Education bouddhiste, or not

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Flocon
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Oui, donc tu as le même type de réticence à l'égard des films d'horreur et des jeux vidéos (en fait je te posais la question des films pour mieux saisir ton point de vue à l'aune d'un exemple que je connais). Tu penses qu'ils comportent un danger pour le psychisme malgré leur caractère fictif.

Du coup, tu es un peu dans une impasse : les jeux vidéos violents améliorent le comportement de ton fils, mais tu ressens de la culpabilité à les lui permettre. Euh, tu as pensé à d'autres possibilités? Le cannabis ou l'inverse, la ritaline? Après tout, tant qu'à permettre la consommation de poisons utiles à la tranquilité parentale...

Je plaisante :oops: :oops: , et je m'excuse d'avance si je le fais maladroitement. C'est faute d'avoir un avis intéressant à te donner, à part celui, toujours rassurant, que le bon sens de ton fils et surtout le tien, en tant qu'adulte, devraient vous permettre d'aboutir à une solution raisonnable. Sans doute, comme le rappelle Lupka, son engouement pour les jeux vidéos ne sera-t-il que temporaire et ne faut-il pas le dramatiser. Espérons que son goût pour le bavardage le soit aussi (c'est moins sûr, mais l'entraînement au Zen devrait y contribuer).
Bon courage en tout cas. C'est dur, le métier de parent...
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

J'ai longtemps regardé des films d'horreur quand j'étais étudiant. Principalement, comme l'évoque Flocon, pour un bon délire entre potes. Que ce soit Freddy ou Scream etc... Sans parler des bouquins de Lovecraft, des histoires de vampires et de possession, etc...

Franchement, tout ce que ça m'a rapporté, ce sont des cauchemars interminables, la peur du noir... Des rires nerveux, idiots et forcés, pour montrer aux autres que je n'avais pas peur. A l'époque, j'aurais été incapable d'aller me balader à minuit dans une forêt noire ou en haut d'une colline.

A 20 ans, pour rentrer de la salle télé jusqu'à mon logement étudiant, en traversant tout le campus désert et non éclairé, c'était pas drôle. Alors, peut être que je n'étais qu'un froussard et que je le suis encore ? Mais je me sens prêt à faire une retraite dans le noir (rester enfermé 3 jours ou 7 jours dans le noir complet). Alors que certains méditants en ressortent parait-il en hurlant de peur.

Tester sa peur face à un écran ou la page d'un livre, pourquoi pas ?
Je crois cependant que, dans un premier temps, il vaut mieux éviter ces confrontations et acquérir auparavant une certaine stabilité, une tranquillité d'esprit.
Mais une fois celle ci obtenue, les films d'horreur ne présentent plus alors d'intérêt, car ils ne déclenchent plus d'affolement.
Où est passé ce délicieux frisson de plaisir morbide ? Ah zut alors... :D On m'a piqué mon jouet.

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Flocon a écrit :Bon courage en tout cas. C'est dur, le métier de parent...
Merci Flocon... loveeeee
Lupka

Comment dois-je enseigner le Bouddhisme à mes enfants?

Le conseil du Bouddha aux parents est simple: aidez vos enfants à devenir des adultes généreux, vertueux, responsables, adroits, et autonomes. Enseigner le Bouddhisme à ses enfants ne signifie pas leur infliger de longues conférences à propos de la coproduction conditionnée, ou les forcer à mémoriser des listes de l'octuple ceci, des dix machin-bidules, des dix-sept ci-et-mi du Bouddha. Ça signifie simplement leur donner les techniques de base dont ils auront besoin afin de trouver le vrai bonheur. Le reste prendra soin de lui-même. La plus importante leçon que des parents puissent transmettre à leurs enfants, c'est que chaque action a des conséquences. Chaque moment nous présente une occasion, et c'est à nous de choisir comment nous voulons penser, parler, ou agir. Ce sont ces choix qui à terme déterminent notre bonheur. Ceci est l'essence du kamma, la loi fondamentale de cause et effet qui sous-tend le Dhamma. Il se trouve aussi que c'est le message qui se cache derrière l'un des rares enseignements que nous ayons que le Bouddha a donné à son seul enfant, Rahula.[1] Ce sutta -- l' Ambalatthikarahulovada Sutta -- offre aux parents certains indices importants à propos de l'enseignement du Dhamma à de jeunes enfants -- en termes et du contenu de ce qu'il y a à enseigner, et de la méthode à utiliser.

Dans ce sutta le Bouddha réprimande le petit Rahula, sept ans, pour avoir dit un petit mensonge. Le contenu de la leçon du Bouddha est ici clair et simple: cela concerne la parole correcte, et il s'agit d'aider Rahula à rester fidèle aux principes fondamentaux de la vertu. Il y a plusieurs aspects remarquables dans la méthode du Bouddha. D'abord, en traçant avec art des comparaisons avec un ustensile d'usage courant (dans ce cas, une louche pour l'eau), le Bouddha se fait comprendre dans un langage vivant et en rapport avec l'âge que Rahula peut aisément comprendre. Deuxièmement, le Bouddha ne se lance pas dans une interminable conférence abstraite sur la nature du kamma, mais au contraire maintient la leçon centrée sur le problème immédiat qu'il a à sa disposition: choisir ses actions avec soin. Troisièmement, quoique les préceptes constituent effectivement le cadre fondamental d'un comportement moral, le Bouddha ne les mentionne pas ici -- probablement parce que certains des préceptes (à propos de la sexualité et de l'usage d'intoxicants) ne sont tout simplement pas pertinents pour la plupart des gamins de sept ans. (Peut-être le Bouddha avait-il plus à dire à propos des préceptes à l'époque où Rahula était adolescent.) Quatrièmement, le Bouddha garde Rahula attentif au cours de la leçon en lui posant des questions simples; ce n'est en rien un cours sec et soporifique. Et finalement, le Bouddha se sert de l'occasion que lui offre ce "moment d'enseignement" pour s'avancer en territoire plus profond, et expliquer à Rahula l'importance de la réflexion intérieur avant, pendant, et après la performance d'une action de toute sorte -- que ce soit de corps, de parole, ou d'esprit. Le Bouddha place ainsi le petit méfait de départ de Rahula dans un contexte bien plus large, le transformant en une leçon profondément et durablement significative.

Quoique la plupart d'entre nous qui sont parents pouvons seulement rêver d'enseigner à nos enfants de façon aussi consciente et efficace que le Bouddha, nous pouvons quand même tirer la leçon de son exemple. Mais avant que nous puissions traduire son exemple dans l'action, il y a un point crucial à reconnaître: les instructions du Bouddha à son fils furent données par quelqu'un qui savait vraiment de quoi il parlait; le maître de Rahula était quelqu'un qui avait sincèrement pratiqué ce qu'il prêchait, un modèle par excellence. Le message est donc clair: si nous espérons instruire nos enfants de choses qui concernent la voie du Dhamma, nous ferions mieux d'être sûrs que nous-mêmes pratiquons cette voie. Si vous faites valoir les vertus des qualités adroites telles que la générosité, la sincérité, et la patience, mais que vos enfants vous voient être radins, vous entendent dire des mensonges, ou vous voient perdre votre sang-froid, alors votre message sera perdu. Evidemment, vous n'avez pas besoin d'avoir parfait le Dhamma afin d'instruire vos enfants, mais pour que votre instruction ait un poids quelconque, vos enfants doivent pouvoir témoigner de première main que vous-même vous efforcez sincèrement de mettre ces mêmes enseignements en pratique. Et si vous pouvez les inspirer par votre exemple et leur donner les techniques dont ils ont besoin pour savoir de vivre en accord avec le Dhamma, alors vous leur aurez effectivement fait un rare cadeau:

Les sages espèrent un enfant de plus haute ou de semblable naissance, et non pas un enfant de plus basse naissance, une disgrâce pour la famille. Ces enfants dans le monde, disciples laïcs, accomplis en vertu, en conviction; généreux, dépourvus d'avarice, rayonnent dans tout rassemblement comme la lune quand elle est sans nuage.

Si vous cherchez des livres à lire à (ou avec) un petit enfant, je vous recommande la série des livres d'histoires de Jataka [2] amplement illustrées en couleurs et publiés par Dharma Press. Ces livres (dans la "Jataka Tales Series") racontent des histoires des vies antérieures du Bouddha. Ils conviennent aux enfants de moins de 10 ans.

Notes:

1. Sept ans après avoir quitté son domicile et sa famille pour commencer sa quête spirituelle, Siddhattha Gotama -- désormais le Bouddha -- revint, lors de la première de plusieurs visites à sa famille leur enseigner le Dhamma. Les seuls suttas qui rapportent les instructions du Bouddha à son fils Rahula sont ceux-ci: MN 61 (Rahula a 7 ans), dans lequel le Bouddha explique l'importance de de réfléchir par soi-même avant, pendant, et après avoir accompli toute action; (à 18 ans), dans lequel le Bouddha lui enseigne la méditation de respiration; (à 20 ans, juste après son ordination en tant que bhikkhu), dans laquelle le Bouddha l'interroge sur l'impermanence, et Rahula subséquemment devient un arahant, dans lesquel le Bouddha répond à ses questions à propos de déraciner la fabrication du Je et l'orgueil, dans lequel le Bouddha lui vante les vertus de la vie sans domicile.

2. Les Jataka, ou "Histoires des naissances", est un livre dans le Khuddaka Nikaya qui raconte des récits des vies antérieures du Bouddha avant sa renaissance finale en tant que Siddhattha Gotama. Dans ses vies antérieures il était né humain, ou oiseau, ou singe, etc., et il avait consacré chaque vie à renforcer une qualité adroite. Donc, une histoire de Jataka pourra être à propos du développement de la patience, une autre à propos du développement de la générosité, et ainsi de suite.

Source: http://www.canonpali.org/bfaq.html#kids
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Flocon
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L'expérience de chacun est différente.
Moi aussi, jeune, j'ai regardé des films d'horreur pour le plaisir de la peur artificielle et des émotions partagées, avec parfois les suites (un peu) désagréables que tu signales. Mais plus tard, à des périodes très difficiles de ma vie, maladie ou deuil déchirant, j'en ai à nouveau fait usage et ils m'ont alors apporté du soulagement. Les violences sur l'écran ont fonctionné pour moi comme une "catharsis", cette extériorisation des passions qui permet de mieux les gérer. C'est pourquoi, je pense, je garderai toujours de la tendresse pour ce genre de film, et de la reconnaissance pour leurs auteurs, bien qu'on puisse à certains égards les considérer comme des poisons.
Après, pour ce qui est de leur consommation par des adolescents, je ne sais trop qu'en penser : si ce n'est, sincèrement, que la fiction a vraiment un rôle protecteur (sinon, les contes qu'on lit aux enfants leur feraient du tort au lieu de leur faire du bien comme c'est le cas. La plupart sont pourtant totalement horrifiques) et qu'il ne faut donc pas trop s'en effrayer.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
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Kong Tseu
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