Ne pas attendre de réponse, ne pas demander de faveurs

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tirru...
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jap_8

Agir sans but, vivre un pur moment de gratuité. Toute la nature donne en silence, pourquoi pas nous ?!

white lotus
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axiste
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ah Oui la gratuité...

C’est être sans attente, vivre l’instant comme il s’offre.
Nous sommes cette nature alors c’est normal de faire ça.

Cependant nous réfléchissons, calculons, évaluons, soupesons, comparons, manipulons les objets et les idées...enfin...le monde entier est occupé à faire ça n’est-ce pas ?

On peut toujours mettre le monde de côté et revenir aux moindres petits mouvements qui composent notre vie.

Dans la gratuité, il y a une totalité car elle est hors du temps finalement (on est dans l’instant et on ne projette pas d’à venir.)

La gratuité est étouffée dans un monde où l’on se projette sans cesse en avant.

Mais accepter son côté intemporel, c’est bien aussi...Peut être une prochaine étape pour l’humain ? Qui sait? oiseau2julie
C’est ce qu’on peut lui souhaiter... nous le souhaiter vraiment !... white lotus
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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tirru...
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Bonjour Axiste,

Est-ce en rapport avec la soif de devenir et du monde sensuel, de ce vide qu'il faut perpétuellement combler ? de l'ennui ? de ce bouillonnement intérieur ?
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axiste
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J’essayais juste de répondre à ta question...
Tirru a écrit:
Agir sans but, vivre un pur moment de gratuité. Toute la nature donne en silence, pourquoi pas nous ?!
La vague ne sait pas qu’elle mange la dune et d’ailleurs il n’y a pas de vague pour le faire...sinon l’eau, les molécules, le vent constitué de milliers de choses, l’espace, le froid, les courants ascendants et descendants, notre vaisseau dans l’univers, la dune elle même qui s’évanouit en milliers de grains de sables et la conscience qui dessine là...toutes ces choses...en milliers de regards.

Y a t-il une liberté ou une saisie possible, dans les choses qui éclosent ? Ce sont des processus qui peuvent être décomposés à l’infini...on ne sait pas comment l’oiseau construit des nids si compliqués, on ne sait pas ce qu’est l’instinct, on saisit juste ses mouvements tangibles. On ne sait pas comment les mots s’établissent, en dépendance de milliards de vibrations sous-jacentes...on ne sait pas pourquoi on a tel corps, même si l’on devine que ce corps n’est pas né de rien, qu’il apparaît dans notre conscience comme un effet visible à chaque instant...palpable et apparemment solide et pourtant si liquide à chaque instant...un abîme de choses...

D’ailleurs tout disparaît au fil du temps, comme le rappel des milliards de choses qui dégringolent en mémoires elles mêmes s’en allant en fumée comme du papier d’Arménie, on ne sait pas où s’en vont leurs effluves...inconscientes.

La gratuité n’est pas la liberté je ne pense pas...mais plutôt l’acceptation de ce qui est à l’instant T. C’est libérateur. Parce qu’on disparaît. C’est ça l’intemporalité en quelque sorte, parce que dans chaque instant on sort de l’histoire, de notre histoire...
Est-ce en rapport avec la soif de devenir et du monde sensuel, de ce vide qu'il faut perpétuellement combler ? de l'ennui ? de ce bouillonnement intérieur ?
Peut être, la soif de devenir est toujours là et sera la jusqu’à la fin du corps, je vois mal comment je pourrais en faire l’abstraction. Et pourtant, je pense que c’est possible...il y a des personnes qui ont tous les maux possibles et qui rayonnent par dessus tout, d’autres qui n’ont presque rien et qui sont accablées...c’est l’intimité de chacun et c’est pas discutable...complexe donc.
C’est comment on se détache ou s’identifie au corps...

Dans la gratuité cependant, il n’y a pas de peurs ou de projection, alors c’est une exploration. C’est quelque chose que l’on peut souhaiter. FleurDeLotus
Il y a ce passage dans le texte qui résume un peu toutes ces tentatives verbales
On accueille simplement tout ce qui se présente sans essayer de l’éviter, d’y résister et sans non plus s’y attacher ou s’y identifier. Quand on accepte pleinement une chose telle qu’elle existe dans l’instant présent, on assiste à la cessation progressive de tout ce qui est conditionné.
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tirru...
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Oui
jap_8
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Floch
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Merci jap_8
Les circonstances ne cessent de changer ; nous ne trouverons jamais une perfection durable. Il y aura peut-être des moments parfaits où tout sera merveilleux et juste comme nous le souhaitons, mais les circonstances de ce moment-là ne pourront pas être maintenues. Nous ne pouvons pas rester en apnée après l’inspiration ; il faut finir par expirer.
Oui, c'est inévitable. C'est normal d'avoir des hauts et des bas. C'est normal d'avoir des moments de faiblesse.
Essayez cela en méditation. Prenez conscience de ce que vous n’aimez pas, de ce que vous ne voulez pas, de ce que vous détestez ou qui vous fait peur. Quand vous résistez à ces choses, vous leur donnez encore plus de force, vous leur donnez une immense influence et du pouvoir sur votre expérience consciente de la vie.
Tout à fait. Il ne sert à rien de lutter. On ne fait qu'aggraver les choses.

Par contre, si vous accueillez et vous vous ouvrez au mouvement naturel de la vie, dans ses bons comme dans ses mauvais aspects, que se passe-t-il ? Je sais de par ma propre expérience que, lorsque j’accepte et j’accueille l’expérience conditionnée, les choses n’ont pas de prise sur moi. Elles arrivent et repartent. On ouvre la porte et on laisse entrer toute la peur, l’angoisse, l’inquiétude, le ressentiment, la colère et le chagrin. Mais cela ne veut pas dire que l’on approuve ou que l’on aime ce qui se passe. On ne porte pas de jugement de valeur. On accueille simplement tout ce qui se présente sans essayer de l’éviter, d’y résister et sans non plus s’y attacher ou s’y identifier. Quand on accepte pleinement une chose telle qu’elle existe dans l’instant présent, on assiste à la cessation progressive de tout ce qui est conditionné.
On expérimente cela et les moments où on y parvient, sont des moments d'acceptation.

La libération de la souffrance dont le Bouddha a parlé n’est pas, en soi, une fin de la douleur et du stress. C’est plutôt une ouverture à un choix : je peux soit être piégé par la douleur qui m’arrive, m’y attacher et en être submergé, soit l’accueillir et, en l’acceptant et en la comprenant, éviter d’ajouter de la souffrance à la douleur existante, aux expériences d’injustice, aux critiques ou aux souffrances que j’affronte. Même après son éveil, le Bouddha a subi toutes sortes de choses horribles : son cousin a essayé de l’assassiner, des gens ont essayé de le piéger, il a été blâmé et critiqué, et il a souffert de maladies graves. Mais le Bouddha n’a pas ajouté de souffrance à ces situations. Il n’a jamais réagi avec colère, ressentiment, haine ou blâme ; il a simplement accueilli les situations.
C'est ça qu'il faut comprendre en fait; que la fin de la souffrance, c'est l'acceptation de la douleur et son non-attachement... mais cette desidentification est-elle le fruit d'un travail particulier ou bien se fait elle automatiquement par le fait même de l'acceptation ?
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axiste
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Coucou Floch, merci pour tes questionnements, je n’ai pas de réponse-vérité, juste des mots qui s’écoulent en rivière...les voici:

Peut être que c’est un non choix...quand on n’a plus le choix, on prend ce qui se présente exactement à l’instant T. C’est déjà une désidentification, une sorte d’abandon qui est là, c’est comme si on tournait le regard, avant on ne voyait que la souffrance et on était résistance, après on voit un glissement, comme si l’on regardait un mur qui tombe et on comprend toute sa construction...le mur alors nous quitte et autre chose apparaît, c’est l’impermanence et les contraintes de la vie nous donnent le chemin...
Sinon, accepter n’est pas juste accepter, ce n’est pas une violence de plus, c’est un mur qui tombe...pour un espace qui est plus grand que soi.

Heureux nous sommes, il y a la méditation pour chemin et le Noble Octuple Sentier.

Avec le Dhamma dans le coeur.

Enfin, en ce qui concerne l’acceptation et le lâcher prise, y a aussi ce passage qui me revient à
l’esprit:

(…) une grande partie de la leçon de la vie consiste à apprendre à supporter à ce que nous n’aimons pas en nous-mêmes et dans le monde qui nous entoure, à être patients et bons et à ne pas nous lamenter sur les imperfections inhérentes au vécu d’un être sensible.

Nous sommes alors en mesure de nous adapter, de supporter et d’accepter les caractéristiques changeantes du cycle physique et sensoriel de la naissance et de la mort en cessant de nous y attacher, en lâchant prise. Lorsque nous nous libérons de cette identification, nous faisons l’expérience de notre véritable nature, laquelle est lumière, clarté et connaissance.

Par contre elle n’a plus rien de personnel, elle n’est ni « moi » ni« mienne », rien n’a été atteint, on ne s’y attache pas. On ne peut s’attacher qu’à ce qui n’est pas nous !(...)

Ajahn Sumedho, la voie de l'attention
viewtopic.php?f=124&t=8796

Voilà, ce que tes mots ont inspirés...bon week-end Floch white lotus
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Floch
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Coucou Axiste,

Merci pour tes réponses et tes pensées. :D
axiste a écrit :
17 novembre 2018, 12:41
Sinon, accepter n’est pas juste accepter, ce n’est pas une violence de plus, c’est un mur qui tombe...pour un espace qui est plus grand que soi.
Oui, tout à fait. Pour moi, accepter va au-delà de l'observation, c'est ressentir les sensations et les laisser se diffuser chacun de leurs effets sans résister à l'intérieur. C'est les accueillir... Alors, on sent quelques noeuds qui commencent à se défaire...
Heureux nous sommes, il y a la méditation pour chemin et le Noble Octuple Sentier.
Avec le Dhamma dans le coeur.

Une voie qui mène à l'apaisement de l'esprit que je continue d'expérimenter. :)

Merci Axiste,
Bon week-end à toi aussi.
flower_mid
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axiste
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(...)c'est ressentir les sensations et les laisser se diffuser chacun de leurs effets sans résister à l'intérieur. C'est les accueillir... Alors, on sent quelques noeuds qui commencent à se défaire...
Laisser les choses se défaire...
jap_8

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