Nature Fondamentale & Saṃskāra Karmique

ted

davi a écrit :
25 janvier 2018, 19:45
Zopa2 a écrit :
24 janvier 2018, 21:58
Le potentiel à l'Eveil et l'Eveil, c'est la même chose pour toi ?
ted a écrit :
24 janvier 2018, 23:54
Zopa2 a écrit :
24 janvier 2018, 23:16
La graine et le fruit, c'est la même chose pour toi ?
Ce n'est pas exactement la même chose, de même que la graine d'hier n'est pas la graine d'aujourd'hui. Mais ils ont tous les deux la même nature.
Qu'est-ce que cela veut dire qu'une personne a le potentiel de l'Eveil ? Que c'est un être ordinaire, et que quittant cette condition il devient un Eveillé pour la première fois ?
Peut-on dire d'un Eveillé qu'il a été un jour un ignorant ?
Que peut-on dire de la personne ordinaire qui est devenue un Eveillé ? Qu'elle a définitivement disparu ou qu'elle n'a jamais réellement existé ?
Que peut-on dire sur un homme qui rêve qu'il est un papillon et qui se réveille ? Qu'un papillon est devenu un homme ?
Peut-on dire qu'un Eveillé est sorti du cycle des renaissances et du conditionnement ? Y a-t-il seulement résidé ?
Un Eveillé peut-il être issu d'une relation de cause à effet tel le fruit qui vient de la graine ? Ou est-ce que le déconditionnement n'agit que sur le conditionnement (les souillures), dévoilant seulement ce qui a toujours été, l'inconditionné ?

Oui... bon... j'ai dit une bêtise c'est ça ? :)
Léveil et le potentiel d'éveil seraient deux choses bien distinctes ? :oops:
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davi
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Ah, c'est ce que tu as compris ? :D
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted

davi a écrit :
25 janvier 2018, 20:52
Ah, c'est ce que tu as compris ? :D
Baaaahhh. .. écoute :D

J'ai fait peut-être une projection de mes doutes sur ta réponse mais, l'éveil est inconditionnel ou pas ?

Quoique, ne mélangeons pas "éveil" et "Bouddhéité"...
En te lisant, je comprends qu'un Bouddha a un mode d'existence inconditionnel. Il n'est jamais apparu, il n'est pas concerné par la vie et la mort.

Donc, qu'est-ce qui pourrait générer un Bouddha ? Certainement pas une graine de Bouddha.

Donc, tathagatagharba, qu'est-ce que c'est à part une sorte de certification de conformité ? Un peu comme la certification Bio ?

Pour l'éveil au sens nibbana, c'est plus simple. Il y a clairement une démarche conditionnée, documentée, avec des étapes de progression quasi mathématiques. C'est assez impressionnant d'ailleurs.
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davi
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Par exemple, les qualités d’un béryl brut
Ne sont pas manifestes.
Lorsqu’il est nettoyé avec du crin, de l’eau salée,
De l’acide, de la laine,
De l’eau pure et de la soie,
Il est purifié et se révèle comme un joyau qui exauce les souhaits.



Le IIIe Karmapa explique ici le tathagatagarbha au moyen d’un exemple. En effet, la nature de bouddha ne peut pas être véritablement conçue par l’esprit d’un être ordinaire, qui n’a pas la capacité de comprendre le sens ultime exactement tel qu’il est. Comme le dit Shantideva dans La Marche vers l’éveil, « l’ultime n’est pas l’objet de l’esprit ordinaire ». Ce n’est pas l’esprit d’un être ordinaire qui peut réellement percevoir la nature de bouddha, mais la sagesse auto connaissante.

Comment faire, alors, si la nature de bouddha ne peut être comprise par un esprit ordinaire ? Même s’il ne nous est pas possible de la comprendre véritablement, nous pouvons essayer de nous en approcher, et l’un des moyens pour cela est l’utilisation d’exemples. Rangjung Dorjé donne ici un exemple issu du Soutra requis par le roi des dharanis.

Dans un texte appelé la Lumière du joyau, Naropa explique lui aussi que, pour comprendre l’essence de luminosité auto apparue, il est nécessaire d’être habile dans les moyens, sinon on tombe dans les extrêmes.

Ainsi, pour vraiment comprendre le tathagatagarbha, il est important d’être dans la voie du milieu, de ne pas tomber dans les extrêmes d’un intellectualisme trop poussé ou au contraire d’un « ressenti » approximatif. Le point clé se trouve entre les deux. Pour y parvenir, il faut éliminer un certain nombre de voiles qui obscurcissent notre compréhension, ce qui est le but de cet exemple.

L’exemple est celui d’un béryl brut. Cela illustre le tathagatagarbha parce qu’un béryl brut n’est pas visible lorsqu’il est couvert d’obscurcissements variés, qui voilent ainsi sa vraie nature de pierre précieuse. De même, nous possédons la nature de bouddha, mais elle n’est pas apparente à cause de nos voiles. Pour éliminer ces obscurcissements, il est important de procéder par ordre ; tous les obscurcissements ne se valent pas, certains sont subtils, d’autres grossiers. Il faut donc commencer par les obscurcissements les plus grossiers et s’attaquer ensuite petit à petit aux obscurcissements de plus en plus subtils. Cette progressivité est mentionnée dans l’Entraînement de l’esprit en sept points de Chekawa, qui dit qu’on purifie d’abord les afflictions les plus grandes.

Le Bouddha a donné dans le Soutra requis par le roi des dharanis un exemple de la façon dont on purifie les obscurcissements depuis les plus grossiers jusqu’aux plus subtils. C’est celui d’une pierre précieuse, et plus particulièrement d’un béryl. Lorsqu’on trouve un béryl brut, on commence par des méthodes assez agressives, on trempe le béryl dans de l’eau salée et on le frotte énergiquement avec du crin pour enlever les accrétions les plus grossières. Une fois les traces les plus grossières éliminées, on fait disparaître les accrétions moyennes en trempant la pierre dans du vinaigre ou de l’eau acide et en la frottant avec de la laine. Lorsque tous ces obscurcissements grossiers et moyens ont été éliminés, on procède plus méticuleusement en enlevant les dernières accrétions recouvrant la pierre précieuse trempée dans de l’eau claire avec une soie très fine et douce. À l’issue de ce processus, on obtient une pierre précieuse claire et lumineuse, dont toutes les qualités rayonnent.

https://www.dhagpo.org/fr/multimedia/li ... sement-n-3
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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Ca ressemble un peu au procédés alchimiques, qui sont longs, demandent de la patience, de la persévérance, de la volonté, de l'attention, de la précision...j'en oublie.
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ShraWaKa
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Si la conscience peut être conditionnée pour s’enchaîner,
par réciproque peut elle être conditionnée pour se libérer ?
Nidāna Saṃyutta SN 12.38 Cetanā Sutta — L'intention —[ cetanā: intention ]

Le Bouddha explique le conditionnement de la conscience (viññāṇa) par les volitions mentales (saṅkhāra).


À Savatthi:

Ce qu'un individu veut, ce qu'il planifie, et tout ce à quoi il a une tendance: ceci devient un support pour le stationnement de la conscience (viññāṇa). Lorsqu'il y a un support, il y a établissement de la conscience. Lorsque la conscience s'établit et se développe, il y a production d'existences renouvelées dans le futur. Lorsqu'il y a production d'existences renouvelées dans le futur, il y a naissance, vieillissement et mort dans le futur, chagrin, lamentation, douleur, détresse et désespoir. Telle est l'apparition de toute cette masse de mal-être.

Si un individu ne veut pas et ne planifie pas, mais qu'il a toujours une tendance à quelque chose, ceci devient un support pour le stationnement de la conscience. Lorsqu'il y a un support, il y a établissement de la conscience. Lorsque la conscience s'établit et se développe, il y a production d'existences renouvelées dans le futur. Lorsqu'il y a production d'existences renouvelées dans le futur, il y a naissance, vieillissement et mort dans le futur, chagrin, lamentation, douleur, détresse et désespoir. Telle est (aussi) l'apparition de toute cette masse de mal-être.

Mais lorsqu'un individu ne veut pas, ne planifie pas et n'a plus de tendance à quoi que ce soit, il n'y a plus de support pour le stationnement de la conscience. Lorsqu'il n'y a plus de support, il n'y a plus d'établissement de la conscience. Lorsque la conscience ne s'établit pas et ne se développe pas, il n'y a plus production d'existences renouvelées dans le futur. Lorsqu'il n'y a plus production d'existences renouvelées dans le futur, il n'y a plus de futurs naissance, vieillissement et mort, chagrin, lamentation, douleur, détresse et désespoir. Telle est la cessation de toute cette masse de mal-être.
source buddha-vacana
Paṭiccasamuppāda Sutta
(...)
Le Maître leur dit ceci :– En quoi consiste la coproduction conditionnée ? C’est dans le cadre de l’aveuglement (ou méconnaissance, ou ignorance, ou illusion, ou ne pas voir les choses telles qu’elles sont : avijjā) que se produisent les activités (ou activités intentionnelles, ou activités créatrices : saṅkhārā). «Conditionnée par ces activités, une conscience (ou nouvelle conscience, ou état de conscience : viññāṇaṁ). Avec cette conscience, un composé psycho-physique (nāmarūpaṁ). Avec ce composé psycho-physique, six facultés sensorielles (ou six domaines : saḷāyatanaṁ). En raison de ces facultés sensorielles, un contact (ou rencontre entre un sens, un objet et une conscience : phasso). Suite à ce contact, un ressenti (vedanā). Suite à ce ressenti, un désir (ou soif : taṇhā). Suite à ce désir, un attachement (upādānaṁ). Alimentée par cet attachement, une forme d’existence (ou existence, ou devenir : bhavo). «Conditionnée par cette forme d’existence, une (nouvelle) naissance (jāti). À cause de cette naissance se produisent vieillissement, mort, chagrin, lamentations, douleurs, insatisfaction et désespoir. Voilà quelle est l’origine de toute cette masse de malheurs (ou désagréments, ou inconvénients, ou souffrances, ou choses insatisfaisantes, imparfaites : dukkhaṁ).
source buddha-vacana
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kaladan

Comprendre Paṭiccasamuppāda éclaire le chemin du nibbāna. Une fois que celui-ci est integré, se poser en samatha et contempler les phénomènes en Vipassanā, ce qui mène au nibbāna.
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ShraWaKa
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na ca so na ca añño On est ni le même ni un autre
Tout est impermanent


Selon l’enseignement du Bouddha, rien n’est permanent dans ce monde. Dans son premier sermon à Bénarès, le Bouddha dit: << Tout ce qui a la nature de l’apparition a la nature de la cessation >> : un être, une chose, un système… Le Bouddha a enseigné, en outre, que toutes les choses conditionnées sont impermanentes. Ainsi, dukkha (les cinq agrégats) porte en lui la nature de la cessation.

Nous savons bien qu’un être n’est que combinaison de forces ou énergies physiques et mentales Ce que nous appelons « mort » consiste en l’arrêt complet du fonctionnement de l’organisme physique. Mais ces forces et énergies ne cessent pas avec la cessation du fonctionnement de l’organisme. La volonté, le désir, la soif d’exister, la soif de devenir, cette plus puissante énergie ne disparaît pas avec l’arrêt du fonctionnement de notre corps. Après la mort, ces forces continuent à se manifester sous une autre forme produisant une re-existence qu’on appelle renaissance. Ici les photographies nous montrent ce qui est très important. L’on se demande souvent s’il n’y a pas de substance tel que « soi » ou « âme », car qu’est-ce qui peut ré-exister se demande-t-on, et qu’est-ce qui renaît après la mort.

Considérons donc ce qu’est la vie présente. Comment, maintenant , elle se continue. Ce que nous appelons vie c’est la combinaisons des cinq agrégats, une combinaisons d’énergies physiques et mentales. Celles-ci changent continuellement elles ne restent pas identiques pendant deux instants consécutifs. Elles naissent et meurent à chaque instant. Quand les agrégats apparaissent, déclinent et meurent, à chaque instant vous naissez, vous déclinez , vous mourrez

Comparez ces photos ci-dessous. Les photos 1-2-3 personne ne peut dire c’était le Vénérable Chandaratana. Cet âge est complètement mort, totalement chargé. Vous voyez bien les changements. Quand nous regardons ces photos nous pouvons comprendre dans cette vie même que nous mourrons et nous naissons des milliers de fois. C’est une série qui continue sans rupture mais qui, cependant, change à chaque instant. La série à proprement parler, n’est rien que du mouvement, C’est comme une flamme qui brûle pendant la nuit. Ce n’est pas la même ce n’en est pas non plus une autre. Un enfant grandit, devient homme de cinquante ans. Il est évident que cet homme n’est pas le même que l’enfant né cinquante ans auparavant.

Nous, qui mourrons ici, renaissons ailleurs sans rester la même personne ni une autre ( ne ca so na ca anno). C’est une continuité de la même série.


Source Centre Bouddhique International du Bourget.

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davi
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Nous savons bien qu’un être n’est que combinaison de forces ou énergies physiques et mentales Ce que nous appelons « mort » consiste en l’arrêt complet du fonctionnement de l’organisme physique. Mais ces forces et énergies ne cessent pas avec la cessation du fonctionnement de l’organisme. La volonté, le désir, la soif d’exister, la soif de devenir, cette plus puissante énergie ne disparaît pas avec l’arrêt du fonctionnement de notre corps. Après la mort, ces forces continuent à se manifester sous une autre forme produisant une re-existence qu’on appelle renaissance. Ici les photographies nous montrent ce qui est très important. L’on se demande souvent s’il n’y a pas de substance tel que « soi » ou « âme », car qu’est-ce qui peut ré-exister se demande-t-on, et qu’est-ce qui renaît après la mort.
Il y a une autre façon de voir que celle habituelle. Celle habituelle nous dit que nous sommes vivants, que c'est nous, et que nous allons mourir, ne sachant pas trop ce qui disparaît définitivement et ce qui pourrait subsister. En fait, si nous considérons notre véritable nature fondamentale, nous pouvons nous dire qu'elle a toujours été là, et que cette vie-ci, qui va s'achever, n'est pas notre véritable nature, mais une conséquence de notre ignorance, et que donc nous n'allons rien perdre quand cette vie va s'achever, et qu'au contraire nous allons retourner à notre véritable nature, soit momentanément avant de reprendre naissance samsarique, soit définitivement en reconnaissant notre nature véritable. C'est en s'entraînant à voir cette nature durant notre vie, par l'écoute et la pratique du dharma, que nous pourrons espérer la reconnaître dans ce que nous appelons habituellement la mort.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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