Michel !
« Le tier exclus et le Tétralemme sont contradictoire totalement. Le tiers exclu est contradictoire avec "sunyata" est contradictoire avec "anatta", car pour qu'il est tier exclus, il doit avoir quelque chose qui soit "solide", quelque chose qui est une existence propre, ce qui n'est pas compatible avec le Dhamma.
Excuse-moi beaucoup ! Mais c'est exactement ce que je dis et j'ai du mal à comprendre ton exacerbation. Peut être m'expliqueras-tu ?
Quant au tétralemme auquel il manque un élément... qu'est-ce que ça change ? Sous réserve de vérification de ce point de détail il ressort qu'il est une formulation du « tiers inclu » et de la philosophie dite apophatique. Autrement dit, formulation négative d'une positivité absolue.
Iskander !
Mon accord total avec ce que tu écris ne surprendra personne tant ta compréhension de ce que j'ai voulu expliciter est parfaite. Dans la mesure où il est admis qu'une intention/aversion/envie... est cause de karma ; qu'il est possible qu'une action altruiste, c'est à dire non-chargée d'attentes, de projections, d'identification aux résultats se déploie, qu'en conséquence il est possible que «
quelqu'un de paranoïaque » ne vive plus entouré de parano, que celui «
qui vit par l'épée » ne périsse plus par l'épée etc etc..., je considère que la causalité est coupée
Une petite incompréhension cependant. «
Mais tous demeurent soumis au filtre karmique qui les enchaîne au cercle du samsara, le maelström de l’existence. » Comment est-ce possible ? Certes ils restent dans le Samsara mais n'en subissent plus les effets. Est-ce que tu a voulu dire ?
Dharmadhatu
ch -
La vérité ultime, même si elle est asymptotique – car atteinte, elle était se détruirait elle-même – n'est-elle pas le lieu de la réduction des contraires en complémentarité ?
Dh -
Dans la vérité ultime, il n'y a ni contraires, ni complémentarité.
Je constate avec grand plaisir que pour parler ainsi tu as du expérimenter et réaliser la Vérité Ultime, sinon ce ne serait qu'une connaissance livresque. Je remarque également, et t'en remercie vivement, que tu as décidé de renoncer à garder pour toi même et tes enseignants le fruit de ta pratique tel qu'affirmée en tête de ton message.
ch - La vérité conventionnelle n'est-elle pas celle du compromis, de l'envie, de l'appropriation, de l'aversion bref de la souffrance ?
Dh -
Si c'était le cas, le Bouddha continuerait d'être emporté par l'envie, l'appropriation, l'aversion et la souffrance lorsqu'il appréhende la vérité conventionnelle. Ou bien il cesserait d'appréhender la vérité conventionnelle et serait donc aveugle, sourd etc. Ce qui n'est pas le cas.
Absolument pas. S'il est bouddha c'est parce qu'il vit dans l'Ultime, ce qui lui permet de qualifier le vérité conventionnelle et de la vivre à son propre niveau de la loi... sans être sourd, aveugle etc etc … au sein de sa nature originelle.
D'ailleurs, tu sembles en convenir : «
...réaliser la vérité ultime annihile la véracité du karma (dans la vérité ultime) et en annule les conséquences au niveau relatif... » Or la réalisation ultime peut intervenir quand l'action ne nait pas d'une attente, d'une intention...
Par ailleurs, bien que j'apprécie, les développements liés aux Bhumis, je pense qu'il se déploient dans le cadre d'une progressivité que le zen appelle réalisation progressive précisément du type « ablation de la poussière » - Quant à moi, la réalisation abrupte, soudaine, spontanée convient mieux à l'expression de ma Nature Propre car non-issue d'un processus.
Je suis sur que nous en reparlerons.
