Nibbana

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Franck Barron
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Maha Punnama Sutta (MN 109) Le Grand Discours de la Pleine Lune Sur les 5 agrégats et le non-soi

 

À une certaine occasion, le Bouddha séjournait près de Savatthi, dans le monastère oriental, le palais de la mère de Migara. À cette occasion, l'uposatha du quinzième jour1, une nuit de pleine lune, il était assis à l’extérieur, entouré d’une assemblée de moines.

À un certain moment, un moine se leva de son siège, arrangea son vêtement sur l’épaule et, plaçant les mains paume contre paume au niveau du cœur, il dit au Bouddha : « Vénérable, si vous le permettez, j’aimerais beaucoup que vous répondiez à une question relative à un certain point. »

« Très bien, moine. Rasseyez-vous sur votre siège et posez la question que vous voulez. »

Le moine répondit : « Très bien, Vénérable ». Il se rassit sur son siège puis s’adressa ainsi au Bouddha : « Les cinq agrégats d'attachement sont-ils bien l'agrégat d'attachement de la forme, l'agrégat d'attachement des ressentis, l'agrégat d'attachement de la perception, l'agrégat d'attachement des fabrications mentales et l'agrégat d'attachement de la connaissance ? »

« Oui, moine. Tels sont les cinq agrégats d’attachement : l'agrégat d'attachement de la forme, l'agrégat d'attachement des ressentis, l'agrégat d'attachement de la perception, l'agrégat d'attachement des fabrications mentales et l'agrégat d'attachement de la connaissance. » 

Le moine se réjouit, approuva les paroles du Bouddha et dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Mais, Vénérable, où ces cinq agrégats d’attachement prennent-ils racine ? »

« Moine, ces cinq agrégats d’attachement prennent racine dans le désir. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Est-ce que l'attachement est la même chose que les cinq agrégats d'attachement, ou est-ce que l'attachement est séparé des cinq agrégats d'attachement ? »

« Moine, l'attachement n'est ni la même chose que les cinq agrégats d'attachement, ni séparé des cinq agrégats d'attachement. Simplement, dès que la passion et le plaisir sont présents, l'attachement est présent. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Se peut-il qu’il y ait une variété de désirs et de passions au niveau des cinq agrégats d’attachement ? »

« C'est possible, moine. Par exemple, si quelqu’un se demande : ‘Puissè-je avoir telle ou telle forme à l'avenir. Puissè-je avoir tels ou tels ressentis à l'avenir, […] telle ou telle perception […], telles ou telles fabrications mentales […], telle ou telle connaissance à l’avenir.’ Il y aurait ainsi une variété de désirs et de passions au niveau des cinq agrégats d’attachement. »

Le moine répondit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Dans quelle mesure le mot ‘agrégat’ s'applique-t-il aux agrégats ? »

« Moine, quelle que soit la forme, qu’elle soit passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine, on l’appelle ‘l’agrégat de la forme’. Quels que soient les ressentis, qu’ils soient passés, futurs ou présents, intérieurs ou extérieurs, évidents ou subtils, ordinaires ou sublimes, proches ou lointains, on les appelle ‘l’agrégat des ressentis’. Quelle que soit la perception, qu’elle soit passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine, on l’appelle ‘l’agrégat de la perception’. Quelles que soient les fabrications mentales, qu’elles soient passées, futures ou présentes, intérieures ou extérieures, évidentes ou subtiles, ordinaires ou sublimes, proches ou lointaines, on les appelle ‘l’agrégat des fabrications mentales’. Quelle que soit la connaissance qui se manifeste, qu’elle soit passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine, on l’appelle ‘l’agrégat de la connaissance’. Voilà dans quelle mesure le terme ‘agrégat’ s'applique aux agrégats. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Vénérable, quelle est la cause, quelle est la condition, pour qu’apparaisse l’agrégat de la forme ? Quelle est la cause, quelle est la condition, pour qu’apparaisse l'agrégat des ressentis […] l'agrégat de la perception […] l'agrégat des fabrications mentales […] l'agrégat de la connaissance ? »

« Moine, les quatre grands éléments [terre, eau, feu et air] sont la cause, les quatre grands éléments sont la condition, pour qu’apparaisse l’agrégat de la forme. Le contact est la cause, le contact est la condition, pour qu’apparaisse l'agrégat des ressentis. Le contact est la cause, le contact est la condition, pour qu’apparaisse l'agrégat de la perception. Le contact est la cause, le contact est la condition, pour qu’apparaisse l'agrégat des fabrications mentales. Le nom-et-la forme sont la cause, le nom-et-la-forme sont la condition, pour qu’apparaisse l'agrégat de la connaissance. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Vénérable, comment apparaît l’identification à un ‘moi’ ? »

« Par exemple, moine, une personne ordinaire non instruite – qui ne respecte pas les nobles êtres, n'étant pas bien versée ou disciplinée dans leur pratique du Dhamma ; qui ne respecte pas les personnes intègres, n’étant pas bien versée ou disciplinée dans leur Dhamma – suppose que la forme est le ‘moi’, ou que le ‘moi’ possède la forme, que la forme est contenue dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans la forme.

« Elle suppose que les ressentis sont le ‘moi’ ou que le ‘moi’ possède des ressentis, ou que les ressentis sont contenus dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans les ressentis. Elle suppose que la perception est le ‘moi’, ou que le ‘moi’ possède la perception ou que la perception est contenue dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans la perception. Elle suppose que les fabrications mentales sont le ‘moi’, ou que le ‘moi’ possède les fabrications mentales, ou que les fabrications mentales sont contenues dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans les fabrications mentales. Elle suppose que la connaissance est le ‘moi’, ou que le ‘moi’ possède la connaissance, ou que la connaissance est contenue dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans la connaissance.

« Voilà, moine, comment apparaît l’identification à un ‘moi’. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Vénérable, comment l’identification à un ‘moi’ disparait-elle définitivement ? »

« Il peut se trouver, moine, un disciple bien instruit par de nobles êtres – qui a du respect pour les nobles êtres, est bien versé et discipliné dans leur Dhamma ; qui a du respect pour les personnes intègres, est bien versé et discipliné dans leur Dhamma – ne suppose pas que la forme est le ‘moi’, ou que le ‘moi’ possède la forme, ou que la forme est contenue dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans la forme. Il ne suppose pas que les ressentis sont le ‘moi’ […]. Il ne suppose pas que la perception est le ‘moi’ […]. Il ne suppose pas que les fabrications mentales sont le ‘moi’ […]. Il ne suppose pas que la connaissance est le ‘moi’, ou que le ‘moi’ possède la connaissance, ou que la connaissance est contenue dans le ‘moi’, ou que le ‘moi’ est contenu dans la connaissance.

« Voilà, moine, comment l’identification à un ‘moi’ disparait définitivement. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Vénérable, quel est l'attrait de la forme ? Quel est son désagrément ? Comment y échapper ? Quel est l'attrait des ressentis […] de la perception […] des fabrications mentales […] de la connaissance ? Quels sont leurs désagréments ? Comment leur échapper ? »

« Moine, quels que soient le plaisir et la joie qui naissent de la forme : tel est l'attrait de la forme. Le fait que la forme soit instable, source de souffrance et sujette au changement : tel est le désagrément de la forme. La maîtrise du désir et de la passion, l'abandon du désir et de la passion pour la forme : telle est la façon d’échapper aux pièges de la forme.

« Quels que soient le plaisir et la joie qui naissent des ressentis : tel est l'attrait des ressentis […]. Quels que soient le plaisir et la joie qui naissent de la perception : tel est l'attrait de la perception […]. Quels que soient le plaisir et la joie qui naissent des fabrications mentales : tel est l'attrait des fabrications mentales […]. « Quels que soient le plaisir et la joie qui naissent de la connaissance : tel est l'attrait de la connaissance. Le fait que la connaissance soit instable, source de souffrance et sujette au changement : tel est le désagrément de la connaissance. La maîtrise du désir et de la passion, l'abandon du désir et de la passion pour la connaissance : telle est la façon d’échapper aux pièges de la connaissance. »

Le moine dit : « Très bien, Vénérable ». Puis il posa une autre question : « Vénérable, y a-t-il une connaissance ou une manière de voir les choses – le corps animé d’une connaissanceet tous les objets extérieurs – qui permette de ne plus fabriquer de ‘moi’ ou de ‘mien’ ou d’être obsédé par l’égocentrisme ? »

« Moine, il s’agit de considérer toute forme, quelle qu’elle soit – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine –, telle qu’elle apparaît, avec un juste discernement : ‘Ceci n’est pas à moi. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas ce que je suis.’

« Il s’agit de considérer tout ressenti […], toute perception […], toute fabrication mentale […], toute connaissance, quelle qu’elle soit – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine –, telle qu’elle apparaît, avec un juste discernement : ‘Ceci n’est pas à moi. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas ce que je suis.’

« Moine, avec une telle connaissance et une telle manière de voir les choses – aussi bien le corps animé d’une connaissanceque tous les objets extérieurs – on ne pourra plus fabriquer de ‘moi’ ni de ‘mien’ ni être obsédé par l’égocentrisme. »

À ce moment-là, une certaine pensée apparut dans l’esprit d'un des moines présents : « Si la forme n'est pas moi, les ressentis ne sont pas moi, la perception n'est pas moi, les fabrications mentales ne sont pas moi, la connaissance n'est pas moi, alors quel est le ‘moi’ qui est affecté par les actions accomplies par ‘ce qui n'est pas moi’ ? »

Le Bouddha, ayant connaissancede la pensée de ce moine, s'adressa ainsi à l’assemblée :

« Il est possible qu’une personne insensée, plongée dans l’ignorance, submergée par l’avidité, imagine qu’elle pourrait détourner le message du Maître en se disant : ‘Si la forme n'est pas moi, les ressentis ne sont pas moi, la perception n'est pas moi, les fabrications mentales ne sont pas moi, la connaissance n'est pas moi, alors quel est le ‘moi’ qui est affecté par les actions accomplies par ‘ce qui n'est pas moi’ ?’ Voyons, moines, ne vous ai-je pas appris à questionner toute chose, quel que soit le sujet ? Qu’en pensez-vous ? La forme est-elle stable ou instable ? » – Instable, Vénérable.

« Et ce qui est instable est-il agréable ou désagréable ? – Désagréable, Vénérable.

« Est-il juste de considérer ce qui est instable, désagréable et sujet au changement comme : ‘Ceci est à moi. C'est moi. C'est ce que je suis’ ? » – Non, Vénérable.

« Les ressentis sont-ils stables ou instables ? – Instables, Vénérable. 

« La perception est-elle stable ou instable ? » – Instable, Vénérable.

« Les fabrications mentales sont-elles stables ou instables ? – Instables, Vénérable. 

« Qu'en pensez-vous, moines ? La connaissance est-elle stable ou instable ? – Instable, Vénérable.

« Et ce qui est instable est-il agréable ou désagréable ? » – Désagréable, Vénérable. 

« Et est-il juste de considérer ce qui est instable, désagréable et sujet au changement comme : ‘Ceci est à moi. C'est moi. C'est ce que je suis’ ? » – Non, Vénérable.

« Ainsi, moines, toute forme, quelle qu'elle soit – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine – doit être vue telle qu'elle apparaît, avec un juste discernement : ‘Ceci n'est pas à moi. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas ce que je suis.’

« Tout ressenti, quel qu’il soit […], toute perception, quelle qu’elle soit […], toute fabrication mentale, quelle qu’elle soit […], toute connaissance, quelle qu'elle soit – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, évidente ou subtile, ordinaire ou sublime, proche ou lointaine – doit être vue telle qu'elle apparaît avec un juste discernement : ‘Ceci n'est pas à moi. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas ce que je suis.’

« Voyant les choses ainsi, le disciple bien instruit par les nobles êtres perd toute attirance pour la forme, toute attirance pour les ressentis, toute attirance pour la perception, toute attirance pour les fabrications mentales, toute attirance pour la connaissance. Ainsi libéré de ces attirances, il trouve la sérénité. Grâce à cette sérénité, il est libéré. Avec la libération arrive la claire connaissance : ‘Libéré. Il n’y aura plus de renaissance, la vie sainte a été pleinement vécue, la tâche est accomplie. Il ne reste plus rien pour ce monde.’ »

Voilà ce que dit le Bouddha. Satisfaits, les moines se réjouirent de ses paroles. Et, tandis que cette explication était donnée, l’esprit de soixante moines présents, du fait qu’ils ne nourrissaient plus leurs attachements, fut libéré de toute pollution.

http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... sutta.html
Dernière modification par Franck Barron le 28 décembre 2022, 21:46, modifié 1 fois.
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ANATTALAKKHANA-SUTTA (SN 22.59) La doctrine du non-soi

 
Le Bouddha a conclu dans son premier discours où il expose les quatre Nobles Vérités :
« En résumé, les cinq agrégats d'attachement sont souffrance ».Ceci est son second enseignement.



Un jour, tandis que le Bouddha séjournait dans le parc aux Daims, à Isipatana, près de Bénarès, il s'adressa aux cinq ascètes, ses anciens compagnons, et dit :

« Amis, la forme (le corps) n'est pas soi. Si cette forme était « nous » ou nôtre, elle ne serait pas source de souffrance et on pourrait dire de la forme : ‘Que mon corps soit comme ceci ! Que mon corps soit comme cela !’ Mais c’est précisément parce que le corps n'est pas soi, qu’il est source de souffrance et que nul ne peut dire : ‘Que mon corps soit comme ceci ! Que mon corps soit comme cela !’

« Amis, les ressentis ne sont pas soi. Si les ressentis étaient « nous » ou nôtres, ils ne seraient pas source de souffrance et on pourrait dire des ressentis : ‘Que mes ressentis soient comme ceci ! Que mes ressentis soient comme cela !’ Mais c’est précisément parce que les ressentis ne sont pas soi, qu’ils sont source de souffrance et que nul ne peut dire : ‘Que mes ressentis soient comme ceci ! Que mes ressentis soient comme cela !’

« Amis, les perceptions ne sont pas soi. Si les perceptions étaient « nous » ou nôtres, elles ne seraient pas source de souffrance et on pourrait dire des perceptions : ‘Que mes perceptions soient comme ceci ! Que mes souvenirs soient comme cela !’ Mais c’est précisément parce que les perceptions ne sont pas soi, qu’elles sont source de souffrance et que nul ne peut dire : ‘Que mes perceptions soient comme ceci ! Que mes souvenirs soient comme cela !’

« Amis, les formations mentales ne sont pas soi. Si les formations mentales étaient « nous » ou nôtres, elles ne seraient pas source de souffrance et on pourrait dire des formations mentales : ‘Que mes pensées soient comme ceci ! Que mes intentions soient comme cela !’ Mais c’est précisément parce que les formations mentales ne sont pas soi, qu’elles sont source de souffrance et que nul ne peut dire : ‘Que mes pensées soient comme ceci ! Que mes intentions soient comme cela !’

« Amis, la connaissance n'est pas soi. Si la connaissance était « nous » ou nôtre, elle ne serait pas source de souffrance et on pourrait dire de la connaissance : ‘Que j’aie connaissance de ceci ! Que j’aie connaissance de cela !’ Mais c’est précisément parce que la connaissance n'est pas soi, qu’elle est source de souffrance et que nul ne peut dire : ‘Que j’aie connaissance de ceci ! Que j’aie connaissance de cela !’

– Qu'en pensez-vous, amis ? La forme est-elle permanente ou impermanente ? 

– La forme est impermanente, Vénérable. 

– Si une chose est impermanente, est-elle plaisante ou déplaisante ? 

– Déplaisante, Vénérable.

– Est-il juste de dire de ce qui est impermanent, déplaisant et sujet au changement : ‘Cela est à moi, c’est moi, c’est ce que je suis’ ?

– Certainement pas, Vénérable.

– Qu'en pensez-vous, amis ? Les ressentis sont-ils permanents ou impermanents? 

– Les ressentis sont impermanents, Vénérable.

– Si une chose est impermanente, est-elle plaisante ou déplaisante ? 

– Déplaisante, Vénérable.

– Est-il juste de dire de ce qui est impermanent, déplaisant et sujet au changement : ‘Cela est à moi, c’est moi, c’est ce que je suis’ ?

– Certainement pas, Vénérable.

– Qu'en pensez-vous, amis? Les perceptions sont-elles permanentes ou impermanentes ?

– Les perceptions sont impermanentes, Vénérable.

– Si une chose est impermanente, est-elle plaisante ou déplaisante ? 

– Déplaisante, Vénérable.

– Est-il juste de dire de ce qui est impermanent, déplaisant et sujet au changement : ‘Cela est à moi, c’est moi, c’est ce que je suis’ ?

– Certainement pas, Vénérable.

– Qu'en pensez-vous, amis? Les formations mentales sont-elles permanentes ou impermanentes ?

– Les formations mentales sont impermanentes, Vénérable.

– Si une chose est impermanente, est-elle plaisante ou déplaisante ? 

– Déplaisante, Vénérable.

– Est-il juste de dire de ce qui est impermanent, déplaisant et sujet au changement : ‘Cela est à moi, c’est moi, c’est ce que je suis’ ?

– Certainement pas, Vénérable.

– Qu'en pensez-vous, amis? La connaissance est-elle permanente ou impermanente ?

– La connaissance est impermanente, Vénérable.

– Si une chose est impermanente, est-elle plaisante ou déplaisante ? 

– Déplaisante, Vénérable.

– Est-il juste de dire de ce qui est impermanent, déplaisant et sujet au changement : ‘Cela est à moi, c’est moi, c’est ce que je suis’ ?

– Certainement pas, Vénérable.

« Il en résulte que toute forme, tout corps – passé, futur ou présent, intérieur ou extérieur, grossier ou subtil, ordinaire ou suprême, lointain ou proche – tout corps doit être vu tel qu’il est, avec un juste discernement, en se disant: ‘Cela n'est pas à moi, ce n'est pas moi, ce n’est pas ce que je suis.’ 

« Il en résulte que tout ressenti, passé, futur ou présent, intérieur ou extérieur, grossier ou subtil, ordinaire ou suprême, lointain ou proche – tout ressenti doit être vu tel qu’il est, avec un juste discernement, en se disant: ‘Cela n'est pas à moi, ce n'est pas moi, ce n’est pas ce que je suis.’ 

« Il en résulte que toute perception – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, ordinaire ou suprême, lointaine ou proche – toute perception doit être vue telle qu’elle est, avec un juste discernement, en se disant: ‘Cela n'est pas à moi, ce n'est pas moi, ce n’est pas ce que je suis.’ 

« Il en résulte que toute formation mentale – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, ordinaire ou suprême, lointaine ou proche – toute formation mentale doit être vue telle qu’elle est, avec un juste discernement, en se disant: ‘Cela n'est pas à moi, ce n'est pas moi, ce n’est pas ce que je suis.’ 

« Il en résulte que toute forme de connaissance – passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, ordinaire ou suprême, lointaine ou proche – toute forme de connaissance doit être vue telle qu’elle est, avec un juste discernement, en se disant: ‘Cela n'est pas à moi, ce n'est pas moi, ce n’est pas ce que je suis.’ 

« Amis, considérant les choses ainsi, le disciple bien formé par les Nobles Êtres perd tout intérêt pour les formes et le corps, perd tout intérêt pour les ressentis, perd tout intérêt pour les perceptions, perd tout intérêt pour les formations mentales, perd tout intérêt pour les manifestations de connaissance. Perdant cet intérêt, il est sans attachement et, n’ayant plus d’attachement, il est totalement libéré. Avec la libération vient la certitude : ‘La pleine libération a été atteinte, et il sait : ‘Il n’y aura plus de nouvelle naissance, la vie de pratique a porté ses fruits, la tâche a été accomplie, il n'y a plus de raison de revenir à l’existence’. »

Ainsi parla le Bouddha. Les cinq amis se réjouirent grandement de son enseignement. De plus, pendant l’exposé du Bouddha, le cœur et l’esprit des cinq ascètes, contraints de lâcher complètement prise, furent libérés de toute souillure.

Dès lors, il y eut six Arahants dans le monde.
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Là vous avez les enseignements de Gautama Bouddha, grâce à mes explications vous pouvez les comprendre est devenir arhant.
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Imaginez que j'aille exposer le dharma dans une salle, 90% riraient comme des idiots, si c'est le Dalai lama, bien entendu (une secte fait de moines corrompus sans aucune réalisation). Vous comprenez cela dérange, leur certitude, ce qu'ils pensent, cela les met mal à l'aise, et comme ils sont lâches. Parce que sur le fond, cela ne va jamais bien loin.
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L'ignorance est la cause de la souffrance, l'ignorance est de croire à l'existence d'un moi, hors cela est contraire à la vérité que tout les phénomènes sont interdépendants. La douleur, la lamentation, le chagrin, tristesse, désespoir, naissent de cette appropriation à un soi, hors tout est vides d'existence propre, c'est la vacuité. Cette appropriation à un soi est ce qui provoque un égo qui est cause de souffrance, l'attachement à un devenir, à une jouissance qui sont que des facteurs transitoires car tout est impermanent, est donc vide d'existence propre. Cette ignorance est cause de formation mentales qui naissent avec la conscience des cinq sens et du mental, ils créent des phénomènes physiques et mentaux, qui créent un désirs un attachement, un devenir. Hors tout est vacuité, le soi n'existe pas, prétendre le contraire c'est créer un attachement un désir qui créaient de la souffrance à un moment ou un autre. Cette appropriation à un soi crée un devenir, naissance, vieillesse mort et renaissance. L'être éveillé n'a plus de flux de penser crée par un ego, par l'ignorance qui croit à l'existence d'un soi. Il n'a plus de devenir donc de renaissance. Il est dans le nibbana, il est comme une pièce chauffé à blanc qui refroidit instantanément par ce qu'il n'a plus de désirs crées par un moi.
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Mes enseignements complets : https://dharmabarron.blogspot.com/
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Il faut que vous fassiez disparaître la prétention 'je suis', la perception de l'inconstance sert à faire disparaître celle ci, celui qui perçoit l'inconstance, le perception du non soi s'installe, celui qui perçoit le non soi, le déracinement de la prétention 'je suis', c-a-d atteint l'extinction du monde visible, l’éveil.
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Vibhaṅga Sutta, une explication détaillée

Mendiants, je vais vous enseigner et vous expliquer en détail l'apparition dépendante. Écoutez cela et faites bien attention, je vais parler.

— Oui, Bhanté, répondirent les mendiants. Le Fortuné dit alors:

Et qu'est-ce, mendiants, que l'apparition dépendante?

À cause de l'ignorance, mendiants, il y a les constructions;

à cause des constructions, la connaissance;

à cause de la connaissance, le Nom-et-Forme;

à cause du Nom-et-Forme*, les organes des sens;

à cause des organes des sens, le contact;

à cause du contact, le ressenti;

à cause du ressenti, la Soif;

à cause de la Soif, l'attachement;

à cause de l'attachement, l'existence;

à cause de l'existence, la naissance;

à cause de la naissance, il y a le vieillissement et la mort, le chagrin, les lamentations, les douleurs, les déplaisances mentales et la détresse.

Telle est l'apparition de toute cette accumulation de mal-être.

Et qu'est-ce, mendiants, que le vieillissement et la mort? Pour les divers êtres dans les différents ordres d'existence, le vieillissement, la vieillesse, avoir les dents cassées, les cheveux blancs, des rides, le déclin de la vitalité, la détérioration des facultés, c'est ce qu'on appelle le vieillissement. Pour les divers êtres dans les différents ordres d'existence, le décès, le trépas, la séparation [du corps], la disparition, l'extinction, la mort, avoir fait son temps, la séparation des accumulations, l'enterrement du corps, c'est ce qu'on appelle la mort. Ainsi donc, ce vieillissement et cette mort, c'est ce qu'on appelle le vieillissement et la mort.

Et qu'est-ce, mendiants, que la naissance? Pour les divers êtres dans les différents ordres d'existence, la naissance, l'apparition, la venue au monde, l'arrivée dans le monde, la manifestation des accumulations, l'acquisition des organes des sens, c'est ce qu'on appelle la naissance.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'existence? Il y a ces trois [types d']existence: l'existence [dans la sphère] sensuelle, l'existence [dans la sphère] matérielle, et l'existence [dans la sphère] immatérielle. Voici ce qu'on appelle l'existence.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'attachement? Il y a ces quatre types d'attachement: l'attachement à la sensualité, l'attachement aux opinions, l'attachement aux rites et préceptes, l'attachement à la croyance au Soi. Voici ce qu'on appelle l'attachement.

Et qu'est-ce, mendiants, que la Soif? Il y a ces six classes de Soif: la Soif de formes visibles, la Soif de sons, la Soif d'odeurs, la Soif de saveurs, la Soif de sensations corporelles, la Soif de phénomènes mentaux. Voici ce qu'on appelle la Soif.

Et qu'est-ce, mendiants, que le ressenti? Il y a ces six classes de ressentis: les ressentis engendrés par le contact oculaire, les ressentis engendrés par le contact auditif, les ressentis engendrés par le contact olfactif, les ressentis engendrés par le contact gustatif, les ressentis engendrés par le contact corporel, les ressentis engendrés par le contact mental. Voici ce qu'on appelle le ressenti.

Et qu'est-ce, mendiants, que le contact? Il y a ces six classes de contacts: le contact oculaire, le contact auditif, le contact olfactif, le contact gustatif, le contact corporel, le contact mental. Voici ce qu'on appelle le contact.

Et qu'est-ce, mendiants, que les organes des sens? L'œil en tant qu'organe des sens, l'oreille en tant qu'organe des sens, le nez en tant qu'organe des sens, la langue en tant qu'organe des sens, le corps en tant qu'organe des sens et l'esprit en tant qu'organe des sens. Voici ce qu'on appelle les organes des sens.

Et qu'est-ce, mendiants que le Nom-et-Forme? Le Ressenti, la Perception, l'Intention, le Contact, l'Attention, c'est ce qu'on appelle le Nom. Et les quatre grands éléments, ainsi que la Forme issue des quatre grands éléments, c'est ce qu'on appelle la Forme. Ainsi donc, ce Nom et cette Forme, c'est ce qu'on appelle le Nom-et-Forme.

Et qu'est-ce, mendiants, que la connaissance? Il y a ces six classes de connaissance: la connaissance oculaire, la connaissance auditive, la connaissance olfactive, la connaissance gustative, la connaissance corporelle, la connaissance mentale. Voici ce qu'on appelle la connaissance.

Et que sont, mendiants, les constructions? Il y a ces trois types de constructions: les constructions corporelles, les constructions verbales, les constructions mentales. Voici ce qu'on appelle les constructions.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'ignorance? La non-connaissance du mal-être, la non-connaissance de l'origine du mal-être, la non-connaissance de la cessation du mal-être et la non-connaissance de la voie menant à la cessation du mal-être, voici ce qu'on appelle l'ignorance.

Ainsi, mendiants, à cause de l'ignorance, il y a les constructions;

à cause des constructions, la connaissance;

à cause de la connaissance, le Nom-et-Forme;

à cause du Nom-et-Forme, les organes des sens;

à cause des organes des sens, le contact;

à cause du contact, le ressenti;

à cause du ressenti, la Soif;

à cause de la Soif, l'attachement;

à cause de l'attachement, l'existence;

à cause de l'existence, la naissance;

à cause de la naissance, il y a le vieillissement et la mort, le chagrin, les lamentations, les douleurs, les déplaisances mentales et la détresse.

Telle est l'apparition de toute cette accumulation de mal-être.

Avec la disparition complète & cessation de l'ignorance,

il y a cessation des constructions;

avec la cessation des constructions, la cessation de la connaissance;

avec la cessation de la connaissance, la cessation du Nom-et-Forme;

avec la cessation de du Nom-et-Forme,

la cessation des organes des sens;

avec la cessation des organes des sens, la cessation du contact;

avec la cessation du contact, la cessation du ressenti;

avec la cessation du ressenti, la cessation de la Soif;

avec la cessation de la Soif, la cessation de l'attachement;

avec la cessation de l'attachement, la cessation de l'existence;

avec la cessation de l'existence, la cessation de la naissance;

avec la cessation de la naissance, il y a la cessation du vieillissement et de la mort, du chagrin, des lamentations, des douleurs, des déplaisances mentales et de la détresse.

Telle est la cessation de toute cette accumulation de mal-être.

http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/s ... l#namarupa

*le nom, l'esprit, les agrégats immatériels, le ressenti, la perception, la connaissance, les formations volitionnelles ou construction mental, la forme, agrégat matériel, le corps, la corporalité.
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Franck Barron
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Ne faisons pas d'anachronisme, Gautama Bouddha a parlé de connaissance, non de conscience discriminante.
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Franck Barron
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Considéré l'esprit et la forme comme moi est source de souffrance, l'esprit est immatériel, il est formé du ressenti, de la perception, de la connaissance, des formations mentales ou constructions mentales, la forme est matériel, c'est la corporalité, le corps.
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