Le moine nu

tongra

Tu crois vraiment que le monde est manichéen à ce point ? Qu'il faut croire à ce dualisme forcené ?

Je n'ai jamais connu une personne qui soit dans un de ces camps et de la façon dont tu les dépeins. Le bon peut se révéler le pire, etc., avec autant de variantes que possible.

Ton jugement à l'emporte-pièce est étonnant.

La classification-même est étonnante.

Sommes-nous bien dans ce que d'aucuns appellent une voie spirituelle ?
Sourire

Ce texte aborde surtout le problème des mauvais gourous et des abus (qui dépasse de loin le bouddhisme tibétain, on peut en être certain)... Mais c'est sur la question de l'iconographie tantrique que je vais rebondir.
Les nus et scènes suggestives, dans l'art religieux, ont un sens autre qu'érotique... Mais cela, le commun des mortels a-t-il le niveau pour le comprendre ? L'a-t-il jamais eu ? Comme toute forme d'ésotérisme, il faut une initiation... Tous ceux qui ne l'ont pas reçue ne voient que des apparences.
Et ça n'est pas propre au bouddhisme tibétain.
On a vu ça aussi dans certains cultes antiques... On l'a vu avec la sculpture romane...
Il n'est pas rare que des choses très sérieuses se déguisent de grivoiserie.

Je ne tire aucune conclusion...

Mais comme ce fil m'a fait penser à un conte que j'ai lu un jour...
C'est un vieux moine... Très très vieux... Très très très vieux et très très très sage qui est en train de mourir, soigné avec mille attentions par un de ses élèves qui l'a suivi pendant des années.
Il le fait asseoir, lui pose quelques questions, et finalement, lui dit
" Espèce de galopin ! Je me rends compte qu'après toutes ces années, tu n'as pas encore vu la peau sur mes os ! Prends vite mon kesa !"
Oui... C'est très différent de la question abordée par le texte posté par Yudo
Et en même temps...
Le problème d'origine (le gourou-attachement) n'est-il pas le même ?
klesha

Le doute ne peut s'immiscer que chez le genre de personnage qui a écrit ce texte. Il n'y a pas plus de problème de gourou dans le bouddhisme tibétain que dans le zen. Ca me fait toujours rire quand je vois ces hommes et ces femmes déguisés en Japonais ! Mais je me dis que peu importe après tout si c'est le contexte qui leur convient.
Bon, maintenant pour moi la leçon des échanges imaginaires entre le jeune et le vieux moine, il y a 35 ans, c'est que le vieux moine est fin comme du gros sel et que Yudo s'amuse à voir comment nous réagissons. Un koan peut-être ? Mais ce n'est pourtant pas la voie qu'il a choisie parmi les innombrables et contradictoires écoles du zen...
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yudo
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Effectivement, je m'amuse à voir comment vous réagissez. Les plus virulents n'ont évidemment pas lu le texte très attentivement. Par exemple, ce passage: "Les tantras constituent un corpus riche et abondant de pratique symbolique en liaison avec des codes éthiques stricts".
Dire que le type qui relate une expérience perso est "comme du gros sel", juste parce qu'il s'inquiète de ce que le remplaçant n'est pas à la hauteur, c'est de toute façon méprisant.

Mais bon. Peut-être que l'ingénieur qui a construit le parking qui s'est effondré en dirait autant à ton sujet, s'il lisait ton rapport sur l'effondrement.

Et, pour l'avoir rencontré personnellement, je trouve aussi méprisant (de la part d'un autre) la façon dont il répond à Jean, qui est tout le contraire d'un allumé de la gourouïte...
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
Sourire

Ca ne m'étonne pas, que tu t'amuses à voir nos réactions...


Tu as posté en sachant d'avance, n'est-ce pas ?


Au passage... Butterfly_tenryu Un petit bonjour, puisque je n'arrive jamais à trouver le temps d'écrire quand j'ai des idées pour le faire et inversement...
Dernière modification par Sourire le 02 octobre 2012, 20:50, modifié 1 fois.
Jean

Tu me demandes de classer, je classe.C'est sur que je force le trait. C'est sur qu'il y a des périodes de mauvaises pratiques et des périodes bonnes pratiques et que les gens évoluent. Mais je parle d'expériences. J'ai vu des bagarres entre disciples de l'un et disciples de l'autre, j'en ai vu même être évacués de centres direction hôpital psychiatrique et j'en passe et des meilleurs. On pourrait même en faire un film comique. je m’arrête là, je ne veux pas prendre un bain dans une poubelle en décrivant tout cela.

Ma description du bon pratiquant correspond aussi à la description de gens que j'ai rencontrés. Et mon expérience remonte à l'année 70 ou j'ai commencé avec les groupes spirituels type Hatha Yoga.

Cette vision manichéenne m'a permis de choisir quels type de personnes fréquenter et je ne le regrette vraiment pas. Peut être j'ai raté certaines personnes, mais finalement ce n'est pas si grave que cela. Chose très intéressante : J'ai aussi rencontré des personnes qui avaient les qualités d'un bon pratiquant qui ne pratiquaient pas, qui n'étaient pas Bouddhistes, juste humains ordinaires sans étiquette spéciale. je considère cela comme avoir eu beaucoup de chance. (ne parlons surtout pas de karma).D'une certaine manière les gens positifs m'ont montré ce qu'il fallait faire, les gens négatifs m'ont montré ce qu'il ne fallait pas faire. Quand je voyais une paille chez l'un, je me demandais (et je me demande) si moi, je n'ai pas une poutre.

Ce qui est une bonne question.

Souvent ça m'a bien servi. On tombe parfois dans des pièges sans s'en rendre compte.
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yudo
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Jean a écrit :(...)Chose très intéressante : J'ai aussi rencontré des personnes qui avaient les qualités d'un bon pratiquant qui ne pratiquaient pas, qui n'étaient pas Bouddhistes, juste humains ordinaires sans étiquette spéciale. (...).
Quelqu'un écrivait, à propos d'autre chose:
Lorsque des étudiants demandaient: “Munindra-ji, qu'est-ce que le Dhamma?” il répondait, “Le Dhamma, c'est vivre pleinement sa vie.” Rien d'ésotérique, d'arcane, ou d'exclusif. C'est peut-être pour cela que les gens étaient attirés vers lui: il vivait le Dhamma; il vivait sa vie pleinement.
Quant à l'auteur du texte, j'ai vérifié, il était allé en Inde dans les années '70, et il s'était fait ordonner moine Guéloug. Il l'est resté huit ans.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
klesha

Ah, tu ne le connais pas ! Donc tout cela doit être vérifié.
A propos, le parking, ce n'est pas moi qui l'ai construit. Ca doit être un type comme toi. Moi, je m'occupe des gens, dessous. Je ne me moque pas d'eux, je les sors. C'est ce qui me distingue de ceux qui regardent et j'avoue que j'en suis assez fier.
Tu me pardonneras de ne pas me consacrer pleinement à tes finesses ni de les apprécier. Je n'ai pas toujours le temps.
Ps : j'ai bien lu Yudo. En dépit de quelques passages, ça ne vaut hélas pas grand chose. Et le pire, c'est que tu le sais. Allez, bonne nuit, continue à t'amuser !
Jean

Yudo a écrit :
Jean, qui est tout le contraire d'un allumé de la gourouïte...
Merci Yudo :D

"Allumé de la Gourouïte" j'adore cette expréssion. mais dans le BT tous les gens qui pratiquent le Gourou Yoga ne sont pas des "allumés de la gourouïte".

- Dans le BT, il est dit que la pratique du Gourou Yoga permet de recevoir de nombreuses bénédictions.

- Il y a des personnes qui sont devenus par exemple professeurs de français parce qu'ils avaient eu un excellent prof de français à l'école. Ils ont été inspirés par cette personne. Ils ont reçu une inspiration de cette personne. Cette inspiration les a aidé, les a motivés à suivre le cursus d'un prof de français.

Si on remplace le mot "bénédictions" qui fait machin-chose par le mot "inspiration", on peut comprendre le principe du rituel du Gourou Yoga.

L"élève pendant tour son cursus a du faire appel plusieurs fois, de temps en temps, à l'occasion au souvenir de son professeur, à l'imaginer (visualiser). cela a du le soutenir, le motiver.

le Gourou Yoga avec ces visualisations fait appel à ce mécanisme, c'est cette pratique mais d'une manière élaborée, structurée, progressive, pratiquée systématiquement. le but de la pratique de remotiver, de redonner de l'énergie et d'arriver, de se maintenir dans l'état d'esprit similaire à l'état d'esprit décrit par le "De mon esprit à ton esprit".

Il a l'exemple des artistes qui sont inspirés par un artiste et qui d'abord le copie avant de faire leur propre truc.

le gourou Yoga c'est la même chose mais sous forme yogique.

- Qu'est-ce qu'une bénédiction? J'en sais rien. Qu'est ce qu'une inspiration "j'en sais rien mais je l'ai vu à l'oeuvre chez moi et chez d'autres personnes.

Maintenant quelle est sa couleur, son poids, sa matière, son énergie? J'en sais rien non plus mais ça fonctionne.
tongra

Jean a écrit :Tu me demandes de classer, je classe.
Non personne ne t'a rien demandé, tu l'as fait tout seul, comme un grand ! :)

Juger de qui est un bon et un mauvais : n'as tu jamais ressenti des moments où tu merdais à 100 %, des moments où tu te la pétais et des moments simples de joie ? Est-ce que tous ces états sont inconnus de chacun ?

Pour moi non, je les connais tous très bien. Seulement chacun a sa capacité propre et gère la vie et la pratique selon et à partir d'où il en est.

Tu t'appuies avec force sur le gage de ton ancienneté à avoir vu des choses et être certain de bien les avoir évaluées. Mais ce n'est qu'une façon de renforcer toujours plus la dichotomie, la séparation entre les bons et les mauvais. Et non à faire un retour sur soi (nangpa) et se demander si l'on est vraiment tellement mieux que l'autre.

Pour moi, il n'est pas question de justifier ce type d'attitude en prétendant que mon jugement (pour ne pas dire ma sentence) m'a sauvé ou préservé des mauvaises situations.

Voir comment et à quel point je peux être critique (positivement ou négativement) à l'égard de l'autre est la seule chose qui m'intéresse.
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