Attirance de Nama pour Rupa... Pourquoi ?

ted

"le Bouddhisme n'est pas une démarche spirituelle. C'est une démarche totale, où le corps et l'esprit ont leur part sans qu'il soit possible d'établir une démarcation."

Yudo - Maître Zen


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jules
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Ted : D'après la coproduction conditionnée, les phénomènes physiques apparaissent en dépendance, mais il y a bien des phénomènes physiques.:
Oui il y-en a, et ils sont dépendants des autres facteurs énoncés par la coproduction conditionnée.
En d'autres termes leur réalité dépend de :
l'ignorance , des formations mentales, de la conscience, des six sens, du contact, des sensations, du désir, de la saisie, du devenir, de la naissance, et enfin de la vieillesse et de la mort.

Si j'ai bien compris... :oops:
ted

jules a écrit :
17 janvier 2018, 10:48
Ted : D'après la coproduction conditionnée, les phénomènes physiques apparaissent en dépendance, mais il y a bien des phénomènes physiques.:
Oui il y-en a, et ils sont dépendants des autres facteurs énoncés par la coproduction conditionnée.
En d'autres termes leur réalité dépend de :
l'ignorance , des formations mentales, de la conscience, des six sens, du contact, des sensations, du désir, de la saisie, du devenir, de la naissance, et enfin de la vieillesse et de la mort.

Si j'ai bien compris... :oops:
D'accord

Mais si tu cherches des sensations et du désir dans une brique, tu n'en trouveras pas. :)
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jules
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Bah, quand il te manques une seule brique pour finir de construire un mur, c'est là que tu peux expérimenter du désir pour la brique qui manque je pense.
Quant à la sensation, ne suffit-il pas que brique il y-ait ? :)

PS : Ha je viens de comprendre : Tu dis qu'une brique n'éprouve pas de désir ni ne sent.
Quelle est l'implication d'une telle chose relativement à la coproduction conditionnée ?
ted

Les enfants mineurs traînent toujours avec leurs parents. Quand ils apparaissent à un endroit à accès restreint, ils ne sont jamais seuls. Ils apparaisent en dépendance d'un adulte.
Pourtant, les enfants sont des enfants et les adultes sont des adultes ?

Bon, l'exemple est peut-être un peu maladroit et limité, mais tu vois l'idée générale ?

Il n'y a pas un grand tout indifferencié sous prétexte que tout serait interdépendant. :???:

Le haut n'existe pas sans le bas. Mais le haut n'est pas le bas et le bas n'est pas le haut
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jules
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Ted : Il n'y a pas un grand tout indifferencié sous prétexte que tout serait interdépendant.
Ben l'interdépendance se base effectivement sur la distinction des phénomènes quelque part *, c'est à dire sur l'interdépendance des existants qui sont un du fait qu'ils sont interdépendants. Mais quand on dit qu'ils sont un, on ne veut pas dire qu'ils sont indifférenciés je crois, mais qu'ils s'appuient les uns sur les autres pour exister, aucun phénomène n'existant seulement par lui-même indépendamment des autres.
L'un, c'est en quelque sorte l'interdépendance du pluriel.
_____________
*
Inter : Préfixe, du latin inter, entre, exprimant la réciprocité ou l'action mutuelle
-Inter- de interdépendance, implique donc la pluralité et donc la différenciation.
____________

(Mais je n'ai pas compris l'histoire de la brique, désolé.) :)
ted

jules a écrit :
17 janvier 2018, 14:51
(Mais je n'ai pas compris l'histoire de la brique, désolé.) :)
La brique, c'est Rupa.
C'est un agrégat sans perception, ni sensation, ni volition, ni conscience. Mais il nous fascine.

Qui n'a jamais contemplé, admiratif, un assemblage de briques s'élançant vers le ciel ? Qu'il s'agisse d'un gratte-ciel, d'une cathédrale ou du Taj Mahal ?
Image
ted

Pourquoi trouvons nous un tel objet beau : Image

Mais pas celui ci :


Image


Alors qu'objectivement, ils sont tous ies deux inertes ?

Pourtant, nous avons tous un crâne. :)
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axiste
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Ce diamant est tout tailladé, la pierre est un peu occultée par ce qu'on en a fait.

Souvent ce qui fait peur provoque la révulsion, c'est une vieille une protection. Et la mort dans nos société est occultée. Toujours pas considérée. On ne prépare pas les gens.
Bon, je n'aimerais pas avoir cette tête là quand même, ce serait …difficile à vivre, quoique... :roll:
Tu n'as pas choisi un vrai crâne, celui là est tout argenté. C'est presque un diamant oiseau2julie
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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jules
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Dogen dit :
Bien que nous aimions les fleurs, celles-ci finissent par faner. Bien que nous détestions les mauvaises herbes, elles prolifèrent néanmoins.

On comprend finalement par là que l'attachement à ce qui est aimable et le rejet de ce qui ne l'est pas est une attitude vouée à l'échec. C'est finalement avec l'aimable et avec le désagréable qu'il nous faut apprendre à composer. Et composer ainsi avec ces deux aspects c'est d'abord me semble-t-il savoir reconnaître leur valeur en tant qu'occasion de pratique de l'impeccabilité énoncée dans l'Octuple Noble Sentier.

On ne demandera donc pas à la vie ce qu'elle ne peut nous donner comme le dit Ajahn Brahm qui assimile cette attitude à Dukkha, mais on cherchera à développer notre faculté d'adaptation, puisque ce n'est pas au monde à s'adapter à nos désir, mais à nous de trouver notre espace de liberté et de pouvoir, en sachant nous appuyer sur les choses telles qu'elles sont.

Une histoire en exemple :
Rikyu, le fondateur de la cérémonie du thé de l'école Chanoyu, reçut un jour en présent de la part du chef du temple voisin de Daitoku-ji à Kyôtô, de très belles fleurs ; des tsubakides,

Un jeune moine les lui apporta. Juste devant la salle de thé, il fit tomber les belles fleurs sur le sol. Tous les pétales s'en détachèrent d'un coup, il ne restait que les tiges. Le jeune moine, confus, s'excusa auprès de Rikyu.

Devant la niche, le tokonoma, Rikyu posa simplement un vase à ikebana vide. Puis il enfonça les tiges des fleurs et, par terre, sur le tatami, tout autour du vase, il dispersa harmonieusement les pétales.

Avec rien, cette pièce est devenue très belle, beaucoup plus belle qu'en employant plein d'éléments de décoration. Juste quelques pétales déposés sur le tatami autour d'un vase sans fleurs dans le tokonoma.

Cette histoire reflète l'esprit de la cérémonie du thé.
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