Tathagatagarbha (Nature de Bouddha)

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davi
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Chercheur a écrit :Bien que le monde phénoménal soit présent, si vous ne le contaminez pas en voulant et en vous accrochant, toutes les apparitions et pensées s’élèveront comme la sagesse originelle nue du vide rayonnant.
Nous devons reconnaître la nature du monde phénoménal, et cette nature ne nous est pas extérieure. Pour les êtres ordinaires, c'est cette nature extérieure qui ressort, comme si eux n'existaient qu'extérieurement au monde; c'est la dualité sujet-objet, intérieur-extérieur. Mais comment serait-il possible de nouer des relations avec des objets purement et définitivement extérieurs ? Ce serait impossible. Si chaque objet devait exister chacun de leur côté, aucune interaction ne pourrait se développer, et chaque objet existerait dans son propre univers, comme des mondes parallèles à jamais isolés les uns pour les autres.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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davi
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davi a écrit :
28 septembre 2017, 20:10
Chercheur a écrit :Bien que le monde phénoménal soit présent, si vous ne le contaminez pas en voulant et en vous accrochant, toutes les apparitions et pensées s’élèveront comme la sagesse originelle nue du vide rayonnant.
Nous devons reconnaître la nature du monde phénoménal, et cette nature ne nous est pas extérieure. Pour les êtres ordinaires, c'est cette nature extérieure qui ressort, comme si eux n'existaient qu'extérieurement au monde; c'est la dualité sujet-objet, intérieur-extérieur. Mais comment serait-il possible de nouer des relations avec des objets purement et définitivement extérieurs ? Ce serait impossible. Si chaque objet devait exister chacun de leur côté, aucune interaction ne pourrait se développer, et chaque objet existerait dans son propre univers, comme des mondes parallèles à jamais isolés et ignorants les uns pour les autres.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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davi a écrit :
28 septembre 2017, 19:55
jules a écrit :
27 septembre 2017, 14:33
Davi : nous sommes dans l'illusion et nous souffrons.
"Demander à la vie ce qu'elle ne peut nous donner" comme le dit Ajahn Brahm c'est s'illusionner sur la vie.
La seule chose que puisse nous donner la vie, c'est cet instant présent, et cet instant contient tous les possibles selon la manière dont on en use. Celui qui en use pour se désoler de ce qui est, est un être ordinaire. En revanche, celui qui sait user des circonstances les plus désastreuses pour actualiser l'illumination, est un Bouddha.
Il existe des situations désastreuses pour un Bouddha ? :)
Je dirais que non justement, il n'existe que des situations, il n'existe que la Voie.
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chercheur
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Pour les êtres ordinaires, c'est cette nature extérieure qui ressort, comme si eux n'existaient qu'extérieurement au monde; c'est la dualité sujet-objet, intérieur-extérieur
J'ai une préférence pour les philosophies idéalistes telle que le vijnanavada qui proclame que tout est esprit, et qu'il n'existe donc rien en dehors de l'esprit.

Je n'ai pas encore écouté mais voici une conférence de Stéphane Arguillère sur le vijnannavada :
https://vimeo.com/24509976
Dernière modification par chercheur le 29 septembre 2017, 21:09, modifié 1 fois.
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jules
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chercheur : J'ai une préférence pour les philosophies idéalistes telle que le vijnanavada qui proclame que tout est esprit, et qu'il n'existe donc rien en dehors de l'esprit.
Ce qui me semble important dans cette affirmation, c'est lorsqu'elle dit que tout est une seule chose ; que cette seule chose soit appelée esprit ou coconut me semble secondaire.
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Zopa2
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jules a écrit :
29 septembre 2017, 18:16
chercheur : J'ai une préférence pour les philosophies idéalistes telle que le vijnanavada qui proclame que tout est esprit, et qu'il n'existe donc rien en dehors de l'esprit.
Ce qui me semble important dans cette affirmation, c'est lorsqu'elle dit que tout est une seule chose ; que cette seule chose soit appelée esprit ou coconut me semble secondaire.
Ha bon Jules, tu penses être une noix de coco qui ne voient que des noix de coco partout, emplissant l'espace infini ?
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davi
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chercheur a écrit :
29 septembre 2017, 17:31
Pour les êtres ordinaires, c'est cette nature extérieure qui ressort, comme si eux n'existaient qu'extérieurement au monde; c'est la dualité sujet-objet, intérieur-extérieur
J'ai une préférence pour les philosophies idéalistes telle que le vijnanavada qui proclame que tout est esprit, et qu'il n'existe donc rien en dehors de l'esprit.
Jamgön Kongtrül Lodrö Thayé a écrit :Les objets perçus et les sujets qui perçoivent sont de simples apparences. La conscience qui se perçoit elle-même et qui est dépourvue de dualité est authentiquement réelle. Telle est la présentation de l'école de l'esprit seulement.
Le Trésor de Connaissance
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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chercheur
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Je trouve que l'article wikipedia au sujet de l'école Vijnanavada est assez bien fait. A la section Tathagatagarbha on y traite de la nature de Bouddha comme étant grosso-modo une cause à l'origine de la souffrance :
D'après les bouddhistes, le fait que tous les êtres aient la « Nature de Bouddha », c'est-à-dire le Tathāgatagarbha, en eux est prouvé par le fait que tous les êtres sans exception souhaitent le bonheur et veulent éviter la souffrance. Ceci est directement lié au tout premier enseignement du Bouddha, celui des Quatre nobles vérités. Le fait que nous souffrions (première noble vérité) c'est-à-dire que nous soyons toujours ultimement insatisfaits vient du fait que nous connaissons confusément ce bonheur absolu de la « Nature de Bouddha » qui est en nous et que nous savons qu'il est en nous, en germe dans le Tathāgatagarbha. La « soif », c'est-à-dire le désir incessant d'obtenir toutes sortes de bonheurs relatifs qui est la cause de notre souffrance (deuxième noble vérité) n'est que l'expression de notre quête confuse et inadaptée de ce bonheur parfait dont nous sentons confusément la présence et qui est le nirvana (troisième noble vérité). Tout le chemin bouddhiste (quatrième noble vérité) est de réorienter ce désir vers son objectif réel : le bonheur parfait ; c'est d'ailleurs explicitement l'objectif de « la production de l'esprit d'Éveil », le Bodhicitta, dans le Mahayana. C'est ce que dit Stéphane Arguillère:

« Ce bonheur [inconditionné] confusément recherché en vain depuis des temps sans commencement, objet d'une forme aliénante du désir tant qu'il reste mal éclairé, nous apparaît [par les enseignements] sous cet aspect de l'Éveil dont parle le bouddhisme, et qui est le lot des Bouddha. C'est là ce que nous avions toujours cherché sans le savoir ; et le fait que cette nostalgie soit si profondément empreinte dans notre condition, que rien au monde ne puisse nous contenter au prix de cet Éveil, mérite d'être appelé « nature de Bouddha », ou présence en nous d'une image au moins de cet Éveil désiré. S'il existait un être au monde qui n'aspirât pas à l'Éveil, cet être serait dépourvu de nature de Bouddha et voué à une perpétuelle errance ; mais puisque toute aspiration au bien-être est une visée (généralement confuse et inadéquate) de l'Éveil, et puisqu'on ne saurait concevoir un être désirant le malheur pour lui-même, il est certain que nul n'est dénué de cette nature de Bouddha12. »
Ca se tient, mais je ne sais pas trop quoi en penser :???: J'avais déjà croisé cette idée dans des philosophies non-bouddhistes (Descartes, hindouisme entres autres) à propos de la nature "divine" des êtres humains. C'est la première fois que je vois cette idée dans le bouddhisme. Peut-on vraiment parler de "nostalgie de l'Eveil" pour désigner la cause de l'origine de la souffrance ?
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jules
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Zopa : Ha bon Jules, tu penses être une noix de coco qui ne voient que des noix de coco partout, emplissant l'espace infini ?
L'espace infini qui est lui-même noix de coco, oui.
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Zopa2
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jules a écrit :
29 septembre 2017, 22:40
Zopa : Ha bon Jules, tu penses être une noix de coco qui ne voient que des noix de coco partout, emplissant l'espace infini ?
L'espace infini qui est lui-même noix de coco, oui.
T'aurais pas des envies de vacances sous les tropiques ?
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