Avoir une vraie confiance dans le Dharma

Sourire

ted a écrit :
Sourire a écrit : Alors le signe, c'est peut-être quand on ne se pose plus, avant d'agir, de questions relatives au Dharma
Non, je ne crois pas que ce soit suffisant.
Beaucoup de gens n'ont que faire du Dharma et n'y pensent même pas.
Il y a à peu près quinze ans, j'ai commencé à dresser en espalier un jeune pommier.
Il poussait comme une mauvaise herbe, dans un coin du jardin, et son tronc était gros comme mon pouce.
Il y a deux ans, je lui ai coupé certaines branches qui ne servaient qu'à le raidir et à le fixer à ses tuteurs.
Il tient à présent sans aucune ligature.
Les espaliers sont encore en place pour pouvoir le soutenir au temps des fruits si besoin est...
Mais je sais qu'un jour, dans trois ans, cinq ans peut-être, je les enlèverai.
Parfois, quand je le soigne, je regarde ces entraves qui lui blessent l'écorce et empêchent de le contourner et je pense à ça.

Le Dharma, quand on en a pris la forme, faut-il s'en faire une prison ?
ted

Qui sait où nous serons dans 1 jour, 3 ans, ou 5 ans ? S_Papillon
Sourire

Quand mon père a épargné ce petit bout d'arbre, on pensait qu'il ne ferait jamais de fruits, ou bien pas mangeables.
Je l'ai mis en espalier parce qu'il est à côté du fil à linge et qu'il aurait gêné...
Il a déjà donné deux fois.
Cette année le gel a brûlé ses fleurs.. Mais il ne l'a pas tué.
On ne peut pas savoir où on sera dans 3 ans, dans 5 ans...
Mais même si je ne le détache pas, le fil de fer s'en ira un jour. rouillé.
Le jardinage, c'est juste d'essayer de faire les choses au bon moment.
De toutes façons, elles finissent toujours par se faire.
ardjopa

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Dernière modification par ardjopa le 21 avril 2012, 22:58, modifié 1 fois.
Sourire

Le pommier dans le jardin de mes parents, selon la logique rationnelle la plus pure, aurait dû être arraché... :mrgreen: Il avait rien à faire sous un fil à linge ! C'est d'ailleurs comme ça que ma mère voyait les choses, mais c'était un rejet de racine d'un arbre planté de l'autre côté de la clôture... Ce qui n'aurait pas dû nous empêcher de le sécateurer un bon coup ? Sans doute... Sauf qu'à en juger par ses cicatrices, il avait déjà été blessé plusieurs fois par la tondeuse.
La solution aurait pu être de le couper et de ramener la tige sitôt repoussée sous le sol pour qu'elle redevienne une racine... Mais il a su gagner sa place sous notre fil à linge, et même s'il a fallu l'attacher et le tailler, je fais toujours mon possible pour qu'il souffre le moins possible. Quand le chat de mon frère faisait ses griffes sur son jeune tronc, j'ai placé du jute autour. Les ligatures étaient desserrées avec soin tous les ans (y'a intérêt d'ailleurs vu comment il grossit) Les deux derniers fils de fer, actuellement, je ne les laisse que parce que les fruits, l'an dernier et il y a deux ans, étaient trop lourds pour ses branches. Il y a quatre ans, il en avait fait aussi, mais seulement six ! C'était pas dur à porter. Cette année, il se reposera le bois...

C'est bizarre, l'histoire de tes tortues...
Mon ex avait, au temps où nous étions ensemble, une minuscule petite chose qui tenait dans le creux de la main. Elle habitait dans une cuve d'environ cinquante centimètres sur quarante, pour quinze de haut, aménagée avec des galets et bien sûr de l'eau. Un p'tit peu casse-pieds niveau bouffe (crevettes déshydratées ou miettes de poulet rôti, sinon rien, pas de granulés au poisson, hein ?). Championne d'escalade à ses heures, et de course à pattes, ainsi qu'elle nous le prouvait chaque fois qu'on la sortait pour qu'elle se dégourdisse sur le sol de la cuisine (elle avait un faible pour les étagères). Il nous est même arrivé de la promener dans la cour. La petite chose existe toujours, mais il a dû la changer deux fois de bassin et est plus grande que ses deux mains !
Ton pin = tu es sûr que c'était des hirondelles?
ardjopa

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Dernière modification par ardjopa le 21 avril 2012, 22:59, modifié 1 fois.
Sourire

Les hirondelles sont des oiseaux de rocher, qui s'adaptent éventuellement à la présence humaine.
Il serait plus logique que tu aie vu des hirondelles aller piocher dans des nids de chenilles installés dans l'arbre (dans les résineux, cela forme parfois de très grosses boules) que des hirondelles ayant installé leur nids à elles dans l'arbre.

Le jardinage, autrefois, se faisait sans que rien se perde.
De nos jours, on met tout ce qui est arraché aux "déchets verts" parce que tout le monde ne peut pas se permettre de faire son compost.
Mais l'herbe arrachée peut devenir engrais, les petites branches coupées brindilles pour le feu, les pissenlits ôtés sous les fleurs faire une salade et les orties arrachées servir à chasser les insectes des plantations.

Taillage systématique ? Non...
J'aime me promener dans la forêt, là où les arbres sont sauvages.
Mais nous vivons dans un monde où ni les arbres, ni nous ne sommes sauvages.
Tout est en interaction permanente.
Tu es choqué que j'aie taillé le pommier et lui aie orienté les branches à plat alors que sa forme naturelle aurait été une boule ?
La clôture et le fil à linge ne laissaient pas d'autre choix, sinon celui de le couper.
Un arbre n'a pas de terminaisons nerveuses. Tant que son écorce n'est pas endommagée par un animal ou un objet, tant qu'il n'y a pas des champignons qui lui agressent les branches, ni des gales sur les feuilles, tant que le gel ne brûle pas ses boutons de fleurs ou ses jeunes feuilles, il ne souffre pas.
Evidemment, parfois, je coupe (et ça, je suis sûre que tu es violemment contre) une jeune branche qui pousse très bien. Un arbre en espalier, ça n'est pas un bonsai, loin de là, mais c'est coupé très court quand même. Du moins en ce qui concerne les branches, car les racines, elles sont parfaitement intactes (hé !!!!!)
Mais laisser toutes les branches, ça n'est pas non plus une solution.
Sur la racine d'un poirier moribond que nous avons, un jeune arbre, dans les mêmes années a poussé. Comme c'est un coin du jardin très humide (il y a des crapauds et des libellules) il a poussé très vite et s'est mis à faire des minuscules petites branches dans tous les sens qui s'étouffaient les unes les autres. Les feuilles étaient minuscules. A l'époque, je n'avais pas le temps de m'occuper de lui, donc j'ai d'abord laissé courir, puis j'ai fini par venir le débroussailler, afin d'essayer d'en arracher les ronces (il a fallu plusieurs années avant que ça soit possible). Le pauvre avait des gales, des excroissances sur l'écorce, des champignons... Au fur et à mesure que je le nettoyais de son fouillis de mini-branchouillettes, il s'est renforcé, son écorce est devenue moins humide et a eu moins de parasites, les feuilles ont grandi jusqu'à tripler leur longueur... L'an dernier, résultat complètement inattendu, il a fait un coing. Cette année, résultat encore plus inattendu, le poirier moribond a refleuri.

Histoire de rester sur le sujet... (quand même)
Il y a eu beaucoup d'actions sans but dans toutes ces histoires de jardinage. Juste parce que l'évolution des choses allait en ce sens.
Dernière modification par Sourire le 19 avril 2012, 00:58, modifié 2 fois.
ardjopa

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Dernière modification par ardjopa le 21 avril 2012, 22:59, modifié 1 fois.
Sourire

Le dharma est grosso-modo le même dans toutes les religions... Sauf qu'il faut d'abord faire le chemin assez longtemps pour pouvoir, justement se "détacher du dharma" pour se rendre compte que les messages sont les mêmes.
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Flocon
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Tu as eu un cognassier qui a poussé sur une racine de poirier? Sans greffe préalable?
La nature est étonnante.
Pour revenir à la question de départ : je pense comme Dharmadhatu, le raisonnement me paraît la base la plus solide pour développer la confiance. Mais c'est peut-être mon côté intello.

Sinon, dans les moments de grande souffrance et de désarroi, il me semble que le bouddhisme prône souvent l'attention sereine à ce qui se produit comme base de pratique du Dharma : il y a des sutras qui décrivent le Bouddha gravement malade, au seuil de la mort, pratiquant ce genre d'attention.

Edit : je pense que j'ai compris, le poirier doit avoir été greffé sur une souche de cognassier et elle est ressortie, comme les églantiers qui ressortent sous les rosiers. Si c'est ça, Sourire, désolée pour le HS :oops: . Si c'est autre chose, ça m'intéressera de savoir quoi, éventuellement en MP.

Bon, j'arrête là-dessus (mais les arbres, ah, les arbres, love_3 ).
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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