Esprits, fantômes, revenants dans le bouddhisme.

11 mai 2012, 18:31

la conception du fantôme "prétas" "fantôme affamé" n'est tout de même pas non plus la même chose que le culte des ancêtres.

Les "fantômes affamés" sont un type de renaissance, OK... donc rien interdit de penser qu'on puisse avoir un ancêtre qui aie fait une renaissance sous cette forme.
Mais ça n'est pas non plus une obligation (faut espérer !) alors que le culte des ancêtres, là où il se pratique, exclue rarement quelqu'un de la liste. Il s'adresse plus largement à toutes les personnes décédées. et en cela est plus proche de la conception occidentale du fantôme (qui n'est pas forcément une forme blanche effrayante avec un boulet = il existe des légendes de fantômes protecteurs d'une famille ou d'un lieu)

11 mai 2012, 20:21

Mais est-ce bien bouddhiste le culte des ancêtres

(je me pose la question...)

En Occident le fantôme est un défunt trop attaché à ce monde qui ne peut pas pour
cette raison s’élever au Ciel, enfin je crois (?), Aldous pourrait nous le confirmer peut être ?
Mais il y a sans doute l’idée d’une âme derrière notre conception occidentale du fantôme,
et aussi certainement celle d’une vie éternelle dans les cieux à atteindre.
oiseau2julie

11 mai 2012, 20:36

Longchen a écrit :Mais est-ce bien bouddhiste le culte des ancêtres (je me pose la question...)

Non, le(s) culte(s) des ancêtres, surtout pris au sens strict (les membres de la famille) shuuuuuuuuuuuuttttt n'est probablement pas bien bouddhiste...
Mais si on prend le terme "ancêtre" au sens "tous ceux qui sont venus avant", ça devient peut-être un peu différent. Or, dans bien des cultures, le culte des ancêtres est avant tout celui des origines et de l'histoire d'un peuple ou d'une famille. Ce qui rejoint l'idée de "se souvenir des actions / des idées antérieures"
Evidemment, ça peut encore être vu comme en rapport avec l'attachement... Donc pas très bouddhiste.
Mais ça peut aussi être vu comme un rappel de l'impermanence... Et de plusieurs façons, car tout de même, même quand des traditions se maintiennent, chaque génération est différente de la précédente. Se souvenir ne veut pas forcément dire reproduire.

Longchen a écrit :En Occident le fantôme est un défunt trop attaché à ce monde qui ne peut pas pour
cette raison s’élever au Ciel, enfin je crois (?), Aldous pourrait nous le confirmer peut être ?
Mais il y a sans doute l’idée d’une âme derrière notre conception occidentale du fantôme,
et aussi certainement celle d’une vie éternelle dans les cieux à atteindre.

Le fantôme occidental n'est pas une notion chrétienne. D'un point de vue chrétien, l'âme doit effectivement atteindre le Ciel (ou à défaut le Paradis ou le Purgatoire). Mais l'église n'a pas pu empêcher la croyance populaire aux âmes errantes. Les croyances, plus exactement, car il y en a plusieurs.
On considère souvent que les morts sans sépulture deviennent des fantômes. Parfois aussi les morts enterrés hors cimetière (mais eux peuvent aussi être seulement en Enfer selon d'autres croyances). Les morts en mer, par exemple, sont des âmes errantes. Une croyance qui remonte peut-être au temps du paganisme, puisque la mer était chez les celtes un chemin direct vers l'Autre Monde (qui n'est pas seulement celui des morts, ni hermétiquement clos). Les fantômes des châteaux et maisons hantées sont parfois aussi des êtres non vraiment tourmentés mais attachés au lieu. Parfois même protecteurs. A la fin de la "petite sirène", Andersen explique comment les "dames blanches" doivent accomplir des bonnes actions pendant 300 ans avant de gagner le droit d'entrer au Paradis, mais peuvent aussi errer plus longtemps si elles font du mal.

(petit résumé mythologique occidental en vrac)

13 mai 2012, 13:18

Si je résume, il y a des fantômes à part entière dans le bouddhisme. On les appelle esprits faméliques ou pretas.
Donc, en toute logique, on peut communiquer avec eux ?

13 mai 2012, 13:26

ted a écrit :Si je résume, il y a des fantômes à part entière dans le bouddhisme. On les appelle esprits faméliques ou pretas.
Donc, en toute logique, on peut communiquer avec eux ?

Normalement, seules les personnes ayant une forme de clairvoyance peuvent les voir ou les entendre.

13 mai 2012, 13:41

Dharmadhatu a écrit :
ted a écrit :Si je résume, il y a des fantômes à part entière dans le bouddhisme. On les appelle esprits faméliques ou pretas.
Donc, en toute logique, on peut communiquer avec eux ?
Normalement, seules les personnes ayant une forme de clairvoyance peuvent les voir ou les entendre.

La clairvoyance, c'est bien l'un de ces siddhis qui se manifeste à partir d'un certain niveau de pratique ?
Dans le bouddhisme, elle semble accessible à tout le monde donc. ba11

13 mai 2012, 13:50

Ted a écrit :La clairvoyance, c'est bien l'un de ces siddhis qui se manifeste à partir d'un certain niveau de pratique ?
Dans le bouddhisme, elle semble accessible à tout le monde donc. ba11

Oui, et il arrive que des gens aient pratiqué shamatha au cours de vies passées et développé certaines facultés de clairvoyance qui peuvent se manifester au cours de cette vie présente quand des conditions propices sont advenues.

13 mai 2012, 14:07

Les rêves prémonitoires, ça en fait partie ?

13 mai 2012, 15:36

Dharmadhadu, je suis curieux...dans un post pas si éloigné (mais pas si récent non plus), tu avais dis que les prétas et des dévas vivaient (ou pouvaient vivre) dans les arbres selon le bouddhisme.
Que nous faut-il comprendre...que c’est le seul endroit où vivent les prétas ou bien qu’ils vivent là avec plus de fréquence ? (et sait-on pourquoi ?)

§ j’avais déjà lu que des dévas pouvaient élire domicile (ou résider temporairement) dans des arbres, c’est mentionné dans un sutra selon mon souvenir.

13 mai 2012, 17:18

Sourire a écrit :Les rêves prémonitoires, ça en fait partie ?

Ca peut être une forme de clairvoyance.

Longchen a écrit :Dharmadhadu, je suis curieux...dans un post pas si éloigné (mais pas si récent non plus), tu avais dis que les prétas et des dévas vivaient (ou pouvaient vivre) dans les arbres selon le bouddhisme.
Que nous faut-il comprendre...que c’est le seul endroit où vivent les prétas ou bien qu’ils vivent là avec plus de fréquence ? (et sait-on pourquoi ?)

§ j’avais déjà lu que des dévas pouvaient élire domicile (ou résider temporairement) dans des arbres, c’est mentionné dans un sutra selon mon souvenir.

Désolé, Longchen, je n'ai pas la réponse. Sans doute que la présence d'un déva ou d'un préta est inférée dans un arbre lorsque celui-ci prendre une belle vigueur ou bien dépérit sans autres raisons apparentes.