de cette manière. Par contre, une personne qui veut s’instruire doit rechercher une autre sorte de « racine » — la racine de la souffrance dont on fait l’expérience dans l’instant — et voir que cette racine se trouve dans l’attachement aux plaisirs. En apprenant à ne plus trouver aucun intérêt à ces plaisirs, le disciple peut arriver à comprendre le processus du devenir tel qu’il est réellement, cesser d’y prendre part et parvenir ainsi au véritable Eveil.

Si les membres de l’auditoire du Bouddha, ce jour-là, espéraient pouvoir faire entrer les enseignements bouddhistes dans un moule samkhya, il n’est guère étonnant qu’ils en furent mécontents, comme il est dit à la fin du Sutta. Mais le Commentaire ajoute que ces moines dépassèrent ensuite leur mécontentement et finirent par atteindre l’Eveil en écoutant le discours rapporté dans l’Anguttara Nikaya 3.123.

Bien que, de nos jours, nous pensions rarement dans les termes des philosophes samkhya, il y a eu et il y a encore une tendance générale à créer une « métaphysique bouddhique » dans laquelle il est dit que l’expérience de la vacuité, de l’Inconditionné, du corps du Dharma, de la nature du Bouddha, de rigpa, etc. est le fondement d’être d’où émerge « le Tout » (l’ensemble de nos expériences sensorielles et mentales) et où nous retournons quand nous méditons. Certains croient que ces théories sont inventées par des érudits sans expérience directe de la méditation mais, en réalité, elles viennent le plus souvent de méditants qui voient (ou, selon les termes du Sutta « perçoivent ») une expérience méditative particulière comme le but ultime, s’y identifient de manière subtile (comme quand on nous dit que « nous sommes ce qui sait ») et puis considèrent ce niveau d’expérience comme la base d’existence d’où apparaît toute autre expérience.

Tout enseignement qui suit cette ligne de pensée serait sujet aux mêmes critiques que le Bouddha adressa aux moines qui entendirent ce discours pour la première fois.








Ainsi ai-je entendu.

Un jour, alors que le Bouddha résidait à Ukkattha, dans le parc Subhaga, au pied du grand arbre sala, il appela les moines : « Moines ! »
« Oui, Vénérable », répondirent-ils.
Le Bouddha dit :
« Moines, je vais vous enseigner la succession des causes qui sont à la racine de tous les phénomènes. Ecoutez et soyez très attentifs, je parlerai. »
« Comme vous voudrez, Vénérable », répondirent-ils.

Le Bouddha dit :
« Il se trouve, moines, qu’un homme ordinaire sans instruction — qui n’a aucun égard pour les Etres Nobles, qui n’est ni instruit ni entraîné dans le Dhamma ; qui n’a aucun égard pour les Sages, qui n’est ni instruit ni entraîné dans leur Dhamma — considère la terre[1] comme de la terre. Considérant la terre ainsi, il conçoit des choses à propos de la terre, il conçoit des choses dans la terre, il conçoit des choses sortant de la terre, il conçoit la terre comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère l’eau comme de l’eau. Considérant l’eau ainsi, il conçoit des choses à propos de l’eau, il conçoit des choses dans l’eau, il conçoit des choses sortant de l’eau, il conçoit l’eau comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère le feu comme du feu. Considérant le feu ainsi, il conçoit des choses à propos du feu, il conçoit des choses dans le feu, il conçoit des choses sortant du feu, il conçoit le feu comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère l’air comme de l’air. Considérant l’air ainsi, il conçoit des choses à propos de l’air, il conçoit des choses dans l’air, il conçoit des choses sortant de l’air, il conçoit l’air comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère les êtres[2] comme des êtres. Considérant les êtres ainsi, il conçoit des choses à propos des êtres, il conçoit des choses dans les êtres, il conçoit des choses sortant des êtres, il conçoit les êtres comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère les déités comme des déités. Considérant les déités ainsi, il conçoit des choses à propos des déités, il conçoit des choses dans les déités, il conçoit des choses sortant des déités, il conçoit les déités comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère Pajapati comme Pajapati. Considérant Pajapati ainsi, il conçoit des choses à propos de Pajapati, il conçoit des choses dans Pajapati, il conçoit des choses sortant de Pajapati, il conçoit Pajapati comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère Brahma comme Brahma. Considérant Brahma ainsi, il conçoit des choses à propos de Brahma, il conçoit des choses dans Brahma, il conçoit des choses sortant de Brahma, il conçoit Brahma comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère les dieux lumineux comme des dieux lumineux. Considérant les dieux lumineux ainsi, il conçoit des choses à propos des dieux lumineux, il conçoit des choses dans les dieux lumineux, il conçoit des choses sortant des dieux lumineux, il conçoit les dieux lumineux comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère les dieux resplendissants comme des dieux resplendissants. Considérant les dieux resplendissants ainsi, il conçoit des choses à propos des dieux resplendissants, il conçoit des choses dans les dieux resplendissants, il conçoit des choses sortant des dieux resplendissants, il conçoit les dieux resplendissants comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère les dieux des fruits abondants comme des dieux des fruits abondants. Considérant les dieux des fruits abondants ainsi, il conçoit des choses à propos des dieux des fruits abondants, il conçoit des choses dans les dieux des fruits abondants, il conçoit des choses sortant des dieux des fruits abondants, il conçoit les dieux des fruits abondants comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère le Grand Etre comme un Grand Etre. Considérant le Grand Etre ainsi, il conçoit des choses à propos du Grand Etre, il conçoit des choses dans le Grand Etre, il conçoit des choses sortant du Grand Etre, il conçoit le Grand Etre comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère la sphère de l’espace illimité[3] comme sphère de l’espace illimité. Considérant la sphère de l’espace illimité ainsi, il conçoit des choses à propos de la sphère de l’espace illimité, il conçoit des choses dans la sphère de l’espace illimité, il conçoit des choses sortant de la sphère de l’espace illimité, il conçoit la sphère de l’espace illimité comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère la sphère de la conscience illimitée comme sphère de la conscience illimitée. Considérant la sphère de la conscience illimitée ainsi, il conçoit des choses à propos de la sphère de la conscience illimitée, il conçoit des choses dans la sphère de la conscience illimitée, il conçoit des choses sortant de la sphère de la conscience illimitée, il conçoit la sphère de la conscience illimitée comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère la sphère de la vacuité comme sphère de la vacuité. Considérant la sphère de la vacuité ainsi, il conçoit des choses à propos de la sphère de la vacuité, il conçoit des choses dans la sphère de la vacuité, il conçoit des choses sortant de la sphère de la vacuité, il conçoit la sphère de la vacuité comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère la sphère de ni-perception-ni-non-perception comme sphère de ni-perception-ni-non-perception. Considérant la sphère de ni-perception-ni-non-perception ainsi, il conçoit des choses à propos de la sphère de ni-perception-ni-non-perception, il conçoit des choses dans la sphère de ni-perception-ni-non-perception, il conçoit des choses sortant de la sphère de ni-perception-ni-non-perception, il conçoit la sphère de ni-perception-ni-non-perception comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère ce qui est vu comme ce qui est vu[4]. Considérant ce qui est vu ainsi, il conçoit des choses à propos de ce qui est vu, il conçoit des choses dans ce qui est vu, il conçoit des choses sortant de ce qui est vu, il conçoit ce qui est vu comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère ce qui est entendu comme ce qui est entendu. Considérant ce qui est entendu ainsi, il conçoit des choses à propos de ce qui est entendu, il conçoit des choses dans ce qui est entendu, il conçoit des choses sortant de ce qui est entendu, il conçoit ce qui est entendu comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère ce qui est ressenti comme ce qui est ressenti. Considérant ce qui est ressenti ainsi, il conçoit des choses à propos de ce qui est ressenti, il conçoit des choses dans ce qui est ressenti, il conçoit des choses sortant de ce qui est ressenti, il conçoit ce qui est ressenti comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère ce qui est connu comme ce qui est connu. Considérant ce qui est connu ainsi, il conçoit des choses à propos de ce qui est connu, il conçoit des choses dans ce qui est connu, il conçoit des choses sortant de ce qui est connu, il conçoit ce qui est connu comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère l’unité[5] comme l’unité. Considérant l’unité ainsi, il conçoit des choses à propos de l’unité, il conçoit des choses dans l’unité, il conçoit des choses sortant de l’unité, il conçoit l’unité comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère la multiplicité comme multiplicité. Considérant la multiplicité ainsi, il conçoit des choses à propos de la multiplicité, il conçoit des choses dans la multiplicité, il conçoit des choses sortant de la multiplicité, il conçoit la multiplicité comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère le Tout[6]comme le Tout. Considérant le Tout ainsi, il conçoit des choses à propos du Tout, il conçoit des choses dans le Tout, il conçoit des choses sortant du Tout, il conçoit le Tout comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.

Il considère la Libération[7] comme la Libération. Considérant la Libération ainsi, il conçoit des choses à propos de la Libération, il conçoit des choses dans la Libération, il conçoit des choses sortant de la Libération, il conçoit la Libération comme lui appartenant et il s’en réjouit.
Pourquoi cela ? Parce qu’il n’en a pas une juste compréhension, je vous le dis.


Le moine en formation

Un moine qui s’entraîne, aspirant à l’émancipation suprême mais non encore parvenu à ce stade, a une connaissance directe de la terre comme étant la terre. Ayant cette connaissance directe de la terre comme la terre, qu’il veille à ne pas concevoir des choses à propos de la terre, à ne pas concevoir des choses dans la terre, à ne pas concevoir des choses sortant de la terre, à ne pas concevoir la terre comme lui appartenant et à ne pas s’en réjouir.
Pourquoi cela ? Pour qu’il puisse parvenir à une juste compréhension, je vous le dis.

Il a une connaissance directe de l’eau ……..
Il a une connaissance directe du feu ……..
Il a une connaissance directe de l’air ……..
Il a une connaissance directe des êtres ……..
Il a une connaissance directe des déités ……..
Il a une connaissance directe de Pajapati ……..
Il a une connaissance directe de Brahma ……..
Il a une connaissance directe des dieux lumineux ……..
Il a une connaissance directe des dieux resplendissants ……..
Il a une connaissance directe des dieux des fruits abondants ……..
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Il a une connaissance directe de ce qui est vu ……..
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Il a une connaissance directe de l’unité ……..
Il a une connaissance directe de la multiplicité ……..
Il a une connaissance directe du Tout ……..

Il a une connaissance directe de la Libération comme la Libération. Ayant cette connaissance directe de la Libération comme la Libération, qu’il veille à ne pas concevoir des choses à propos de la Libération, à ne pas concevoir des choses dans la Libération, à ne pas concevoir des choses sortant de la Libération, à ne pas concevoir la Libération comme lui appartenant et à ne pas s’en réjouir.
Pourquoi cela ? Pour qu’il puisse parvenir à une juste compréhension, je vous le dis.


L’Arahant

Un noble moine, un Arahant, libre de toute pollution mentale, qui a atteint le bout du Sentier, a accompli ce qui doit être accompli, a déposé son fardeau, est arrivé au but suprême, a détruit l’emprise du devenir et est libéré par la réalisation parfaite — un tel noble moine a lui aussi une connaissance directe de la terre comme étant la terre mais, ayant cette connaissance directe de la terre, il ne conçoit pas des choses à propos de la terre, il ne conçoit pas des choses dans la terre, il ne conçoit pas des choses sortant de la terre, il ne conçoit pas la terre comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? A cause de sa juste compréhension, je vous le dis.

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Il a une connaissance directe des êtres ……..
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Il a une connaissance directe de la multiplicité ……..
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Il a une connaissance directe de la Libération comme la Libération. Ayant cette connaissance directe de la Libération, il ne conçoit pas des choses à propos de la Libération, il ne conçoit pas des choses dans la Libération, il ne conçoit pas des choses sortant de la Libération, il ne conçoit pas la Libération comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? A cause de sa juste compréhension, je vous le dis.

Un noble moine, un Arahant libre de toute pollution mentale, qui a atteint le bout du Sentier, a accompli ce qui doit être accompli, a déposé son fardeau, est arrivé au but suprême, a détruit l’emprise du devenir et est libéré par la réalisation parfaite — un tel noble moine a une connaissance directe de la terre comme étant la terre, il ne conçoit pas des choses à propos de la terre, il ne conçoit pas des choses dans la terre, il ne conçoit pas des choses sortant de la terre, il ne conçoit pas la terre comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce que, ayant mis fin à la convoitise, il est libre de toute convoitise, je vous le dis.

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Il a une connaissance directe de la Libération comme la Libération. Ayant cette connaissance directe de la Libération, il ne conçoit pas des choses à propos de la Libération, il ne conçoit pas des choses dans la Libération, il ne conçoit pas des choses sortant de la Libération, il ne conçoit pas la Libération comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce que, ayant mis fin à la convoitise, il est libre de toute convoitise[8], je vous le dis.

Un noble moine, un Arahant libre de toute pollution mentale, qui a atteint le bout du Sentier, a accompli ce qui doit être accompli, a déposé son fardeau, est arrivé au but suprême, a détruit l’emprise du devenir et est libéré par la réalisation parfaite — un tel noble moine a une connaissance directe de la terre comme étant la terre, il ne conçoit pas des choses à propos de la terre, il ne conçoit pas des choses dans la terre, il ne conçoit pas des choses sortant de la terre, il ne conçoit pas la terre comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce que, ayant mis fin à la haine, il est libre de toute haine, je vous le dis.

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Pourquoi cela ? Parce que, ayant mis fin à la haine, il est libre de toute haine, je vous le dis.

Un noble moine, un Arahant libre de toute pollution mentale, qui a atteint le bout du Sentier, a accompli ce qui doit être accompli, a déposé son fardeau, est arrivé au but suprême, a détruit l’emprise du devenir et est libéré par la réalisation parfaite — un tel noble moine a une connaissance directe de la terre comme étant la terre, il ne conçoit pas des choses à propos de la terre, il ne conçoit pas des choses dans la terre, il ne conçoit pas des choses sortant de la terre, il ne conçoit pas la terre comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce que, ayant mis fin à l’ignorance, il est libre de toute ignorance, je vous le dis.

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Pourquoi cela ? Parce que, ayant mis fin à l’ignorance, il est libre de toute ignorance, je vous le dis.


Le Tathāgata

Le Tathāgata[9], l’Arahant pleinement éveillé par lui-même, a une connaissance directe de la terre comme la terre mais, ayant cette connaissance directe de la terre, il ne conçoit pas des choses à propos de la terre, il ne conçoit pas des choses dans la terre, il ne conçoit pas des choses sortant de la terre, il ne conçoit pas la terre comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce que sa compréhension a atteint la perfection, je vous le dis.

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Il a une connaissance directe de la Libération comme la Libération. Ayant cette connaissance directe de la Libération, il ne conçoit pas des choses à propos de la Libération, il ne conçoit pas des choses dans la Libération, il ne conçoit pas des choses sortant de la Libération, il ne conçoit pas la Libération comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce que sa compréhension a atteint la perfection, je vous le dis.

Le Tathāgata, l’Arahant pleinement éveillé par lui-même, a une connaissance directe de la terre comme la terre mais, ayant cette connaissance directe de la terre, il ne conçoit pas des choses à propos de la terre, il ne conçoit pas des choses dans la terre, il ne conçoit pas des choses sortant de la terre, il ne conçoit pas la terre comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce qu’il a compris : « L’attachement est la racine de la souffrance, le devenir mène à la naissance et, pour celui qui est né, la vieillesse et la mort s’ensuivent inévitablement. »
C’est pourquoi, moines, en mettant fin à la convoitise par le renoncement, l’abandon et l’extinction du désir, le Tathāgata est parvenu par lui-même à l’Eveil suprême, je vous le dis.

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Il a une connaissance directe de la multiplicité ……..
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Il a une connaissance directe de la Libération comme la Libération. Ayant cette connaissance directe de la Libération, il ne conçoit pas des choses à propos de la Libération, il ne conçoit pas des choses dans la Libération, il ne conçoit pas des choses sortant de la Libération, il ne conçoit pas la Libération comme lui appartenant et il ne s’en réjouit pas.
Pourquoi cela ? Parce qu’il a compris : « L’attachement est la racine de la souffrance, le devenir mène à la naissance et, pour celui qui est né, la vieillesse et la mort s’ensuivent inévitablement. »
C’est pourquoi, moines, en mettant fin à la convoitise par le renoncement, l’abandon et l’extinction du désir, le Tathāgata est parvenu par lui-même à l’Eveil suprême, je vous le dis.

Ainsi parla le Bouddha.
Mais les moines ne se réjouirent pas de ses paroles[10].

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[1] La terre, l’eau, le feu et l’air sont les quatre éléments qui incluent l’ensemble de l’expérience de la forme corporelle.

[2] Dans cette section, de la liste, « les êtres » désignent tout être vivant en-dessous du niveau des divinités. Les « déités » désignent les êtres qui se trouvent dans les paradis des plaisirs sensoriels. Les autres termes — Pajapati, Brahma, les dieux lumineux, les dieux resplendissants, les dieux des fruits abondants et le Grand Etre — désignent des déités dans les paradis de la forme et du sans-forme.

[3] La sphère de l’espace illimité, la sphère de la conscience illimitée, la sphère de la vacuité et la sphère de ni-perception-ni-non-perception sont quatre états « sans forme » que l’on peut atteindre par la pratique de la concentration.

[4] « Ce qui est vu, ce qui est entendu, ce qui est ressenti et ce qui est connu » : série de termes qui recouvrent tout ce dont on peut faire l’expérience par les sens.

[5] L’unité : expérience que l’on fait dans des états de concentration intense (jhana). La multiplicité : expérience qui passe par les six sens.

[6] « Qu’est-ce que le Tout ? Simplement l’œil et les formes, l’oreille et les sons, le nez et les odeurs, la langue et les saveurs, le corps et les contacts, l’intellect et les idées. Voilà ce que l’on appelle le Tout. Quiconque dirait : ‘Je réfute ce Tout, je vais en décrire un autre’ serait incapable, si on lui posait la question, d’expliquer précisément les raisons de son affirmation et, de plus, en serait malheureux. Pourquoi ? Parce c’est hors de portée. » SN 35.23

[7] La Libération ou nibbāna en pali, nirvana en sanscrit.

[8] La convoitise ou l’attachement (lobha) qui, avec l’aversion ou la haine (dosa) et l’ignorance ou l’illusion (moha), sont appelées les trois racines du mal.

[9] Nom que le Bouddha s’attribua lui-même et signifiant « Celui qui s’en est allé » (vers la Vérité).

[10] Ce discours est le seul à se terminer de cette manière. Tous les autres Sutta se terminent, au contraire, sur des paroles comme : « Les moines ravis se réjouirent des paroles du Bouddha. » (Voir l’introduction pour mieux comprendre la réaction de ces moines.)

http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... iyaya.html
:)
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tirru...
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Merci Michel, mais qu'est ce qui t'a interpelé dans ce sutta pour tu veuilles le partager...

On devrait faire des études de sutta (en mode amateur) :oops: à l'image de ce qui se fait sur le forum anglophone dhammawheel... Un sutta par semaine...
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michel_paix
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Bonjour Tirru, ce sont deux questions qui demande beaucoup beaucoup de développement, ta première question se rapporte à ma vie et la deuxième a l'enseignement, ce sont de très belle question, tu as une belle sensibilité pour l'autre et une ''passion'' pour le Dhamma, c'est remarquable. Apprendre a connaitre l'autre dans sont coeur qui nous rend plus intime à l'autre et apprendre a connaitre le Dhamma pour nous rendre plus intime a nous-même, tu cultives une belle habitude de vivre dans ces questions. Je connais pas le forum dhammawheel, mais ce que tu proposes est une excellante idée, une analyse d'un sutta par semaine. anjalimetta

Ce qui m'a poussé a le partager, est pour que je puisse le retrouver facilement, c'est un texte que je veux lire a tout les jours pour une période indéterminer, c'est une pratique que je trouve favorable, pour bien s'imprégner d'un texte. Pour dire ce qui m'a interpelé, je dois parler de moi, pour faire brèf, je me suis longtemps cherché a travers diverse religions, philosophies, psychologies et sciences, a cette époque avant de connaitre le Dhamma, je pratiquant déjà la méditation, mais la méditation tel que le Larousse le décrit, qui n'a rien avoir avec les pratiques Bouddhique à proprement parler. Quand j'ai lu ce texte, j'ai été frappé par sont fond, car les mots que je comprenais correspondait a mes propres analyse ''intellectuelle'', c'est ce texte qui m'a donné envie de pratiquer la méditation telle que le Bouddhisme l'enseigne, c'est un des texte fondateur pour moi, car c'est de lui qu'est né un envie a la pratique, mais je connaissais rien a rien du Bouddhisme, a ce moment là. Au tout début j'avais peur de tout ces nouveau mots étrange comme sphère de
ni-perception-ni-non-perception car je m'identifais chrétien ''sans dire c'est le cas de tout les chrétien''. C'est là que j'ai découvert nangpa et boudhaline et voulu en connaitre d'avantage, disons que depuis bien du temps a passé..

<<metta>>
:)
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