Je pense qu'il est temps que je poste un nouvel extrait!
Il y a des dissipés dans la classe!
En tout cas, c'est intéressant de constater que Peter Fenner, son approche et le vocabulaire qu'il emploie ne laissent pas indifférent. C'est encore une affaire d'affinités.
Oui, 2565 vues en trois semaines, c'est un record sur le forum, et j'ai été fort heureusement surpris des réflexions qu'il a soulevées, que j'ai trouvées globalement constructives.
Ne laisse pas indifférent, effectivement, je l'ai posté sur un autre forum, il a été éliminé en même pas deux jours.
j'avais relevé ce que tu avais dit sur la transmission de certains maîtres, dont Namkhai Norbu, dont tu disais qu'ils donnaient tout à leur audience, sans rien retenir.
Ca m'a touché, car aujourd'hui je pense vraiment qu'il n'y a rien à retenir dans ce que l'on veut transmettre, car déjà il n'y a pas de "quelque chose" à transmettre, et donc ça ne peut être contingent à une graduation, quelque chose qui commence et finit, quelque chose avec début et fin : on existe de façon totale dans l'instant, et que l'on en soit conscient ou pas, l'on se donne en totalité au monde à chaque instant.
Je pense que l'apanage de la maîtrise, c'est d'être conscient de ce fait, et d'aider à ce que ça vive et reste vivant.
En tout cas cette approche met des mots sur des ressentis que j'ai depuis toujours dans la pratique.....et qu'elle permet de se libérer du cadre, pour mieux s'en servir.
et permet de faire des liens avec la dimension ultime, et aussi son aspect thérapeutique dans le monde relatif.
En fait je trouve que c'est une approche qui a la fois crée un grand espace, quelque chose d'aisé, et aussi qu'elle permet de créer des liens.
à Lausm, je crois que c'est Krishnamurti qui a dit "il est bon de naitre dans une religion, mais pas d'y mourir";
En évoluant -avancant en âge, je pense qu'on se libère tot ou tard "des cadres", y compris "exotiques", ou culturels, d'autant plus s'ils ne sont pas de notre "culture de base"; donc même une spiritualité "d'asie", japonisante ou autre, et ses termes, sont tot ou tard dépassé, par celui qui cherche le vrai, le réel, le naturel;
Et ce réel n'appartient ni à l'orient, ni à l'occident, mais à "ce qui est"
Je remets du Walt Whitman pour terminer ce soir !
Déjà cité, mais qui aime ne compte pas
Ô moi ! Ô vie ! Toutes ces questions
Qui m'assaillent
Ces cortèges sans fin d'incroyants
Ces villes peuplées de sots
Qu'y a-t-il de bon dans tout cela, ô moi, ô vie ?
Réponse :
Que tu es ici - que la vie existe, et l'identité,
Que le prodigieux spectacle continue, Et que tu peux y apporter ta rime.
Walt Whitman
Allen Ginsberg avait très influencé entre autre par Walt Whiteman. C'est un dees piliers de la culture américaine pour les catégories cultivées. Je crois même qu'il est enseigné à l'école.
Allen Ginsberg qui avait été le "Professeur" de poèsie de Trungpa, avait du lui faire lire ses livres.
L'enseignement de Trungpa a été ciblé de par les circonstances des rencontres sur de gens qui étaient des intellectuels, des artistes, ds psychologues.
tandis que l'enseignement de Sogyal (par exemple) est ciblé sur un public beaucoup plus populaire.
Les enseignements sont aussi profonds mais certains préféreront l'un à l'autre....
C'est aussi très interessant de voir la différence de pédagogie entre Péma Chodron et Choghyaml Trungpa duquel elle a reçu les enseignements
Je me demande même si Péma Chodron n'a pas vendu plus de Livres, audio, vidéos et n'a pas plus élèves que Trungpa.
Elle explique, enseigne les mêmes choses mais elle a trouvé un langage plus universel.
Peut être de là, il est possible, autorisé, d'entrevoir que peut être pour certaines personnes plus le langage est universel, mieux que c'est et d'autres qui préfèrent un enseignement plus ciblé sur leurs capacités, conditions, affinités, etc
En même temps, je me demande si l'universel ne porte pas son nom justement parce qu'il peut convenir à différents types d'affinités, plus ou moins ciblés.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
En fait, Peter Fenner c'est bien, parce que c'est facile...
La principale difficulté étant de comprendre à quel point c'est facile...
C'est facile comme éternuer, bailler ou s'étirer...
Les personnes compliquées veulent des réponses...
Les personnes angoissées veulent des réponses...
Les philosophes veulent des réponses...
Les scientifiques veulent des réponses...
C'est très dur de ne pas "chercher" quelque chose. De ne pas chercher une réponse.
Il faut que le monde aie un sens.
Nous avons créé une causalité, du fait de notre ignorance.
Mais il n'y a pas de causalité.
Il n'y a pas de karma.
Il n'y a pas de loi ultime.
Il n'y a pas de Dharma.
jules a écrit :Karma, Loi ultime, Dharma ? Jamais entendu parler...
<<metta>>
Penser à quelque chose qui n'existe pas, même pour nier son existence, c'est déjà lui donner un certain accès à la réalité, ne serait-ce qu'en tant que concept...
Si je te dis de ne pas penser à un éléphant rose, à quoi penses tu ?
Un texte zen affirme : "Nous ne pouvons pas dire : 'pas de dualité' "
Toute la difficulté est là en fait : "s'oublier soi-même et se laisser attester par les 10 000 existants", comme dit maître Dogen.
C'est pour ça que Dogen commençait par le fait de se connaître soi-même avant que de dire de s'oublier soi-même, pour se retrouver propulsé dans le monde de l'altérité universelle des dix mille êtres.
Du quelque chose, on tombe sur rien. Du rien, on aboutit à l'autre. Aux autres.
C'est exactement ce que formule T.Wangyal dans sa façon de formuler la méditation.
En fait, c'est normal que chacun ait sa formulation de l'universerl et les différences peuvent s'enrichir, et je pense que c'est cela qui permet de rendre son universalité à un bouddhisme qui peut se passer de s'appeler bouddhisme...ce qui le rend authentique comme façon d'être....Daniel Odier qui disait que le dharma ce n'était même pas une pratique, méditer n'est même pas une pratique, mais c'est être. Chose que je n'aurais osé dire il y a peu.
Oui, Pema Chôdron ne formule pas comme Trungpa, mais elle est le produit d'une génération différente, et c'est bien de retrouver d'autres mots, de réécrire les sutras, comme disait Kodo Sawaki.
Oui, peut être que sans Whalt Whitman, Trungpa n'aurait pas dit la même chose.
Je parlais de Fenner à un copain qui pratique avec Tokuda, donc versé dans le Shobogenzo à fond, et quand je lui parle de transmission sans contenu, alors il me dit : "oui, tout à fait, c'est ce que Dogen dit dans le Raihai Tokuzui (se prosterner et obtenir la moelle)."
Donc toute forme différente peut coexister sans s'infirmer. Et des enseignements par des voies différentes se nourrissent mutuellement.
Car l'univers est vaste.
@ Ted : En fait, je ne pense pas que c'est qu'il n'y ait pas de causalité..On ne crée pas de causalité de par notre ignorance, mais on est ignorant de notre causalité...comme dirait peut être Onmyway, ce serait comme partir en mer sans connaître les vents et leur fonctionnement..mais la causalité, le karma, le dharma, n'ont pas besoin de nous, de "je", pour être ce qu'ils sont.
Quand on laisse le karma, le dharma, tout ça à ce que c'est, alors on n'a plus rien à pratiquer...juste à être, et c'est encore trop de le dire, mais on n'a que les mots ici, pour le dire, donc je le dis ainsi!
Mais quand tu dis, Ted, qu'il n'y a pas, je pense que c'est ça que tu veux dire...qu'on n'a pas besoin de quelqu'un pour en faire des concepts....mais peut-être détourné-je tes propos du sens que tu leur prétais?