Décès

ted

Se faire enterrer ou incinérer, qu'est-ce qui est mieux pour la pratique ?
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axiste
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Je me suis posée cette question, mais je n'ai pas de réponse tranchée.
Dans certaines cultures on laisse le corps aux oiseaux, pourquoi pas, c'est le cours d'un cycle naturel.
Cela n'est pas possible pour nous.
Est-ce que c'est important pour celui qui est mort ? Dans le bouddhisme tibétain, il y a peut-être des réponses ?
J'aurais tendance à dire que ce qui advient au corps n'est pas très important, mais en fait je ne sais pas, ça a beaucoup rapport à l'attachement que l'on porte à nos corps...
La question est pertinente parce qu'il y a des personnes qui souhaitent que leur cendres soient réparties dans la nature ou dans la mer, d'autres qui n'imaginent même pas avoir recours au feu, les avis divergent tant. C'est donc important pour les vivants de se poser cette question.

Pourtant, finalement, je ne sais pas au fond de moi. Je crois que l'important n'est pas le corps mais les dernières pensées des mourants et aussi les pensées de ce qui restent.

J'aimerais connaitre ce dit le bouddhisme sur cette question là . FleurDeLotus
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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Boubou
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L'humusation semble prometteuse, et en plus écolo à bien des points de vue.

https://www.humusation.org/
ted

Oui... bon... si on veut... :)
Je me demandais surtout si la reconnaissance de la claire lumière de la mort au décès ou dans le bardo, pouvait être perturbée par une incinération trop rapide ? :oops:
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Longchen
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Le bouddhisme tibétain détaille ces questions, mais je ne sais pas si je crois à tout. J'espère que je ne ferai sursauter personne en disant cela :mrgreen:

Une fois j'ai entendu qu'il était très difficile de maintenir son esprit calme et stable lorsqu'il n'y a plus le support physique du corps. Je veux bien le croire, d'autant que même en bénéficiant du support du corps c'est souvent très difficile de maintenir son esprit calme et concentré, pendant la pratique ou en dehors.
Peut être certains pratiquants pourront avoir une pratique après leur décès, un nombre infime probablement (dont je ne ferai pas partie je pense). Il doit falloir bénéficier de circonstances qui sortent de l'ordinaire.

Si mes souvenirs sont corrects les pratiques du yoga du rêve ou du powa n'étaient pas abordées par des débutants ou même des pratiquants assez aguerris, mais "à la fin". Actuellement je pense que si un maître connu vient donner un enseignement comme le powa en France ou en Europe on pourra réserver son ticket en ligne et préparer cela. Pourquoi pas si c'est une motivation !

Et donc, inhumation ou crémation ? Actuellement je n'en sais rien. Je n'ai pas encore souscrit de contrat d'assurance obsèques, lorsque je le ferai ce sera à décider, et le temps passe, il me faudra y penser !
L’instant présent 🙏
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davi
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Ceux qui sont intéressés par ces questions devraient lire L'art de mourir dans le bouddhisme tibétain de Bokar Rimpoché (maître Kagyu) aux éditions Claire Lumière.
http://www.clairelumiere.com/index.php? ... tl3jsj3sr6
Q.: Dans certains pays, on enterre les morts, dans d'autres on les incinère. Au Tibet, souvent, on découpait le cadavre pour l'offrir aux vautours. Quelle est la meilleure manière de disposer du corps ?

R.: La manière dont on dispose du corps n'a pas d'importance en soi si elle n'est pas en rapport avec une approche spirituelle. Qu'on l'enterre, le brûle ou le mette à l'eau ne fait guère de différence. Dans le bouddhisme, lorsqu'on incinère un cadavre, on fait un rituel, appelé "offrande au feu", qui aide à "brûler" les fautes et les voiles karmiques du défunt. En ce sens, l'incinération est bénéfique, mais en ce sens seulement. De même le défunt retirera un certain bienfait si l'on jette son cadavre à la mer ou dans une rivière avec la motivation d'apporter quelque chose aux poissons et aux crustacés, ou si l'on enterre en connexion avec une pratique religieuse. Ce sont avant tout des différences coutumières selon les pays et il est bien de s'y conformer.
Il me semble aussi avoir lu, de mémoire, qu'il ne fallait pas toucher le corps au moment de la mort sur certaines parties du corps, parce que cela attire l'esprit vers ces parties et risque de le faire sortir par celles-ci au moment de la mort, et certaines parties du corps ne sont pas recommandées comme celles situées vers le bas du corps; mieux vaut toucher le haut donc. Aussi après la dissolution des éléments, l'esprit tombe dans une forme d'inconscience totale pouvant aller jusqu'à trois jours, et il n'est pas recommandé de toucher au corps, comme le brûler par exemple, et sans doute aussi l'autopsier, avant ces trois jours; je crois que l'esprit n'est pas encore complètement séparé du corps, il ne s'est pas fait à l'idée et risque d'être perturbé, au retour de la période d'inconscience j'imagine ? Je vais relire l'ouvrage...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Longchen
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davi a écrit :
27 décembre 2017, 11:48
Ceux qui sont intéressés par ces questions devraient lire L'art de mourir dans le bouddhisme tibétain de Bokar Rimpoché (maître Kagyu) aux éditions Claire Lumière.
(...)
Un livre pour moi à n'en pas douter, et en plus je ne l'ai pas ! jap_8
L’instant présent 🙏
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Boubou
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ted a écrit :
26 décembre 2017, 15:46
Se faire enterrer ou incinérer, qu'est-ce qui est mieux pour la pratique ?
N'est-il pas un peu tard pour penser à la pratique ? Question subsidiaire : qui à ce moment là est "celui" qui serait sensé pratiquer ?
ted

Boubou a écrit :
27 décembre 2017, 15:48
ted a écrit :
26 décembre 2017, 15:46
Se faire enterrer ou incinérer, qu'est-ce qui est mieux pour la pratique ?
N'est-il pas un peu tard pour penser à la pratique ?
On peut le faire à tout moment.
La pratique n'est pas une construction, c'est un mode d'être, un regard, une présence denuée d'attachement.
La dissolution des facteurs mentaux au moment du décès devrait faciliter la chose.
Boubou a écrit :
27 décembre 2017, 15:48
Question subsidiaire : qui à ce moment là est "celui" qui serait sensé pratiquer ?
Personne ne disparait au moment de la mort physique puisque personne n'existait auparavant. "Celui" qui vient pratiquer est le même que celui qui est apparu en méditation, en contemplation et dans l'état naturel. Et "qu'est ce qui vient ainsi" ? "Ce n'est pas quelque chose".

Il faut s'entraîner à mourir de notre vivant. C'est désespérément simple. :???:
Donc, lacher prise de notre vivant aussi souvent que possible. Lacher les facteurs mentaux, les attirances, les aversions.
Pas forcément les lâcher "en continu". Mais savoir les lacher "à la demande".
Savoir à tout moment dire "stop".
Car si nous ne nous entraînons pas à dire "stop", le logiciel va freiner un jour pour nous, à notre place. Et nous vivrons une situation... étrange et compliquée. Notre esprit se réfugiera alors dans l'oubli immédiat pour échapper à la folie. Et nous aurons raté une occasion d'éveil.

Personne n'est concerné par la mort à part ce qui est apparu. Mais notre véritable nature est non-née. Elle n'est concernée ni par la vie, ni par la mort.
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axiste
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Notre esprit se réfugiera alors dans l'oubli immédiat pour échapper à la folie
Ça c'est sur qu'il sait faire, mais l'oubli aussi ne serait-il qu'un phénomène ? Donc il pourrait être vaincu ? L'oubli est une protection ? Une carapace que l'on utilise comme bouclier pour réfuter ce qui est ? L'oubli c'est comme une lentille qui s'ouvre et se ferme sous le contrôle de qui ? de l'égo ? C'est très étrange l'oubli. Parce que tant qu'on ne le voit pas on le subit. Il est dictatorial...un peu. Pourtant, parfois il nous aide beaucoup, il nous parle aussi...mais c'est difficile de le comprendre sur le coup.
Avec recul l'oubli n'est qu'un mot, derrière lui se joue beaucoup de mouvements bien inconscients...
Cinq clefs pour la parole correcte :
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