Tu oublieras... mon p'tit loup, Ne pleure pas...

ted

Un membre du forum nous as fait le témoignage ci-dessous que je trouve très touchant.
Finalement, l'oubli n'est-il pas aussi une solution pour faire cesser la souffrance :roll: ? (en attendant l'éveil, bien sur)
je vais vous compter une petit histoire qui est la mienne, pour présenter le sujet et non pas pour me confier lol... Je suis depuis un ans séparé d'avec la femme de mes enfants et sa fait trois mois que je suis déménager, au début a chaque dimance que je les reconduisaient chez leur mère, mon plus vieux s'écroulait par terre en larme, me soupliant de rester avec eux, de ne pas partir... Aujourd'hui mes garçon ce sont adapter a leur nouvelle vie, une vie sans papa a la maison a tout les jours, il oubli leur vie passé, car cela n'est plus la réalité pour eux, se qu'il connaissent aujourd'hui est avoir deux maison, une chez maman et une chez papa, c'est ça la réalité pour eux... Tout le monde fait ça, c'est normal... L'on oubli...
Jean

Je ne pense pas que l'on oublie, tout est gravé. Simplement les gamins s'adaptent, question de survie matérielle et psychologique. Quand ils se sentiront en sécurité et plus forts, ils repenseront à tout cela, les bons souvenirs remonteront naturellement aussi à la surface.

C'est vrai que penser au passé et à l'avenir sans arrêt empêche de vivre la vie qui est dans le moment présent et que ce n'est pas recommandé.

Cependant penser à ce qui est positif dans la situation présente et à tout ce qui a été positif auparavant dans notre vie de l'apprécier est aussi recommandé!
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Longchen
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Tenzin Wangyal Rinpoché, à l’occasion de son message pour la nouvelle année avait beaucoup insisté sur la précieuse vie humaine dont nous disposons,
et au fait que les soucis peuvent gâcher ce Don que nous avons, ici et maintenant.
FleurDeLotus
"Pendant cette année, reconnaissez que la vie humaine est très, très précieuse. Et si nous regardons nos propres vies, chacune d’elle est très précieuse. Dans les enseignements nous disons également que la vie humaine est très précieuse. En effet, c’est vrai. Parfois il est triste de voir combien nous gaspillons cette précieuse vie humaine, ce précieux cadeau que nous avons.

Se faire du souci est une des principales façons de gaspiller notre précieuse vie. Cela n’a aucun sens de se faire autant de souci. Quelquefois si vous regardez avec un esprit calme, plus ouvert, un esprit clair, vous pouvez voir qu’il n’y a bien sûr aucune raison de se faire du souci. L’anxiété ne correspond pas à une situation réelle qui aurait en réalité besoin d’être changée-l’anxiété est comme une addiction. S’il n’y a pas de préoccupation numéro un, nous nous inquièterons à propos d’un sujet numéro deux. Si on est plus conscient de cela, alors je pense que nous commencerons à ne pas gâcher nos vies en nous faisant du souci."

Extrait de la web-diffusion de Tenzin Wangyal Rinpoché du 1er janvier 2012
L’instant présent 🙏
ted

Jean a écrit :C'est vrai que penser au passé et à l'avenir sans arrêt empêche de vivre la vie qui est dans le moment présent et que ce n'est pas recommandé.
Longchen a écrit : les soucis peuvent gâcher ce Don que nous avons, ici et maintenant.
Je suis d'accord avec vous, mais, concrètement, pour des millions de personnes, profiter du présent consiste à oublier les problèmes qu'on a eu. Les conseils qui sont donnés sont explicites :
  • - N'y pense plus
    - Oublie ça
    - Ca passera
    - Avec le temps, va, tout s'en va
C'est un premier chemin pour sortir de la souffrance. Peut-être une sorte de réflexe de protection ? Des personnes plongent dans l'amnésie à la suite d'un choc émotionnel trop violent.

Cette souffrance enterrée ressortira au cours de la pratique bouddhiste. Elle remontera en surface, comme chez un psychanalyste. Et il me semble que cette remontée sera libératrice. La liberté apparente ressentie en refoulant la souffrance, en l'enterrant, en l'oubliant et en vivant le présent, m'a l'air trompeuse. Vivre l'instant présent doit être accompagné d'une pratique libératrice. C'est sans doute une des différences entre le New Age et le Bouddhisme.
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Longchen
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Oui, c’est vrai, mais il ne s’agit pas de refouler pour autant.
Par rapport à l’angle d'approche que je connais un peu mieux (bien sûr je sais qu’il y a différentes façons de s’y prendre selon les écoles, encore qu'avec l'enseignement des Trois Portes il n'est absolument pas nécessaire de changer d’école si on en a une ou même d'en choisir une) il s’agit de faire face à ses problèmes et de s’en occuper à travers les pratiques. Ce n’est pas uniquement comme se dire "n'y pense plus, oublie ça, ça passera, avec le temps, va, tout s'en va", parce qu’évidemment cela ne sert pas à grand chose (encore que cela pourrait être un excellent mantra ! ;-) )
Pour TWR, nos problèmes sont des rappels de notre pratique, et il s’agit aussi de s’en occuper ; d’ailleurs il a dit récemment que si on est pas capable de résoudre ses problèmes (personnels) ce n’est même pas la peine de penser que l’on pourra atteindre l’Eveil, parce que là bien sûr c’est un très Gros Challenge !

Mais en fait je suis d’accord avec la phrase que tu as souligné :
Vivre l'instant présent doit être accompagné d'une pratique libératrice.
FleurDeLotus
L’instant présent 🙏
Jean

Je crois que la remontée des contenus traumatisants est appelée "abréaction" en psychanalyse.

La remontée est une libération naturelle. peut être on pourrait le voir comme une manifestation de la nature de Bouddha qui s'ébroue pour ce libérer des limitations de l'ego. Mais il reste à la traiter, soit par des "moyens habiles" qui différents suivant les personnes, les écoles, soit ils sont à nouveau refoulés.

La méditation du fait du lâcher prise , de la relaxation, de l'ouverture défait les tensions qui maintiennent ces contenus inconscients.

Quelque fois cela se passe dans des réunions de méditation. En pleine méditation, il y a un méditant qui se met à proférer un juron. C'est une remontée qui a fait surface!

Sans faire de la promo, il y a cette vidéos ou TWR parle de la mort, des ancêtres et de la paix que l'on devrait avoir réalisé avec eux ou avec leur image :

http://www.youtube.com/playlist?list=PL ... ature=plcp

Cela fait aussi comprendre la fonction psychologique du culte des ancêtres que l'on trouve même chez les Bouddhistes asiatiques.

C'est vrai que si on n'a pas résolu certains traumatismes, le chemin spirituel risque d'être un peu cabossé mais en même temps la pratique met à jour ces traumatismes et permet de les traiter. C'est pour cela que, pour certaines personnes, une petite pratique quotidienne est préférable à une pratique "héroïque" (x heures de méditation quotidiennes). Car la pratique héroïque peut faire remonter des traumatismes que l'on est pas encore capable de bien traiter. Pas mal de personnes ont témoigné que lors de retraites méditatives plus ou moins longues, qu'elles avaient eu à traverser des périodes de remontées de traumatismes du passé. Dans la petite pratique quotidienne, les remontées ne sont pas aussi spectaculaires. Il y peut y avoir des traumatismes qui remontent à la surface, que l'on refoule à nouveau, mais avec la petite pratique quotidienne cela est traité (grignoté) peu peu jusqu'à disparition complète.

Une petite pratique quotidienne et de temps en temps une petite accélération par une période retraite est un façon d'avancer réalisable assez facilement. A chacun à trouver son propre équilibre.

On trouve ce thème dans les contes initiatiques : traversée de mer orageuse, le dragon etc

PS Cette histoire de nature de Bouddha qui s'ébroue, c'est un enseignement que mon chien m'a transmis.

J'étais paisiblement assis en méditation et mon chien était dans mon champ visuel. Après s’être léché avec awareness son croupion et ses roupettes et s'être gratté derrière l'oreille, il s'est levé ,m' a regardé de ses bons yeux au regard profond et s'est ébroué!

Hé oui! il me disait de m'ébrouer des mes pensées et de mes émotions et de laisser ma nature de Bouddha se manifester et aussi que c'etait le moment parfait pour aller casser la croute.

je :arrow:
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Flocon
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Génial, le coup du chien! ba11
En plus c'est vrai, moi aussi j'ai connu ça avec un chat, sauf qu'il ne s'est pas ébroué mais étiré. Mais je l'ai compris de la même façon...

Après, c'est vrai que les manifestations douloureuses du psychisme au cours des méditations (l'oubli total n'existant malheureusement pas tant que le cerveau n'est pas détruit, ce serait trop beau), c'est quelquefois un problème très grave. Je ne suis pas certaine qu'on puisse toujours les "traiter" avec ce que le bouddhisme appelle des "moyens habiles", ou des "pratiques libératrices", sauf à tout classer sous ce terme, ce qui est une possibilité. Un vrai délire, comme il peut s'en produire chez certains méditants, ça se traite avec des neuroleptiques... Mais bien sûr, le mieux aurait alors été de ne pas méditer, et de pratiquer autrement.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Est-ce qu'un bouddha pleure ?
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jules
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Le pauvre ! Si en plus il doit se demander s'il est un Bouddha... crysmiley
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