Robi a écrit :Dharmadhatu a écrit :Si on regarde vraiment, ce qu'on qualifie de besoin, de sensation, de ceci, de cela, tout n'est finalement qu'une idée qui passe dans notre esprit.
Si la faim n'était qu'une idée ça passerait en y pensant plus (et du même coup le problème des famines serait résolus).

En fait, c'est beaucoup plus subtil que ça. Nous avons déjà insisté pour dire que le doigt n'est pas la lune, n'est-ce pas ? Donc l'idée n'est pas la chose à laquelle elle renvoie.
Si on se penche sur ce que disent Nagarjuna et les prasangikas, tout n'est qu'un nom. Mais il faut s'y pencher en voyant qu'ils distinguent la base d'imputation du phénomène imputé. Dire l'idée est la faim, c'est confondre le phénomène imputé avec la base d'imputation. Nagarjuna dit: Si le feu était la désignation, alors on se brûlerait la bouche rien qu'en disant "feu".
De plus, dire qu'un truc n'est qu'un nom ou une idée ne le rend pas inexistant pour autant. Ca dépend de ce qu'on fait de cette idée. Soit on la cultive, soit on la rejette, soit on la transforme, soit on la libère.
Elle a son utilité, une certaine raison d'être même, pourrait-on dire, mais ça n'empêche qu'elle n'est qu'un truc qui passe.
Si la faim (ou sa base d'imputation: ses caractéristiques douloureuses) demeure, alors il faut entretenir l'idée vide et évanescente d'un moyen à mettre en place pour faire cesser cette situation.
Le magicien ne prend-ils pas plaisir à se jouer d'hallucinations tout en les reconnaissant parfaitement comme telles ?
