Oui je suis d'accord, je pense aussi qu’il est une intention.
Disons que lorsque je me posais la question de savoir si l’enfer ne serait pas pavé d’intentions (tout court), je faisais référence à l’intention dans le sens où elle signifie généralement que le moi en est l'origine, ajoutant entre parenthèse l'évidence qu’une bonne intention ou une mauvaise intention prend toujours naissance dans le moi.
De plus dans la configuration où c’est le moi qui produit l’intention, il m’apparaît qu’il ne peut y avoir véritablement justesse, ce qui impliquerait grossièrement que le moi étant à l’origine d’un acte ne pourrait que créer des enfers plus ou moins brûlants.
A contrario, on pourrait parler de l’esprit d’éveil dans son sens impersonnel, aspect qui justifierait de parler de lui comme esprit d’éveil justement, c'est à dire comme cette intention impersonnelle qui n'est pas toujours très claire au début, mais que nourrit néanmoins d'une certaine façon à son insu le cheminant par la sincérité de sa pratique, et qui le conduit petit à petit à s'oublier lui-même pour le bien de tous les êtres. On pourrait parler dans ce sens d'une sorte de force, d'une sorte d'intention impersonnelle agissante, un peu comme si la sagesse s'évertuait à conduire le cheminant jusqu'à elle.
Et pour finir, on pourrait dire probablement que les Bouddhas sont directement connectés à cette Intention, et que de cette façon, il n'ont plus à avoir recours à l'intention telle que nous l'entendons généralement, à une intention personnelle. Dumè disait d'ailleurs qu'un Bouddha ne peut plus se tromper. Peut-être est-ce pour cette raison ?