L'amour désinteressé ? ça vous intéresse ?

Adrien

Ça m'était sorti de la tête, mais il y a un texte sur les relations de couple que j'ai trouvé absolument e-xce-llent, c'est "Savoir aimer" d'Ajahn Jayasaro, disponible dans ce document (page 56 à 71) :
http://www.refugebouddhique.com/images/ ... yasaro.pdf

Je me suis toujours dit que si je devais me marier, j'en ferais mon livre de chevet.
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Flocon
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Globalement d'accord avec le message d'Adrien. Peut-être au fond faudrait-il renoncer au terme "amour" à cause des confusions qu'il suscite... :?: En tout cas j'ai toujours pensé que c'était un mauvais choix de traduction pour metta/maitri (les chrétiens ont un peu le même problème avec le mot grec agapê lorsqu'il est traduit par "amour", quoiqu'il ne s'agisse pas exactement de la même notion et qu'à l'origine, le terme désigne l'affection entre frères).
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Katly

Je crois même parfois, que le mot "amour" a été enfermé dans la religion et les idées, abîmé. Et dès qu'on accole un autre mot avec, il perd son sens.
Thich Nhat hanh dit que le mot "amour" est un mot très beau, un mot malade dont on devrait prendre soin.

FleurDeLotus
ted

Adrien a écrit :Ça m'était sorti de la tête, mais il y a un texte sur les relations de couple que j'ai trouvé absolument e-xce-llent, c'est "Savoir aimer" d'Ajahn Jayasaro, disponible dans ce document (page 56 à 71) :
http://www.refugebouddhique.com/images/ ... yasaro.pdf

Je me suis toujours dit que si je devais me marier, j'en ferais mon livre de chevet.
Je poste quelques extraits. Ca m'a l'air intéressant.
ajahn_jayasaro a écrit :
L’amour entre deux personnes est l’un des centres d’intérêt de la société humaine. Le cinéma, le
théâtre, les romans, les contes ainsi que les spots publicitaires qui nous entourent, nous font tous
comprendre que ce type d’amour est la chose la plus importante de la vie. La vie de ceux qui n’en
feraient pas l’expérience ne serait ainsi pas une vie parfaite, et ce serait triste pour eux. Mais si
quelqu’un s’arrête et réfléchit un peu, il se rendra compte que son amour romantique, même s’il est
comparable à celui que l’on trouve dans les romans, n’est pas le remède miracle qui peut soigner
tous les maux.
http://www.refugebouddhique.com/images/ ... yasaro.pdf
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ajahn_jayasaro a écrit : À un certain niveau, l’amour peut nous soulager de certaines douleurs, mais il ne peut
pas nous aider à faire complètement disparaître le malheur. L’amour que l’on peut éprouver pour
quelqu’un jusqu’à la fin du monde, ou même au-delà, ne suffit pas. Si nous comprenons cela, nous
nous rendrons compte à quel point nous nous sacrifions ou nous nous faisons du mal en nous
convertissant à la religion de notre conjoint rien que par amour. Il ne s’agit pas d’une question
banale, comme beaucoup de bouddhistes ont tendance à le croire.
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ajahn_jayasaro a écrit : Les jeunes gens ont tendance à considérer que l’amour apporte une solution à tous les problèmes
de la vie. Ils croient qu’en fin de compte tout ira bien si l’amour est réciproque. Mais en réalité,
ce qui contribue au bonheur à long terme, ce n’est pas uniquement l’affection, mais plutôt la
manière dont chacun se comporte, à travers ses actions, ses paroles et ses pensées. Celui qui,
sans pratiquer le Dhamma, prend l’amour pour refuge finira par sombrer dans la déception, la
dépression et l’amertume.
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ajahn_jayasaro a écrit : Avez-vous remarqué que bien des gens souffrent de leur amour parce qu’ils croient qu’avec
l’amour, ils ne souffriront pas ? Je m’explique : cela signifie que celui qui souffre parce qu’il
pense que sa vie est fade, qu’elle n’a aucun sens, ou qu’il lui manque quelque chose, croit et
espère que lorsqu’il aimera quelqu’un, et qu’il sera aimé en retour, son malheur disparaîtra et
qu’il sera heureux pour toujours. Mais en réalité, le résultat, c’est qu’une fois satisfait de
l’amour tant souhaité, il découvre que la souffrance est toujours là, au fur et à mesure que
l’excitation toute fraîche de l’amour s’estompe.
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ajahn_jayasaro a écrit : Celui qui place trop haut son espoir dans
l’amour ne peut donc qu’être déçu. Et se sentant blessé, il se plaint qu’il est victime d’une
injustice, qu’on le trompe, qu’il aurait dû être plus heureux. Il accuse l’autre d’être responsable
de tout. Aimer et être aimé est évidemment réconfortant, mais la souffrance ne peut s’éteindre
qu’avec l’extinction de l’ignorance et des désirs insatiables. Elle ne peut pas s’éteindre parce
que : « Je t’aime et tu m’aimes. »
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ajahn_jayasaro a écrit : Espérer que l’amour peut faire disparaître le malheur constitue dès le départ une erreur. Et cela
ne peut se terminer que par la déception. Mais il faut remarquer que le problème n’est pas dû
uniquement aux limitations de l’amour. Le problème fondamental, c’est que nous ne comprenons
ni notre propre vie, ni celle de notre bien-aimé(e). À cause de cela, nous ne pouvons pas nous
empêcher de placer tout notre espoir dans l’amour. Nous n’obtenons pas ce que nous attendons
de l’amour, car nous ne nous connaissons pas nous-mêmes ; nous ne connaissons pas la nature
réelle de l’amour. Et c’est là où réside le problème. Les pièces de théâtre, les livres, les chansons
et bien d’autres choses nous invitent à croire que l’amour peut faire disparaître la souffrance.
Mais notre vie prouve qu’il n’en est pas ainsi.
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ajahn_jayasaro a écrit : Étant donné que la personne qui aime, que celle qui est aimée et que l’amour sont des sa?khara,
et qu’ils ne sont pas permanents, un jour ou l’autre, nous devrons naturellement être séparés des
gens que nous aimons. Cela est certain. Ceux qui n’ont jamais consacré leur temps à examiner la
nature de la vie souffrent plus ou moins de cette séparation, en fonction du degré d’attachement
qu’ils ressentent vis-à-vis de telle ou telle personne. Parfois, cette séparation peut se faire sentir
même avant la mort, notamment à cause de certaines maladies, comme les maladies mentales ou
la démence due à la vieillesse. Atteints par une de ces maladies, les gens qui nous aiment le plus
au monde peuvent ne plus nous reconnaître.
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