Encore une journée de perdue !

ted

Merci Katly pour le poème yin yang
loveeeee
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tongra a écrit : Quant aux bilans en eux-mêmes, pourquoi pas, si ce n'est pas dans l'espoir de devenir plus ceci ou moins cela.
Et à quoi ça sert de faire un bilan si ce n'est pas pour s'améliorer ? :oops:
Jean

Complétement (mais brièvement) hors fil :

je ne connais pas tous les textes, mais je ne crois pas que le Dzogchen ni le Bouddhisme d'une manière générale soit contre la célébration de la vie. Dans les pujas d'offrandes au(x) Bouddha(s), il y a la célébration du Bouddha, de son enseignement mais aussi de la vie.

Se trimbaler une tête d'enterrement n'est pas forcément une bonne pratique Bouddhiste ni la preuve d'une bonne pratique. le premier qui sourit, un coup de kyosaku et corvée d'eau pendant un mois.
kum

ted a écrit :Merci Katly pour le poème yin yang
loveeeee
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tongra a écrit : Quant aux bilans en eux-mêmes, pourquoi pas, si ce n'est pas dans l'espoir de devenir plus ceci ou moins cela.
Et à quoi ça sert de faire un bilan si ce n'est pas pour s'améliorer ? :oops:
L'incompréhension peut venir que d'’un point de vue, on se place sur le plan psychologique : comment s’améliorer, laisser tomber ses mauvaises habitudes, prendre conscience de ses défauts pour les dépasser, être moins égoïste, identifier et ressentir directement l’énergie négative de ses propres névroses pour la laisser s’évaporer etc..
D’un autre côté on considère qu’il n’y a rien à améliorer, que tout est vide, qu’il n’y a pas de moi etc… La référence devient l’état naturel, la nature de bouddha etc… Le plan psychologique est nié, le moi est nié, les perceptions de la vie de tous les jours une sorte d’illusion. Quand on atteint l'éveil, toutes les qualités vont surgir spontanément.
Ceux qui ont une pratique visant directement une forme d’absolu ont tendance à se placer au dessus de ceux qui prennent en compte tout ce qui concerne l’individu au niveau psychologique, affectif, intellect etc.. et qui travaillent sur eux mêmes, en plein dans le relatif.
Dans mon expérience, tenir compte de qui constitue notre individualité psychologique n’est pas en contradiction avec une forme d’exposition directe à une conscience large où l’individualité avec ses limites effectivement apparaît comme une forme de rétrécissement de la conscience ou de l'être. Donc, il peut y avoir prise de conscience de la partie psychologique, affective et physique et en même temps une immersion régulière dans un silence de la conscience dont le ressenti diffère des perceptions habituelles liées à la personnalité. Les deux plans se manifestent en nous dans une forme de jeu. L'expérience de la joie pure, sans raison, peut alterner avec nos obsessions narcissiques.
Je doute, mais ce n’est que mon impression personnelle, qu’on puisse faire l’économie de la connaissance et de l’épanouissement de ce qui constitue notre personnalité pour atteindre une forme d’absolu ou de libération directe et spontanée. En gros, peut on entrer dans l'absolu avec sa connerie intacte.
Les retours de manivelle ne sont pas à exclure pour celui qui croit atteindre l’éveil ou l’absolu sans tenir compte de tout ce qui constitue son être. Le danger est d’autant plus grand quand il y a une intellectualisation de la voie spirituelle. Les mécanismes de refoulement vont justement saisir les concepts subtils de vacuité pour laisser de côté toute une partie du vécu et le refouler. Ce refoulement risque d’entretenir une forme de conflit et de violence interne.
Tout cela, bien sûr sont des réflexions personnelles que j’ai mises sur papier pour tout d’abord me faire plaisir à moi-même. J’adore mon moi. Et j’adore aussi quand il est absent.
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Flocon
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kum a écrit : En gros, peut on entrer dans l'absolu avec sa connerie intacte.
A condition d'admettre que l'éveil puisse être décrit comme une "entrée dans l'absolu" (ce qui se discuterait), je crois que la réponse du bouddhisme à cette question est "oui". Encore que tout dépende de ce qu'on met derrière le mot "connerie", naturellement. Mais il y a les cas des arhats parvenus à cet état alors qu'ils étaient des monuments de stupidité, tant morale qu'intellectuelle : le plus connu est peut-être Cudapanthaka, très révéré dans le Chan, mais il y aurait d'autres exemples. On peut interpréter diversement leurs histoires, mais il me semble qu'il y a bien derrière une mise en garde sur la confusion entre éveil et ce qu'on appellerait aujourd'hui "développement personnel".
kum a écrit :J’adore mon moi.
Moi aussi. :lol: C'est le cas de tout le monde, et je crois que toutes les religions seront d'accord là-dessus. Dans le judaïsme, le premier commentaire qu'on enseigne aux enfants du commandement "Tu ne te feras pas d'idoles", c'est que l'idole la plus résistante, celle qu'on construit tous les jours, ce n'est pas le veau d'or : c'est soi-même. Et c'est bien vrai.
La suite, ce qui se passe quand le moi est absent, c'est une autre histoire et là, les religions divergent peut-être. Mais encore faut-il l'expérimenter avant de pouvoir en parler. :?:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
tongra

ted a écrit :
tongra a écrit : Quant aux bilans en eux-mêmes, pourquoi pas, si ce n'est pas dans l'espoir de devenir plus ceci ou moins cela.
Et à quoi ça sert de faire un bilan si ce n'est pas pour s'améliorer ? :oops:
Ca sert ,comme l'a si bien souligné Kum, à voir quel est l'impact de la vie sur son entité corps/esprit, à constater quels engrammes sont laissés en son être, à ressentir l'impact de l'émotion sur l'entité psychologique. Le but dans tout ça c'est d'être au plus près de toutes les facettes de ces manifestations en soi, en prendre note au plus près de l'acte posé ; puis après les pressentir dans leurs déploiement jusqu'à cette fameuse instantanéité appelée l'autolibération.

C'est une prise de conscience partielle, globale et totale en même temps.

Rien de plus rien de moins.
tongra

Jean a écrit :je ne connais pas tous les textes, mais je ne crois pas que le Dzogchen ni le Bouddhisme d'une manière générale soit contre la célébration de la vie. Dans les pujas d'offrandes au(x) Bouddha(s), il y a la célébration du Bouddha, de son enseignement mais aussi de la vie.
Tout à fait, surtout de la vie.

Concernant les pratiques ou l'alcool est consommé, contrairement à ce qui est affirmé plus haut, elles sont aux antipodes d'une défonce débridée et idiote. C'est un acte tout à fait sublimé qui vient en confirmation de l'installation dans l'état naturel. Une ivresse extérieure peut éventuellement se manifester mais n'est pas le signe d'une once de destabilisation de l'individu.

Et si tel n'est pas le cas, les conséquences en sont lourdes.

Donc il faut être attentif avant de s'avancer sur ce terain et surtout avant d'en tirer des conclusions.

Question qui me vient à la lecture de ton post : Est-ce que nos jeûnes, adeptes du "Binge drinking", auraient alors trouvé là une excellente pratique secondaire ? :lol:
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Longchen
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Jeanne Calment buvait de l'alcool je crois, mais en petite quantité. Sur l'alcool je dois dire que je suis plutôt du côté des Théravadins puisque je n'en consomme pas (je n'en ai pas le goût, ce n'est même pas par rapport aux préceptes).

Et puis l'alcoolisme n'est pas sans conséquences sur le cerveau, entre autres...
FleurDeLotus
L’instant présent 🙏
Jean

Tongra a écrit
Question qui me vient à la lecture de ton post : Est-ce que nos jeûnes, adeptes du "Binge drinking", auraient alors trouvé là une excellente pratique secondaire ?
Quelqu'un qui se défonce essaye d'échapper à son inconfort matériel, psychologique et ne connait que ce moyen. Certains traitements holistiques pour libérer des drogués et des alcooliques de leur addiction contiennent la méditation comme outil. Et ça marche! Des études ont été faites.

C'est pour cela que je ne comprend pas pourquoi des Maîtres de méditation puissent être accrochés à l'alcool. Mystère et boule de gomme.

Ca m'est revenu à l'esprit : les 84 Mahasiddhas sont des exemples de l'utilisation de moyens habiles non conventionnels. Entre autre le coup de sandale de Tilopa sur la tête de Naropa. Dans la tradition Zen, je crois que ce type de comportement (moyens habiles non conventionnels) abondent aussi.
kum

Flocon a écrit:
C'est le cas de tout le monde, et je crois que toutes les religions seront d'accord là-dessus. Dans le judaïsme, le premier commentaire qu'on enseigne aux enfants du commandement "Tu ne te feras pas d'idoles", c'est que l'idole la plus résistante, celle qu'on construit tous les jours, ce n'est pas le veau d'or : c'est soi-même. Et c'est bien vrai.
Flocon, toi et moi, on aime notre moi. Et les religions disent que c'est pas bien. On est pas dans le pétrin là? Ou alors les religions ont peut être oublié de préciser qu'il vaut mieux avoir un moi sain et équilibré pour s'ouvrir au monde et sonder les mystères de la vie. Ou alors le fait d'aimer son moi peut être une sorte de réconciliation, un au delà du détachement, une sorte de non dualité second degré!
ted

Flocon a écrit :
kum a écrit : En gros, peut on entrer dans l'absolu avec sa connerie intacte.
A condition d'admettre que l'éveil puisse être décrit comme une "entrée dans l'absolu" (ce qui se discuterait), je crois que la réponse du bouddhisme à cette question est "oui". Encore que tout dépende de ce qu'on met derrière le mot "connerie", naturellement. Mais il y a les cas des arhats parvenus à cet état alors qu'ils étaient des monuments de stupidité, tant morale qu'intellectuelle : le plus connu est peut-être Cudapanthaka, très révéré dans le Chan, mais il y aurait d'autres exemples. On peut interpréter diversement leurs histoires, mais il me semble qu'il y a bien derrière une mise en garde sur la confusion entre éveil et ce qu'on appellerait aujourd'hui "développement personnel".
- Pas besoin d'être intello pour s'éveiller. Pas besoin de jongler avec des notions très complexes. L'intellectualisation est une voie comme une autre. Elle est empruntée par ceux qui s'y sentent à l'aise je suppose. On est bien d'accord ?

- Pas besoin non plus d'être prof de Yoga. De réussir à mettre le pied derrière la tête. Ou de faire le lotus ou le demi lotus parfaitement. :) On peut s'asseoir sur une chaise pour méditer.

- Pas besoin d'être érudit, ni de connaître l'histoire du bouddhisme sur le bout des doigts.

- Pas besoin d'avoir eu une vie exemplaire. On peut être un ancien drogué, ou bien sortir de prison, ou bien être alcoolique. On peut être con. Dans les limites du raisonnable quand même... :D

Mais tout ça, c'est au départ !!! Parce que, une fois sur la Voie, on change, imperceptiblement peut être, mais inéluctablement.

On ne rentre pas dans les jhanas avec des émotions négatives. Avec des doutes, de l'arrogance, de l'inquiétude, de la colère, des peurs, ou des attentes. On y entre sans affaires, qu'on soit jeune ou vieux.

Je ne crois pas à l'éveil subit qui frapperait sans prévenir, en pleine crise de délire egotique. :oops:

En revanche, on peut sans doute se réveiller un matin, dans un club echangiste, au milieu d'une mare de corps nus et repus, et avoir une fenêtre qui s'entrouve sur un doute existentiel profond. Une vision implacable de dukkha.

C'est ce qui est arrivé à Siddharta Gautama. Après une nuit de plaisir. Il a brusquement pris conscience du vide abyssal de la vie qu'il menait.

Celui qui s'éveille, apparemment brutalement, comme ces histoires Zen, sans parcours particulier, doit tout simplement avoir de bonnes empreintes karmiques et plusieurs vies de pratique intensive derrière lui. Je ne vois pas d'autres explications. :roll:
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