N'est ce pas une généralisation ? Que penser de personnes qui s'y investissent sérieusement ? Profondément, avec sincérité et durablement ? Il y en a très certainement. Surement pas tous, mais quelques unes aussi qui ne s'y engagent pas par "caprice".
D'ailleurs il y a un soucis réel de ce risque aussi bien dans les structure bouddhistes sérieuses en France que parmi par exemple des figure éminentes comme le Dalaï Lama ou Thích Nhất Hạnh. Et l'un comme l'autre invitent les Occidentaux déjà dépositaires de leur propre tradition religieuse de rester dedans. Une posture hautement respectable à mes yeux.
J'ai aussi lu ,ailleurs qu'ici, une critique assez proche qui voyait l'attrait actuel pour le bouddhisme en Occident en général (qui n'est pas nouveau pourtant, cela remonte aux années 70) et en France en particulier, un simple effet de mode, de la part d'une personne qui elle aussi ne comprenait pas pourquoi des gens tournaient le dos à leurs racines spirituelles judéo-chrétiennes pourtant anciennes et bien établies.
Cette personne témoignait aussi d'une expérience mystique personnelle venue dans un moment de grande souffrance. Il y a très certainement chez certaines personnes actuellement en France un attrait superficiel, d'effet de mode, pour le bouddhisme, sans approfondissement.
Le contexte actuel, récent, de violence du au fanatisme de certains qui se prétendent musulmans, n'y ai pas étranger selon moi, un peu comme si des gens, effrayés par l'égarement et la violence d'une certaine conception du monothéisme (l'Islam) souhaitaient prendre Refuge justement dans une spiritualité bien plus basée à leurs yeux sur du pacifisme, une religion non culpabilisante et non basée sur la croyance en une divinité unique à laquelle il faudrait obéir et peut être davantage compatible avec la science. Je suis persuadé que cela joue. Et les gens attirés par le bouddhisme ne sont pas forcément des personnes peu cultivées ou superficielle. Dans la première association que j'ai fréquenté j'y ai croisé un personne qui travaillait au ministère de l'intérieur, dans le cabinet de Ledrian, et un monsieur qui était astrophysicien et voyageait pour ses recherches.
Actuellement depuis quelques semaines je me rend à des séances de pratique à l'IEB à Paris, nous y sommes au moins une dizaine à chaque fois le soir. Il y a toujours un moment de partage à la fin. Chacun demande la parole et exprime ce qu'il a envie d'exprimer, les autres écoutent. Et crois moi tous ceux qui sont là ne sont pas là par "effet de mode" ou par "caprice".
Ils témoignent de leurs expériences "retraites" parfois, de ce que le bouddhisme "à la sauce" Thích Nhất Hạnh leur apporte.
Il est certain que le Bouddha a clairement dit qu'il n'était pas là pour répondre à tout un tas de question sur l'univers, son sens, son passé, son avenir etc... Je vois au moins 2 Sûtras qui portent là dessus.
La question du sens de la vie et du monde est crucial évidemment, pour qui a assez de loisir pour prendre le temps d'y réfléchir, toutefois, même si je suis quelqu'un qui a besoin de trouver un sens aux choses justement, pour moi tout doit toujours avoir une raison, une explication, je trouve justement que le Dharma répond à mes attentes en la matière. Comme quoi, cela dépend vraiment des besoins et perceptions de chacun.
Le bouddhisme aussi ne m'a pas apporté de réponse satisfaisante sur l'origine du monde: par exemple pour moi il est désormais impensable que le monde n'a pas de cause première. Le christianisme apporte du sens à ma vie (je ne suis pas, ni les autres, une illusion) et du sens à la vie tout court (Dieu a un dessein).
Autrefois je ne comprenais pas que l'on ne puisse pas croire en Dieu justement. Je ne comprenais pas que l'on puisse avoir envie de vivre, avoir gout à la vie, trouver un but à sa propre vie, sans cela. J'étais jeune. Maintenant je suis convaincu justement qu'il n'est pas possible qu'il y ai une cause première unique à la naissance de l'univers

Toutefois je ne me battrais par pour cela.
Je suis quelqu'un qui a un gout à la fois pour les science et pour la spiritualité et je trouver qu'en la matière le bouddhisme me permet de réunir les 2 harmonieusement. Ce qui est confortable et pratique.
Ce serait trop long d'expliquer pourquoi je ressens cela, c'est une accumulation de plein de choses.
Et je constate (pas de manière aussi "brutale" qu'une "crise" mystique - crise pris au sens de changement brutal) que la pratique m'apporte un mieux être, une plus grande compréhension, davantage de sérénité, et c'est précisément ce que je demande. Je m'estime donc pour le moment satisfait. Tout simplement.
Etant quelqu'un d'assez émotif et anxieux, la pratique du bouddhisme m'apporte une réel stabilité sur ce point, je suis aussi un intellectuel je trouve donc dans la foule de textes du Dharma de quoi comblé aussi ma tendance à l'intellectualisme, enfin j'apprécies grandement à posture très compassionnelle et pédagogique de Thích Nhất Hạnh (qui est bien plus érudit qu'on le croit). Et c'est une posture d'autant plus convaincante pour moi qu'elle m'invite aussi à la non-discrimination, au non rejet de ce qui pratiquent autre chose. Quand certaines chrétiens fervent m'agacent c'est justement Thích Nhất Hạnh qui m'invite à les comprendre, à ne pas me sentir blessé, agresser et à ne pas chercher à les faire changer de voie spirituelle... et ça c'est très fort je trouve.