C'est comme l'enfant qui apprend à faire du vélo ; au début, il se concentre excessivement sur les pédales et le guidon (au point qu'il pourrait faire une conférence là dessus


Il y a une réalité même
Antérieure au ciel et à la terre,
Une réalité qui n’a pas de forme
Et encore moins de nom;
L’œil ne sait la discerner;
Elle n’a pas de voix
Que l’oreille puisse entendre.
La nommer Esprit ou Bouddha
Profane sa nature,
Car elle se transforme
En une fleur chimérique dans l’espace;
Elle n’est ni l’Esprit, ni Bouddha;
D’une tranquillité absolue elle dispense
Cependant son éclat de mystérieuse façon
Et ne se laisse percevoir
Que de celui dont le regard est éveillé.
...
Dai O Kokushi
Oui, nous sommes totalement d'accord.Ceci ne signifie pas que Bodhidharma ignorait qui est ce "qui". Du reste, ce "qui" est celui du kôan d'ouverture (de l'oeil de l'esprit) : "qui récite le nom de Bouddha ?". En d'autres termes, ce "qui" est le Mu de Joshu ou encore le son d'une seule main d'Hakuin. Dire "je ne sais pas", cela démontre précisément qu'il ne s'agit pas d'un phénomène, auquel cas il aurait pu répondre (peut-être) : Dieu, Allah, Vishnou... ou encore Rien-Du-Tout, ou encore "Vacuité"... ou Mickey Mouse. Il faut donc faire très très attention quand on saisit une expression de ce genre "je ne sais pas" dans un mode dualiste, c'est à dire "le couteau ne peut pas se couper" ou encore "l'oeil ne peut pas se voir". Bdhidharma a réalisé "qui" perçoit, parle, récite le nom de Bouddha... mais ce qu'il a réalisé transcende les notion de savoir ou ne pas savoir, d'être ou de non-être. Le retournement de l'esprit sur lui-même, qui est la réalisation, est tel que l'oeil se voit et le couteau se coupe, ou encore (parce que c'est bien de ça qu'il s'agit), c'est le Dharmakaya qui se réalise lui-même.
Le "je pense donc je suis" de Descartes est une évidence pour Descartes. Descartes dit que même un idiot serait d'accord avec lui. Il ya même un texte de Descartes où il est lui même l'idiot qui dit "je pense donc je suis"."je" ne sait évidement pas.
Oui. Quand on étudie comment fonctionne notre cerveau lors d'un apprentissage nous passons par des phases d'oubli. Le sommeil est une phase d'oubli essentielle pour apprendre.Puis lorsqu'il a enfin appris, il oublie le vélo.
Pas nécessairement. Joshu répondit "le cyprès dans la cour". Mais, pour être tout à fait honnête, ce cyprès n'est pas le Dharmakaya mais le Sambhogakaya. Enfin, je chipoteTed a écrit :On est obligé de dire "je ne sais pas".
Dire autre chose, c'est nommer, étiqueter, c'est mort quoi...![]()
Ah non, moi, j'aime bien FB, car on ne se prend pas la tête avec la lumièreC'est comme Facebook. Les gens se sont nommés, étiquetés, ils ont fait la liste de leurs amis. Alors, il n'y a plus de place pour la lumière.
Je ne voudrais pas chipoter non plus mais toute la difficulté c'est de continuer à faire zazen en dehors du Dojo et donc aussi en mangeant et en buvant et donc à pédaler sans vélo.Ha ha c'est bon ça. C'est ce qu'on pourrait appeler : "Pouvoir pédaler sans devoir s'arrêter ni pour boire ni pour manger".
Et bien oui au sens où pondu signifie produit. Je te renvoie à "Manières de faire des mondes" de Nelson Goodman ainsi qu'au Lankavatara sutra qui montrent chacun à sa manière qu'une idée de corne de lapin peut être une production de l'esprit. Chez Goodman, l'idée c'est qu'un artiste ne produit jamais quelque chose à partir de rien mais par composition, décomposition, pondération, agencement, suppression et supplémentation, déformation. "Loin d'être un maître solennel et sévère, la vérité est un serviteur docile et obéissant", écrit GoodmanSi durant la nuit tu vois un oeuf pendant ton rêve, cet oeuf là doit-il nécessairement avoir été pondu ?