Tout est esprit

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davi
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FleurDeLotus

Bonjour Floch, :)
"Bienheureux, quelles sont les images qui tiennent lieu d'objets au recueillement qui voit les phénomènes sous tous leurs aspects ? Sont-elles différentes de l'esprit ou bien lui sont-elles indifférenciées ?

- Maitreya, elles ne sont pas différentes de l'esprit. Pourquoi ne le sont-elles pas ? Parce que ces images ne sont que de simples actes de perception. Maitraya, j'ai expliqué que la conscience pouvait se définir comme simple perception sans plus de son objet."

Soutra du Dévoilement du sens profond, chapitre 6
issu du troisième tour de roue de l'enseignement du Bouddha

Cinq traités sur l'esprit seulement - VASUBANDHU, éd.FAYARD
https://www.fayard.fr/cinq-traites-sur- ... 2213636047
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vasubandhu
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Floch
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Coucou Davi :D
Et merci !
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davi
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davi a écrit :
"Bienheureux, quelles sont les images qui tiennent lieu d'objets au recueillement qui voit les phénomènes sous tous leurs aspects ? Sont-elles différentes de l'esprit ou bien lui sont-elles indifférenciées ?

- Maitreya, elles ne sont pas différentes de l'esprit. Pourquoi ne le sont-elles pas ? Parce que ces images ne sont que de simples actes de perception. Maitraya, j'ai expliqué que la conscience pouvait se définir comme simple perception sans plus de son objet."

Soutra du Dévoilement du sens profond, chapitre 6
issu du troisième tour de roue de l'enseignement du Bouddha

Cinq traités sur l'esprit seulement - VASUBANDHU, éd.FAYARD
https://www.fayard.fr/cinq-traites-sur- ... 2213636047
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vasubandhu
Quand un objet est perçu, un esprit est généré qui n'est pas de nature différente.

Objection : Objet et perception de l'objet sont deux phénomènes différents. La perception de l'objet dépend d'un objet préalable.

Réponse : Si l'objet est préalable, du fait de l'impermanence, il ne peut être l'objet d'une perception qui lui serait postérieure, car lorsque la perception est générée, l'objet a disparu. Il y aurait alors la perception d'un objet disparu (=qui n'existe pas).*

Objection : L'objet n'est donc pas préalable, mais est concomitant de sa perception (existe en même temps), cependant objet et perception sont deux phénomènes qui restent intrinsèquement distincts (=en nature).

Réponse : S'ils sont intrinsèquement distincts (=en nature) ils n'ont aucune possibilité de se rencontrer, et donc sont intrinsèquement inexistants l'un pour l'autre.

Objection : Ils sont donc de nature identique, existant chacun de leur côté.

Réponse : S'ils existent chacun de leur côté alors la perception de l'objet existe sans l'objet.

Objection : Ils existent en dépendance.

Réponse : Donc l'objet existe en dépendance de sa perception.

* Avec les découvertes scientifiques récentes, on sait que du fait de la vitesse de la lumière qui est finie, les perceptions ont essentiellement des objets qui ont disparu... dans la mesure où lesdits objets existent à l'extérieur des facultés sensorielles. Mais cette existence et donc cette extériorité restent relatives/apparentes. Les distances n'existent pas dans l'absolu. Ce sont les objets qui leur donnent une existence (relative), c'est-à-dire les objets qui dépendent des perceptions/désignations. Afin de faciliter la compréhension on pourra se référer à l'expérience du rêve (merci à elle !), aux objets/distances apparents/désignés perçus en rêves. :roll:
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davi
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L'esprit est dépourvu de forme, mais l'esprit perçoit des formes (visuelles, sonores, ...). Étant dépourvu de forme il est sans dimension, etc. Étant sans dimension etc, toutes ses perceptions le sont également, c'est-à-dire que celles-ci ne possèdent pas de dimension etc dans l'absolu; elles sont vides de dimension etc en soi. De la même manière qu'en rêve les perceptions ne sont pas séparées de l'esprit du rêve, les perceptions de l'esprit n'en sont pas séparées. Si des causes (immédiates, par le contact, éloignées, par les formations volitionnelles) sont à l'origine des perceptions, ces causes ne sont pas extérieures à l'esprit qui fait l'expérience de ces perceptions. Causes et effets sont nécessairement similaires en nature.
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Floch
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Bonjour Davi,

Je comprends bien ce que tu as écrit, et que tout n'est qu'esprit dans l'absolu, et j'ai bien compris aussi que nous devons nous dés-identifier de l'idée qu'on se fait de soi, mais nous vivons dans la réalité relative, chaque instant présent dans lequel nous renaissons est bien le fruit du précédent et c'est bien pour cela que nous veillons à respecter l'octuple sentier. Donc, je me doute bien que cela ne signifie pas se couper de la réalité relative... Alors que faisons nous du karma ? On l'observe ? comme dans un rêve ? On ne nie rien, on observe juste en se disant "je vois une personne qui" au lieu de dire "je", comme en zazen ?
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axiste
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"
"je vois une personne qui"
Dois t-on « se dire ? »
Les mots réifiant le flux des choses, comme des photographies instantanées...
Ou alors juste accueillir l’instant au moment où il arrive et glisser avec...
Est ce que l’instant existe qui ne fait que glisser ?
Ou glissons nous ?
Qui glisse ?
Il y a...
L’acceptation possible et alors une sorte de gratitude qui nous vide de nous mêmes... Une détente au milieu de rien. love3
Merci pour vos mots Davi et Floch jap_8
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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davi
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Bonsoir Floch et Axiste, :)
axiste a écrit :
11 octobre 2018, 14:01
Dois t-on « se dire ? »
Les mots réifiant le flux des choses, comme des photographies instantanées...
Ou alors juste accueillir l’instant au moment où il arrive et glisser avec...
Derrière les mots, un vide et une plénitude...
Floch a écrit :
11 octobre 2018, 13:01
Je comprends bien ce que tu as écrit, et que tout n'est qu'esprit dans l'absolu, et j'ai bien compris aussi que nous devons nous dés-identifier de l'idée qu'on se fait de soi, mais nous vivons dans la réalité relative, chaque instant présent dans lequel nous renaissons est bien le fruit du précédent et c'est bien pour cela que nous veillons à respecter l'octuple sentier. Donc, je me doute bien que cela ne signifie pas se couper de la réalité relative... Alors que faisons nous du karma ? On l'observe ? comme dans un rêve ? On ne nie rien, on observe juste en se disant "je vois une personne qui" au lieu de dire "je", comme en zazen ?
Tenzin Wangyal Rinpoché indique trois façons de réagir au karma : une façon négative, une façon positive, et une façon libératrice. La façon négative engendre plus de souffrance. La façon positive engendre moins de souffrance. La façon libératrice n'engendre aucune souffrance (aucun karma).
Tenzin Wangyal Rinpoché a écrit :
La meilleure réponse à l'émotion négative est de la laisser s'auto-libérer, en restant soi-même dans la conscience non-duelle, libre de saisie et de rejet [équanimité]. Si nous y parvenons, l'émotion passe comme l'oiseau traverse le ciel; il ne reste aucune trace de son passage. L'émotion surgit et, spontanément, elle se dissout dans la vacuité.
Dans ce cas, la semence karmique se manifeste (sous la forme d'une émotion, d'une sensation corporelle, ou d'une pulsion face à certains comportements) mais, en ne répondant ni par la saisie ni par le rejet, nous ne créons aucun germe de karma futur. Chaque fois que nous laissons par exemple le désir s'élever et disparaître dans la vacuité sans être emporté par lui et sans essayer de le réprimer, la tendance karmique au désir perd de sa force. Aucune action nouvelle ne la renforce. Libérer ainsi l'émotion tranche le karma à sa racine. C'est comme si nous brûlions les semences karmiques avant qu'elles n'aient la possibilité de germer et de devenir assez grandes pour perturber notre vie.

Yogas Tibétains du Rêve et du Sommeil

https://www.clairelumiere.com/prd/103-y ... mmeil.html
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davi
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En comprenant que le désir ou soif ou avidité n'est qu'une tendance de l'esprit, on n'est ni triste ni dupe : "D'accord, j'ai ce désir. Mais c'est juste une habitude (karmique)." Voir qu'une chose a une cause, c'est comprendre qu'elle est vide (d'être en soi). Tout de suite, elle s'impose moins à nous, elle est moins oppressante. Elle a une cause d'apparition, et une cause de disparition (ou non apparition). Nous ne sommes pas obligés de subir la soif, non pas parce que nous y serions indifférents ou insensibles, mais parce qu'elle ne possède pas d'existence intrinsèque. Elle est présente dans le continuum karmique des êtres ordinaires; elle est absente chez les êtres éveillés.
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Floch
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Accueillir, glisser avec
Sans saisie ni rejet...
Merci Axiste et Davi
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davi
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L'esprit inné à tous les êtres est luminosité.
Il n'a jamais eu ni naissance, ni cessation, ni durée.
Inaltéré par des causes et des conditions,
Il est le suprême bouddha primordial et l'a toujours été.

Tantra de la Roue du temps
La mort ne met pas fin à l'esprit; mais la réalisation de l'esprit [Esprit d'Eveil] met fin à la mort [son illusion].
Lors même qu'il connaît son propre esprit,
L'être est bouddha depuis toujours.

Tantra de la Dakini de diamant
Le temps est du domaine des illusions relatives.
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