Méditation Mahasati

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ShraWaKa
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La méditation mahasati est une forme de méditation vipassana qui utilise le mouvement du corps pour développer la pleine conscience.
Cette méthode a été introduite par le Vénérable Luangpor Teean . La méditation mahasati n'appelle pas à la récitation, inutile de suivre votre souffle pour savoir qu'il s'agit d'une inspiration longue ou courte ou déterminer si elle est subtile ou grossière, nul besoin de suivre de rituel ou d'y coller une étiquette 'religieuse' pour la pratiquer.
Ici le point clé est de toujours garder les yeux ouverts en restant pleinement conscient de chaque mouvement, de ressentir chaque point de contact afin de garder l'esprit dans l'instant présent.
Si une pensée nous distrait il faut la noter brièvement et ramener son attention sur le mouvement et les sensations corporelles.

Aussi élémentaire qu'elle puisse paraître, la méditation mahasati n'en reste pas moins une puissante méthode de réalisation qui tient compte des instructions du maha satipatthana sutta.

De surcroît cette méthode permet de développer un esprit vif et clair qui sera utile dans d'autres pratiques.

Une fois le concept assimilé, puisque nous sommes toujours en mouvement, cette méditation peut ensuite être pratiquée 24/7 dans tous les mouvements de la vie quotidienne.
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Bruno
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Cela fait penser à la méthode de Mahasi Sayadaw de Birmanie.
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ShraWaKa
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Bruno a écrit :
09 juillet 2018, 08:00
Cela fait penser à la méthode de Mahasi Sayadaw de Birmanie.
Dans la mesure ou on peut pratiquer cette méditation de manière laïque et que l'on s’intéresse à la qualité des mouvements on peut effectivement faire la comparaison.

En revanche la méditation mahasati demeure relativement centrée sur les sensations corporelles (kayanuspassana) de manière à développer la vigilance dans l'instant présent.

La méthode Mahāsī Sayādaw pousse plus loin l'introspection vers le coté hédonique et émotionnel des choses (vedananupassana & cittanupassana).

On pourrait dire que la méditation mahasati est une extension de la marche méditative pratiquée dans la méthode Mahāsī Sayādaw.

Par ailleurs, comme déjà évoqué dans d'autres fil, j'attire l'attention...sur le fait que toutes ces méthodes gravitent autour du maha satipatthana sutta, et des pratiques telles qu' anapanasati, satipatthana (vipassana) , ou encore anusati (récollection).

Il s'agit donc bien d'observer, comprendre et développer une qualité primordiale de notre esprit.

Lorsqu’on sait reconnaître les différents aspects de sati, on appréhende mieux les mécanismes qui régissent notre mental et on réalise qu'on ne peut pas séparer la méditation de la vie.

Je remets le lien vers l’enseignement très instructif Ajahn Akincano : SATI.

(Ps : il existait autrefois une version non hachée plus conviviale, si quelqu'un la retrouve je suis preneur merci jap_8 )
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ShraWaKa
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Bonjour,

En complément au précédent post voici un extrait du commentaire de l'ARIYAVASA SUTTA donné par le Vénérable Mahasi Sayadaw:
Chaque moment d’attention équivaut à la destruction graduelle des impuretés latentes. C’est comme couper un morceau de bois avec une petite hache, chaque coup de hache aidant à se débarrasser des indésirables morceaux de bois.
A chaque fois que le méditant focalise son attention sur un phénomène physique ou mental apparaissant d’un contact des sens avec un objet extérieur, les impuretés s’affaiblissent et deviennent inopérantes. Un tel méditant est un sutta-bhikkhu.
(…)

L’attention est essentielle pour la pratique de l’Ariyavasa dhamma. L’Arahat est attentif juste avant de s’endormir et dès qu’il se réveille. Il est toujours attentif quoi qu’il fasse, dise ou pense.
 
L’attention ne se développe pas soudainement seulement après avoir atteint le stade d’Arahat. Elle se développe petit à petit en faisant des efforts et en pratiquant. Elle est déjà bien établie au stade d’Anagami avant que le méditant devienne un Arahat et cela est dû à l’entraînement au stade de Sakadagami. A ce stade également le méditant possède l’attention car il l’a développée au stade de Sotapanna.
 
Un Sotapanna est un méditant au premier stade de la Noble Voie. Il n’est pas encore libre de l’avidité, de la haine, de l’ignorance et de l’orgueil, mais ces tendances malsaines ne sont pas assez fortes pour le conduire à tuer, voler, etc… Il est attentif et l’attention le garde . Le Bouddha dit « Un Sotapanna évite de commettre des mauvaises actions qui le conduiraient dans les mondes inférieurs. Donc il ne renaît pas longtemps ». Ainsi vous devriez avoir foi envers le Bouddha et méditer sérieusement.
 
Lorsque vous aurez fait des progrès en méditation, vous comprendrez ce que signifie l’attention. A la vue d’un objet désirable, vous avez de l’avidité pour cet objet et si quelqu’un vous offense, vous vous mettez en colère car vous n’êtes pas encore libéré de ces émotions malsaines. L’attention est bien utile et aide à les maîtriser. Ces émotions malsaines perdent de l’ampleur et s’estompent. Elles ne sont pas sans contrôle comme chez la plupart des gens. Ces émotions malsaines ne sont pas suffisamment fortes pour permettre au Sotapanna d’être capable de faire du mal.
 
D’où l’importance de l’attention dans l’entraînement spirituel du méditant sur la Noble Voie. La pratique de l’attention doit commencer quand le méditant vit dans le monde. La pratique de l’observation de tous les phénomènes physiques et mentaux naissant des six sens se nomme Satipatthana (les quatre fondements de l’attention). Satipatthana signifie pleine conscience des évènements physiques et mentaux qui apparaissent. Cela peut être facilement pratiqué aussi. Nous enseignons cette méthode simplement comme l’a fait le Seigneur Bouddha : « Sachez que vous marchez quand vous marchez ».
 
C’est une instruction simple du Bouddha dans le Satipatthana sutta. Cela ne présente aucune difficulté de dire que l’on doit savoir que l’on marche. L’instruction est si simple que chacun peut la mettre en pratique.
(…)

Au début, le méditant observe surtout au niveau matériel et note « marcher » « se pencher », etc… Puis, comme sa concentration se développe, il devient conscient de tous les phénomènes physiques et mentaux apparaissant aux six sens. Finalement il est uniquement attentif à l’incessante disparition des objets des sens et de la conscience. Ainsi, il ne trouve rien de permanent, plaisant et satisfaisant, rien qui ne soit valable pour la croyance en ego.

Dans notre centre de méditation, le méditant commence l’exercice de l’attention en notant mentalement la montée et la descente du ventre quand il inspire et expire. Ensuite il note tous les évènements mentaux comme penser, sentir, imaginer, etc… Le méditant qui garde son esprit fermement occupé de cette manière peut en temps utile devenir conscient de tous les évènements physiques et mentaux qui apparaissent lorsqu’il voit, entend, etc… Il pratique donc en accord avec le sutta Ariyavasa qui met l’accent sur le besoin de contrôle et d’attention.
(…)

l’attention est extrêmement importante. Elle conduit à développer la concentration et à affiner l’intelligence. Cela signifie être vigilant et vivre dans le domicile des Ariyas, ce qui nous protège des dangers des existences du samsara. Afin de vivre dans la demeure des Ariyas vous devez en être digne en termes de foi, volonté et effort.
 
Il est impossible de faire quoi que ce soit sans foi ou conviction. Vous ne pratiquerez l’attention que si vous croyez que cela vous aidera à développer la connaissance de la vérité. Cependant la foi elle-même ne le fera pas. Vous avez besoin également d’une forte volonté et d’un effort tenace pour atteindre Nibbana. Posséder ces qualités est essentiel pour réussir dans la pratique de l’attention. La sécurité est la demeure des Ariyas.
 
L’attention, même pour quelques instants assure la protection contre les dangers du samsara, tel qu’illustré dans l’histoire de Tambadathika.
(…)

C’est par l’attention continuelle que le méditant s’efforce d’éradiquer les cinq empêchements (nivaranas) : plaisirs des sens, colère, paresse, agitation et doute. Cela empêche l’atteinte de Nibbana et leur suppression est le premier ariyavasa dhamma.

(…)

Nous devons observer et noter toute sensation qui naît du contact avec le monde extérieur. Nous devons noter les sensations de notre corps quand le corps, les mains, etc… font n’importe quel mouvement. Nous devons également être conscients de notre processus mental. En étant conscient de tous les évènements mentaux nous pouvons nous protéger nous-même contre les mauvaises pensées et émotions.
 
Bien qu’il y ait 10 Ariyavasa dhamma, l’attention suffit et nous assure d’atteindre l’éveil . En fait, c’est la clé de voûte de l’enseignement du Bouddha. Ceci est clairement explicité dans les dernières paroles du Bouddha :
« Moines, voici mon dernier conseil : toutes les choses composées sont vouées à la destruction. Travaillez pour votre propre salut en étant attentifs ».
Source vipassanasangha Ariyavasa Sutta
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